Israël et le Hamas en guerre, jour 270

L’armée israélienne a bombardé mardi la bande de Gaza, après que des ordres d’évacuation ont forcé des centaines d’habitants à fuir à nouveau plusieurs secteurs du sud du territoire palestinien dévasté par près de neuf mois de guerre.


Publié à 06:28



Huit personnes sont mortes et plus de trente blessées sont arrivées à l’hôpital Nasser de Khan Younis après les bombardements israéliens à Khan Younis et Rafah, ont rapporté des médecins du Croissant-Rouge palestinien et une source médicale de l’établissement de santé.

Un journaliste de l’AFP et des témoins ont fait état d’une multitude de frappes israéliennes mardi matin contre Khan Younis et ses environs.

L’armée israélienne a pour sa part indiqué que ses opérations se poursuivaient à Shujaiya, Rafah et dans le centre de Gaza, après avoir ordonné lundi une nouvelle évacuation de secteurs dans le sud du territoire, où des centaines de milliers de Palestiniens avaient déjà dû fuir les combats il y a plusieurs semaines.

Des témoins ont déclaré que de nombreux habitants avaient quitté ces zones et que des personnes déplacées de l’est de Khan Younis, notamment des enfants et des personnes âgées, dormaient à même le sol dans les rues.

« Combat difficile »

Des images de l’AFP montrent des familles déplacées fuyant une nouvelle fois au milieu des ruines de Khan Younis, à pied ou entassées dans des caravanes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reconnu dimanche que l’armée menait un « combat difficile » dans la bande de Gaza, près de neuf mois après le début de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre.

« Nous nous dirigeons vers la fin de la phase d’élimination de l’armée terroriste du Hamas », a-t-il déclaré lundi, après avoir affirmé il y a plus d’une semaine que la phase « intense » de la guerre touchait à sa fin.

« Nous avons entendu les Israéliens parler d’une réduction significative de leurs opérations dans la bande de Gaza. Cela reste à voir », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Après avoir lancé une offensive terrestre le 27 octobre dans le nord du territoire palestinien, l’armée israélienne s’est progressivement déplacée vers le sud, ordonnant à la population d’évacuer les zones ciblées.

PHOTO DE MOHAMMED SALEM, REUTERS

Un patient sur une civière à l’hôpital Nasser de Khan Younis.

Le 7 mai, elle a lancé une opération terrestre à Rafah, ville frontalière avec l’Egypte, alors présentée comme l’étape finale de la guerre contre le mouvement islamiste, forçant un million de Palestiniens à fuir, selon l’ONU.

Mais ces dernières semaines, les combats se sont à nouveau intensifiés dans plusieurs zones que l’armée disait contrôler, notamment dans le nord, tandis que l’offensive se poursuit à Rafah.

« Pas d’endroit où loger »

Les nouveaux ordres d’évacuation pour plusieurs zones du sud du territoire sont intervenus quelques heures après que le Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien, a revendiqué lundi la responsabilité de tirs de roquettes vers Israël.

L’armée a indiqué mardi avoir ciblé la source des tirs d’hier, dans les environs de Khan Younis. Un entrepôt d’armes, des centres opérationnels et d’autres “infrastructures terroristes” ont été visés, selon la même source.

Dans le nord, l’armée israélienne a poursuivi mardi ses opérations lancées le 27 juin à Shujaiya, un district à l’est de la ville de Gaza où elle dit avoir éliminé “de nombreux terroristes”.

Un correspondant de l’AFP a rapporté mardi de nouveaux attentats dans ce quartier, ainsi que dans celui de Zeitoun également à Gaza ville.

Selon l’ONU, entre 60 000 et 80 000 personnes ont fui l’est et le nord-est de la ville de Gaza ces derniers jours.

PHOTO DE MOHAMMED SALEM, REUTERS

Les Palestiniens fuient Khan Younis.

« Nous avons fui Shujaiya. La situation est très difficile. Nous n’avons pas d’endroit où nous installer. Nous cherchons sans cesse de l’eau, mais nous n’en trouvons pas », a déclaré un Palestinien qui a trouvé refuge dans l’ouest de la ville de Gaza.

Accusations de « torture »

Lundi, des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, Mohammed Abu Salmiya, ont été libérés par Israël et transférés vers des hôpitaux de Gaza, selon une source médicale.

M. Salmiya a déclaré avoir été soumis à de « graves tortures » au cours de ses sept mois de détention.

En Israël, M. Netanyahu a dénoncé cette libération comme une « grave erreur », affirmant que « la place de cet homme, sous la responsabilité duquel nos otages ont été tués et détenus, est en prison », le Shin Bet (Sécurité intérieure) évoquant un moyen « de libérer de l’espace » dans les prisons.

L’attaque du Hamas du 7 octobre a fait 1.195 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque, 116 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.

En représailles, l’armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu’à présent 37 900 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué des déplacements massifs de population et une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, où l’eau et la nourriture sont rares. Des milliers d’enfants souffrent de malnutrition, selon l’Organisation mondiale de la santé.

M. Netanyahu affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu’à ce que le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, soit éliminé et que les otages soient libérés.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas exige un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien du territoire.

 
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