« L’annonce a fait l’effet d’un tonnerre nocturne à N’Djamena, il s’exclame Le monde africain. Dans un communiqué publié jeudi dernier, quelques heures après la fin de la visite au Tchad du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le gouvernement tchadien a déclaré « mettre fin à l’accord de coopération de défense signé avec la République française ». Cette annonce a surpris tous les observateurs, alors que le ministre et son entourage n’ont rien dévoilé après la rencontre avec le président Mahamat Idriss Déby. “La France doit désormais considérer que le Tchad a grandi et mûri, que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté”, a simplement indiqué son homologue tchadien, Abderaman Koulamallah. »
Dans la logique des élections…
Quelques heures plus tôt, jeudi dernier, le Sénégal avait également annoncé la fin de la coopération militaire avec Paris.
Le président Bassirou Diomaye Faye a été très clair, relations Point Afrique : « « La souveraineté ne peut s’accommoder de la présence de bases militaires. » Une nouvelle doctrine de coopération sécuritaire qui exclut de fait toute base étrangère, française ou autre. (…) L’enjeu était avant tout politique pour Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko, il déclare Le Point Afrique, porté à la tête du pays sur la base de vives critiques à l’égard des ingérences étrangères, était à l’avant-garde de la France. Après leur victoire, ils n’ont pas vraiment évoqué les bases françaises, au grand désarroi de leurs électeurs. Cette position forte en matière de souveraineté rassure aujourd’hui une base électorale qui vient de réitérer son soutien aux autorités en leur donnant la majorité absolue au Parlement. »
Un pas” crucial et inévitable »
Dépôt Jeune Afrique« Ce 28 novembre 2024 restera dans l’histoire des relations entre la France et l’Afrique comme une date historique, celle du dernier appel à un repli assez humiliant pour le « Colonial », cette armée de conquête devenue symbole d’asservissement bien au-delà des indépendances. . (…) Après la Centrafrique en 2015, le Mali en 2022, le Burkina Faso et le Niger en 2023, l’armée française s’apprête donc à quitter ses dernières positions dans cette ceinture sahélo-soudanaise qui lui a si longtemps servi de position stratégique. clôture pour entraîner ses troupes et venir en aide aux régimes amis de la France. »
Cependant, l’analyse Jeune Afrique« CSon départ forcé ne doit cependant pas être interprété comme une humiliation ou un affront de la part de la France, mais comme une étape cruciale et inévitable dans la nécessaire reconstruction de ses relations avec ses anciennes colonies. Hormis à Djibouti, où les bases militaires sont une assurance existentielle contre l’avidité de voisins qui estiment que ce petit État n’aurait jamais dû exister, l’armée française n’a plus rien à faire sur le continent. estime le site panafricainet les dirigeants ivoiriens et gabonais, qui gardent chez eux les derniers confettis du défunt empire colonial, feraient bien d’y réfléchir. En 2024, plus de soixante ans après l’indépendance, cette présence représentait une anomalie à laquelle les présidents Faye et Déby Itno avaient toutes les raisons de vouloir mettre un terme. »
« Seul face au défi sécuritaire… »
Soyez prudent, prévenez de sa part Ledjely en Guinée, « Les authentiques militants de la reconstruction des relations franco-africaines doivent rester prudents et vigilants. Car si leur aspiration à un partenariat plus bénéfique pour l’Afrique est légitime, nous ne devons pas simplement écarter les néo-colons pour laisser la place aux colons locaux. De même, l’attitude intransigeante que nous adoptons aujourd’hui à l’égard de la France doit rester la même envers tous les partenaires, tant à l’Ouest qu’à l’Est. Sinon on court vers un appât ! »
Et le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso pour conclure : « désormais, le Sahel et le Sahara seront les seuls à faire face au défi sécuritaire. Assez de sous-traitance controversée en matière de défense ! Il est plausible que le Tchad rejoigne l’AES et crée une force sous-régionale pour combattre l’hydre terroriste. Quels résultats viendront de ces pays entamant une seconde décolonisation au forceps ? Qu’impliquera un souverainisme teinté d’idéocratie ? Le monde a les yeux rivés sur cette partie de l’Afrique où militaires au pouvoir et civils élus tentent de trouver les moyens de développer leur pays. Tâche noble, mais ô combien parsemée de ronces ! »