Le parquet poursuit sa mise en examen au procès pour viol en série de Mazan

Le parquet poursuit sa mise en examen au procès pour viol en série de Mazan
Le parquet poursuit sa mise en examen au procès pour viol en série de Mazan

Après avoir requis lundi la peine maximale de 20 ans de réclusion contre Dominique Pélicot et de lourdes sanctions contre vingt de ses coaccusés, le parquet a poursuivi mardi matin ses réquisitoires au procès pour viol de Mazan, exigeant à chaque fois entre 12 et 14 ans de prison. prison.

En une heure, sur un ton sans emphase, le procureur général Jean-François Mayet a résumé les faits reprochés à huit des 30 derniers accusés de ce procès dont l’enjeu, a-t-il estimé lundi, n’est rien de moins que de « changer fondamentalement la donne ». relations entre hommes et femmes ».

>> Lire : Vingt ans requis contre Dominique Pélicot au procès pour viol de Mazan

Pour chacun d’eux, le représentant du parquet a demandé au tribunal correctionnel du Vaucluse de prononcer des peines de 12 ans de réclusion criminelle lorsqu’il rendra son verdict, le 20 décembre au plus tard.

Le président du tribunal Roger Arata (en haut), le procureur Jean-François Mayet (debout) et l’accusé Dominique Pelicot (en bas à droite) ainsi que ses coaccusés, au procès pour viol en série de Mazan. Dessin de cour, Avignon, 25 novembre 2024. [AFP – BENOIT PEYRUCQ]

Consentement jamais recueilli

Mardi matin, Jean-François Mayet a débuté par le cas de Boris M., 37 ans, venu au domicile Pélicot à Mazan dans la nuit du 26 janvier 2020. Comme les autres coaccusés, il avait répondu à l’invitation du tribunal. mari, qui a drogué sa femme Gisèle et l’a livrée à des dizaines d’étrangers (lire l’encadré).

Mais la question est donc de savoir s’il savait qu’elle dormait à son insu : « Il nous a dit à l’audience qu’il avait été lobotomisé », a rappelé le magistrat. « Il se dit victime, comme Mme Pelicot, de Dominique Pelicot. En réalité, il s’est contenté de la situation telle que présentée par Dominique Pelicot, (…), à aucun moment il n’a demandé ni obtenu le consentement de Mme Pelicot compte tenu de son état » ; seule la procuration de Dominique Pelicot lui suffisait.

La même peine de 12 ans d’emprisonnement avait alors été requise par Jean-François Mayet contre sept autres coaccusés.

Contre Cyril B., 47 ans, qui « savait bien qu’il ne fallait pas réveiller Madame Pélicot ». Contre Thierry Pa., 54 ans, selon qui Dominique Pelicot serait le « seul responsable » des faits – sur les vidéos, on voit cet accusé pratiquer une pénétration vaginale et anale, numérique et avec son pénis, sur la victime.

Il est venu deux fois à Mazan, pour « faire plaisir au couple »

Jean-François Mayet, procureur général, citant l’un des 51 accusés

Contre Omar D., 36 ans, pour qui « l’accord et la présence du mari semblaient suffisants ». Contre Jean T., 52 ans, dont « rien ne prouve qu’il ait été drogué » lui-même, comme il l’avait affirmé – sur les vidéos, il agit en conscience et « manifestement (…) un geste de satisfaction en levant le pouce devant la caméra», constate l’avocat général. Contre Mahdi D., 36 ans, qui se dit « victime des agissements de Dominique Pelicot » et qui a réfuté toute pénétration, jusqu’à visionner des vidéos prouvant le contraire. Contre Ahmed T., 54 ans, qui « rejette toute responsabilité dans les faits ». Et contre Redouane A., 40 ans, venu deux fois à Mazan, pour « faire plaisir au couple », a ironisé le procureur général.

La deuxième représentante du parquet, Laure Chabaud, a ensuite pris le relais, exigeant à nouveau 12 ans de prison contre Lionel R., 44 ans, qui disait participer à « une partie d’un fantasme de couple ». « Il reconnaît les faits de pénétration, mais seulement après avoir vu les vidéos lors de sa garde à vue », souligne le magistrat.

Treize, quatorze et quinze ans requis

Elle a ensuite requis 13 ans de prison contre Florian R., 32 ans, qui n’a pas reconnu « l’élément intentionnel du délit », puis Grégory S., 31 ans, qui tout en ayant « conscience de l’état altéré de Gisèle Pelicot » a continué jusqu’à son éjaculation. Durée de peine identique requise contre Abdelali D., 47 ans, venu deux fois à Mazan et disant ne pas se reconnaître sur les images : « Ça a dû être un doublé », a-t-il dit, rappelle Laure Chabaud. Egalement 13 ans purgés contre Adrien L., 34 ans, et contre Cyprien C., 43 ans.

J’ai commis un viol mais c’était mon corps, pas mon cerveau

Christian L., accusé, 56 ans, contre lequel 14 ans de prison ont été requis

Contre Karim S., 38 ans, « l’un des rares accusés dont les échanges Skype [avec Dominique Pelicot, ndlr.] ont été découverts”, le ministère public demande 14 ans de réclusion, tout comme contre Jean-Luc L., 46 ans, venu à deux reprises au domicile Pélicot, et contre Christian L., 56 ans, filmé imposant des pénétrations à Gisèle Pelicot avec son t-shirt de pompier du Vaucluse et qui a déclaré devant le tribunal : “J’ai commis un viol mais c’était mon corps, pas mon cerveau”.

Idem contre Thierry Po., 61 ans, détenteur de nombreuses images pédopornographiques, qui présente « une absence d’empathie pour la victime, une absence de honte et de culpabilité », constate le procureur général. Une peine de 14 ans est également requise contre Nicolas F., 42 ans, également en possession de matériel pédopornographique, ainsi que contre Cédric V., 44 ans, venu à deux reprises à Mazan.

Ensuite, 15 ans sont requis pour Joan K., 27 ans, et Vincent C., 43 ans, qui ont tous deux visité les Pélicots à deux reprises. 15 ans de prison sont également requis contre Hassan O., en cavale et sous mandat d’arrêt.

Seize ans d’emprisonnement requis

Puis le quantum de la peine demandée est passé à 16 ans d’emprisonnement contre Fabien S., 39 ans, qui présente « une froideur affective et un manque d’empathie envers la victime » et compte au total dix-huit mentions à son casier judiciaire pour divers faits. de violences.

Même durée d’emprisonnement demandée contre Charly A., 30 ans, venu six fois à Mazan, et contre Cédric G., 50 ans, décrit par le procureur général comme un homme doté d’un « appétit sexuel démesuré » et qui possédait de nombreuses images pédopornographiques.

Les quatre dernières réquisitions seront discutées mercredi matin. L’après-midi, ce sera au tour des plaidoiries, qui débuteront par celles de Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, le « chef d’orchestre » de cette affaire hors norme, symbole de violences faites aux femmes et de soumission chimique.

Stéphanie Jaquet et l’AFP

 
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