(Ottawa) Les provinces sont obligées d’intervenir pour sécuriser les frontières parce que le gouvernement Trudeau a ignoré ses responsabilités de les protéger depuis neuf ans, estime le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre.
«Justin Trudeau est un premier ministre faible qui a perdu le contrôle des dépenses, perdu le contrôle de l’immigration et perdu le contrôle des frontières», a déclaré le chef conservateur au lendemain de la rencontre entre Justin Trudeau et les premiers ministres des provinces.
Cette réunion a été convoquée en urgence par M. Trudeau pour discuter des intentions du président élu Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens et mexicains dès le premier jour de son retour au pouvoir, le 20 janvier.
Lors de cette réunion, les dirigeants provinciaux ont exigé qu’Ottawa présente rapidement un plan détaillé pour sécuriser la frontière canado-américaine. Ce fut notamment le cas du premier ministre du Québec, François Legault, et de son homologue ontarien, Doug Ford.
À la fin de la rencontre, le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a indiqué qu’Ottawa prévoit faire de nouveaux investissements pour assurer une surveillance accrue à la frontière canado-américaine. Ces investissements permettront, entre autres, à la GRC d’embaucher de nouveaux policiers, à l’Agence des services frontaliers de recruter davantage d’agents et aux forces de l’ordre d’acheter des drones et des hélicoptères.
Mais cette réponse n’a pas semblé convaincre François Legault ni Doug Ford. « J’ai clairement demandé à M. Trudeau de déposer un plan détaillé pour mieux sécuriser les frontières afin d’éviter les tarifs douaniers de 25 % de M. Trump. […] Je n’ai pas obtenu de réponse claire. […] Je pense qu’il est important qu’on dépose un plan», a déclaré M. Legault lors d’un bref point de presse à Québec mercredi soir.
Jeudi, le premier ministre du Québec a toutefois changé de ton. « Je suis heureux ce matin de voir les réactions [des ministres] Dominique Leblanc et Chrystia Freeland qui semblent enfin comprendre le message selon lequel il faut un plan pour sécuriser les frontières contre l’immigration et éviter le tarif de 25 % [douaniers] », a-t-il déclaré.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a pour sa part indiqué que son gouvernement prendra des mesures immédiates pour sécuriser la frontière entre sa province et le Montana.
M. Trump s’est tourné vers son réseau Truth Social lundi soir pour annoncer que l’un de ses premiers actes le jour de son investiture serait de signer un décret pour mettre en œuvre ces mesures.
“Cette taxe restera en vigueur jusqu’à ce que les drogues, notamment le fentanyl, et tous les immigrants illégaux stoppent cette invasion de notre pays !” Le Canada et le Mexique ont le droit et le pouvoir absolu de résoudre facilement ce problème de longue date », a-t-il écrit.
Selon Pierre Poilievre, la réaction des provinces était prévisible.
« Justin Trudeau a brisé la frontière. Nous n’avions pas ces problèmes avant Justin Trudeau. Nous n’avions pas Roxham Road avant Justin Trudeau. Nous n’avions pas ces passages frontaliers illégaux avant Justin Trudeau », a déclaré M. Poilievre.
« Tout le chaos à notre frontière est le résultat de Justin Trudeau. C’est son travail d’élaborer un plan. Aujourd’hui, nous voyons les premiers ministres assumer la responsabilité de la frontière. Justin Trudeau veut être responsable de tous ces domaines de compétence provinciale et pourtant il ne s’occupe pas du travail qui relève le plus du gouvernement fédéral, soit la frontière», a-t-il ajouté.
« Nous avons donc Québec qui envoie des policiers de la Sûreté du Québec pour sécuriser la frontière. La première ministre Danielle Smith propose d’utiliser des drones provinciaux et d’autres mesures policières de sa province pour sécuriser les frontières. Doug Doug Ford envisage quelque chose de similaire. Alors maintenant, nous recevons une série de mesures de la part de premiers ministres qui n’ont d’autre choix que d’essayer de maintenir la frontière avec du ruban adhésif et des élastiques », a-t-il poursuivi.
M. Poilievre a lancé ces attaques après avoir annoncé que le Parti conservateur voterait contre le projet de loi du gouvernement visant à accorder un congé de TPS sur certains articles entre le 14 décembre et le 15 février. Le chef conservateur soutient qu’une telle mesure est électorale et provoquera de l’inflation.
Il a une fois de plus réclamé la tenue d’élections fédérales dans les plus brefs délais. S’il prend le pouvoir, il promet d’abolir « de façon permanente » la taxe sur le carbone et la TPS sur la construction de nouvelles maisons de moins d’un million de dollars.