au Moyen Atlas, sur la route des Kasbahs Ismaéliennes – .

au Moyen Atlas, sur la route des Kasbahs Ismaéliennes – .
au Moyen Atlas, sur la route des Kasbahs Ismaéliennes – .

À l’heure où l’on parle du patrimoine sous toutes ses formes, entre tentatives d’appropriation, projets de réhabilitation et délaissés, quel sort est réservé à nos kasbahs et forteresses ?

Au-delà de l’indignation, des vœux pieux et du battage médiatique, nous aimons rêver d’une réflexion pluridisciplinaire profonde et d’une indispensable réhabilitation, suivie d’une balade insouciante entre héritages architecturaux et panoramas naturels.

Imaginons un itinéraire touristique unique et un grand circuit régional, reliant plusieurs kasbahs ismaéliennes, dans lesquels se conjuguent découvertes historiques, visites ludiques, mettant en valeur les produits locaux et gîtes étapes authentiques au charme rustique, adaptés à cette forme d’itinérance. loin des mégastructures tape-à-l’oeil !

Etant donné la densité exceptionnelle du patrimoine du sultan Moulay Ismaïl, dont le règne continue d’enflammer les imaginaires, j’ai choisi de m’intéresser cette semaine à quelques-unes de ses kasbahs du Moyen Atlas.

Avec l’aide de son armée de métier, le puissant monarque alaouite, dont la capitale était la grandiose Meknès, avait bâti plus de 76 forteresses, construites de toutes pièces ou rénovées, stratégiquement placées dans tout le royaume.

Construits en pierre, pisé et moellons, ils sont typiques avec leur enceinte rectangulaire crénelée, renforcée par un ensemble de bastions, assurant une fonction de défense et de résidence avec leurs différentes infrastructures depuis la mosquée et le hammam jusqu’aux logements d’habitation, en passant par les militaires. bâtiments.

Depuis, certaines ont servi de noyaux à des villes considérables, tandis que d’autres ont servi de casernes durant l’époque coloniale, avec la destruction qu’on peut imaginer de ces lieux de mémoire. Lorsqu’ils n’ont pas sombré dans les affres de l’abandon, victimes de la négligence ou des séquelles irréparables de guerres comme celle d’Ighrem Laâlam, où le grand chef Moha Ou Saïd, caïd des Aït Serri sous le règne du sultan Moulay Hassan Ier, plus tard installa sa base et arbora le drapeau blanc.

Notre point de départ pourrait commencer au pied du Moyen Atlas avec Beni Mellal, sur le territoire duquel se trouvaient d’anciennes cités prestigieuses, aujourd’hui disparues : Day, vidée de ses habitants au milieu du XIIe siècle suite à une épidémie de peste ; Tagrart, du nom de la forteresse fondée par l’Almoravide Youssef ben Tachfine, aussi appelé Mahallat Daoud, en référence au gouverneur du règne Daoud ben Aïcha ; Tagzirt ou Tagrourart, appelé Afza par Léon l’Africain et Tebza par Luis del Mármol Carvajal, aujourd’hui un simple village…

Plus tard, lors de son expédition contre les tribus rebelles du Moyen Atlas et de son installation en 1688 pour près d’un an dans la région, le sultan Moulay Ismaïl fit construire ou reconstruire un ensemble de forteresses dont celle de Béni Mellal, appelée Kasbat Bel-Kouch, dominant la ville, près de la source d’Aïn Asserdoun.

Comme Aïn Leuh ou Guigou, la Kasbah, restaurée plus tard par le sultan Moulay Slimane, avait reçu une garnison de cavaliers, cinq cents exactement.

Ce n’était cependant qu’un anneau dans ce vaste système mis en place pour surveiller la montagne, empêcher le mouvement des tribus vers la plaine, sécuriser les déplacements et les échanges, en protégeant le vaste réseau de pistes, la route commerciale et la Voie Royale ou Rue Soltane.

L’historien Zayani rapporte, à propos de cette sécurité légendaire des routes sous ce règne, qu’un non-musulman ou une femme pouvait voyager sans être inquiété ni interrogé d’Oujda à Oued Noun.

Pour rester dans le Moyen Atlas, impossible de ne pas évoquer Kasbat Tadla, fondée sur la rive droite de l’Oued Oum-Rbia à l’emplacement d’une forteresse bien plus ancienne, datant du règne almoravide, probablement disparue sous le règne mérinide suite à sa dévastation par les bédouins Beni Hilal.

Assurant des rôles militaires, judiciaires et administratifs, la Kasbat Tadla a été érigée sous la forme d’une citadelle, avant tout pour assurer la sécurité et assurer le contrôle du pont à dix arches nouvellement construit reliant les deux rives du fleuve ; et donc la voie de communication entre le Nord et le Sud.

Le prince Ahmed Dahabi s’y établira plus tard comme gouverneur de la région de son père, construisant à son tour une nouvelle forteresse, dotée d’une garnison et dotée de quelques infrastructures, dont subsistent encore les vestiges d’une remarquable mosquée.

De là, nos pas nous conduisent à Adekhsan, située sur l’emplacement d’une ancienne kasbah almoravide, elle-même reliée à la citadelle de Fazaz, nommée Dit al-Mahdidu nom de son fondateur, Mahdi ben Tawala, chef des tribus Zénètes Beni Ifren qui dominaient la région au 10e siècle.

Elle fut dotée d’une garnison de 1 500 cavaliers et soldats venus des Doukkala par le sultan Moulay Ismaïl, qui y rassembla à nouveau ses forces lors de son expédition de 1692-93.

Adekhsan devait s’illustrer plus récemment comme le siège de la résistance du Moyen Atlas contre l’occupation française, après avoir été la demeure du héros national Moha Ou Hammou Zayani, dont la Kasbah d’Adekhsan porte également le nom.

Il y avait reçu, en août 1888, le sultan Moulay Hassan qui l’avait nommé caïd en 1883 et avait conclu cette alliance politique par une alliance matrimoniale en épousant la fille du chef des Zayane.

Avec l’essor de Khénifra, autrefois simple loge sur la route de Tadla, promue à la fin du XIXe siècle avec ce chef charismatique, Adekhsan, située à seulement 8 km au sud-est, sera reléguée au rang de petit douar pavillonnaire, tandis que sa citadelle résiste encore, tant bien que mal, à l’abandon et à l’oubli dans un état de ruine avancé.

Nous pouvons continuer longtemps notre voyage, de découverte en découverte : à Azrou, déjà cité comme forteresse par l’historiographe des Almohades al-Baydaq comme escale d’Abd-el-Moumen lors de ses affrontements contre les Almoravides.

Que dire d’Agourai, nichée au milieu de jardins et de vergers, entourée de remparts bastionnés, œuvre de captifs chrétiens selon les récits ?

Tout aussi incontournable : El Hajeb, avec son noyau de kasbah construite sous le règne almohade, dit Jâma’ el-Hammâmdétruit au début du XVe siècle lors des guerres qui eurent lieu pendant la période de décadence mérinide !

La liste est très longue et n’a d’égale que l’ampleur de la responsabilité qui nous incombe de redonner à cet inestimable patrimoine sa juste valeur.

 
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