Samedi dernier, une visioconférence au cœur du Village des Arts explore la mémoire, la résilience et les échanges transatlantiques à travers la Biennale de Dakar.
Le Village des Arts de Dakar a accueilli une vidéoconférence historique entre des artistes barbadiens et leurs homologues sénégalais dans le cadre de la Biennale Dak’Art 2024. L’exposition qui s’y déroule, sur le thème « L’éveil », explore les réalités historiques, culturelles et spirituelles de l’Afrique. descendants et communautés africaines. Ce thème, créé par Salimata Diop, s’inspire des réflexions de la professeure Christina Sharpe sur la mémoire collective et les processus d’émancipation post-esclavagistes.
LES TRAVAUX DE LA BARBADE : UN RETARD SURMONTÉ
Après une attente due à des complications logistiques, les œuvres des 11 artistes barbadiens sont enfin arrivées. Leur exposition a été initialement compromise, mais grâce à une coordination efficace et un esprit de solidarité, ils ont pu se joindre à l’événement. Parmi ces artistes, Natalie Atkins Hinds, avec ses œuvres telles que The Awakening et Freedom to Progress, a captivé le public avec des représentations poignantes de la vie dans les plantations. Versia Harris, quant à elle, a présenté des pièces symboliques telles que Chimera in the Cane Fields, qui abordent les tensions entre rêves et réalité dans des contextes historiques et contemporains.
La conférence a également offert un espace de réflexion sur les relations transatlantiques entre la Barbade et l’Afrique. Les artistes ont évoqué l’émotion de revisiter des lieux comme l’île de Gorée, symbole de mémoire collective et de douleur historique. Ils ont également salué l’accueil sénégalais, marqué par le mot clé Teranga, qui incarne l’hospitalité et la solidarité. Les artistes barbadiens ont décrit l’expérience comme une leçon de résilience et un rappel de la richesse des liens ancestraux.
SIG. ZULOU M’BAYE : UNE EXTENSION DE LA PROPOSITION
Le président du Village des Arts, M. Zulou M’Baye, a souligné l’importance de cet échange artistique. Afin de maximiser l’impact de cette collaboration, il a proposé de prolonger l’exposition d’une semaine, au-delà de la date de clôture prévue du 8 décembre, avec l’accord de la Fondation nationale de la Barbade. Cette extension vise à donner au public plus de temps pour découvrir les œuvres et approfondir les dialogues entamés.
DÉFIS ORGANISATIONNELS SURMONTÉS
Les artistes et organisateurs ont partagé les difficultés rencontrées lors de l’organisation, liées principalement aux retards logistiques et aux imprévus. Ces obstacles ont cependant été perçus comme une opportunité de renforcer les liens humains et professionnels. La conférence a également souligné le rôle central de l’art dans le maintien du dialogue culturel entre les continents, malgré les cicatrices laissées par l’histoire.
Ce moment fort de la Biennale a réuni artistes, commissaires et amateurs d’art dans une atmosphère d’échange et de reconnaissance mutuelle. Il illustre l’idée selon laquelle, même face aux défis, l’art peut agir comme un puissant outil de résilience et de réconciliation. Ce dialogue entre la Barbade et le Sénégal marque une étape importante dans la collaboration artistique transatlantique, ouvrant la voie à de futures initiatives similaires.