Le nombre record de projets de réaménagement de cours d’école financés par Québec cette année n’est qu’une simple façade, estiment les directions d’école, alors que les rénovations des aires de jeux devront être reportées en raison des restrictions budgétaires imposées par le gouvernement Legault.
Québec a annoncé lundi une somme de près de 30 millions de dollars dédiée à l’embellissement de 310 cours d’école, un sommet par rapport aux années précédentes.
Cet investissement intervient toutefois dans un contexte où Québec a imposé à la mi-septembre des cibles de dépenses dans les budgets d’investissement des centres de services scolaires pour l’année en cours, ce qui force à reporter certains projets de rénovation scolaire. école, achat d’équipements ou réaménagement de terrains de jeux, confirme la Fédération des centres de services scolaires du Québec.
La situation varie d’un centre de services à l’autre, mais dans certains cas, la quasi-totalité des dépenses d’investissement prévues pour le reste de l’année ont dû être reportées puisque le plafond des dépenses était déjà atteint au moment de la transmission de l’instruction ministérielle, indique son président-directeur général adjoint, Dominique Robert.
Ces restrictions budgétaires s’ajoutent par ailleurs à une réduction de 400 millions de dollars des sommes consacrées cette année à la rénovation des écoles, aussi appelée « maintien des actifs » dans le jargon scolaire.
« De la poudre dans les yeux »
C’est ce qui a fait dire à Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directeurs d’établissements d’enseignement, que les sommes records consacrées à la rénovation des cours d’école ne représentent que de la « poudre aux yeux » dans le contexte actuel.
Des projets de réaménagement de cours d’école ont dû être reportés très récemment en raison de ces contraintes budgétaires, notamment au Centre de services scolaire de Beauce-Etchemin, selon nos informations.
« Oui, ce gouvernement a beaucoup investi dans de nouvelles écoles et des rénovations majeures, mais derrière cela, nous rognons sur les raccourcis. Dans quatre, cinq ans, nous connaîtrons encore une crise dans nos écoles» parce que nous n’aurons pas pu les entretenir correctement, ajoute M. Prévost.
Ces contraintes budgétaires obligent les centres de services scolaires à privilégier les projets de rénovation qui ont un impact sur la « santé et la sécurité » des élèves, précise Dominique Robert.
« Il est clair que cela perturbe tout le planning de travail », dit-il.
Les centres de services scolaires ont également dû décréter un gel des dépenses en mobilier et en équipement pour répondre aux nouveaux objectifs de dépenses du gouvernement, a rapporté La Revue récemment.
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