Une manifestation contre l’OTAN et la guerre à Gaza a tourné au vinaigre vendredi soir au centre-ville de Montréal. Des « casseurs professionnels » en ont profité pour incendier des véhicules, briser des vitres et jeter de la peinture.
Qui étaient les manifestants ?
La manifestation était organisée par l’organisation militante Contre-Sommet de l’OTAN, qui s’opposait à la tenue de l’Assemblée parlementaire annuelle de l’OTAN à Montréal le week-end dernier. Parmi les manifestants figuraient également des personnes venues exprimer leur opposition à la guerre à Gaza.
Ce qui s’est passé?
Des actes de chaos et de vandalisme ont été commis lors de la manifestation au centre-ville de Montréal.
Valérie Plante, mairesse de Montréal, s’est rendue lundi au poste de quartier 20, au centre-ville de Montréal, pour soutenir les policiers. « Nous avons vu les images en fin de semaine. Ce sont des images choquantes. On a vu des casseurs qui, sans aucune gêne, cassent des vitres. Nous avons vu des véhicules incendiés. Manifester est un droit fondamental, mais la violence n’a pas sa place. »
Qui a causé le chaos ?
Les méfaits ont été commis par un petit groupe de « voyous professionnels » qui en ont profité pour semer le trouble, a rapporté Valérie Plante.
« Ceux qui étaient là pour causer des dégâts, casser des vitres sans raison, par provocation ou détourner l’attention, ils sont connus de la police. Cela aurait pu être une manifestation sur le logement, sur l’économie, sur le soutien à la Palestine… ils auraient été là. Vendredi, il y avait des familles, il y avait des promeneurs, et ces gens détournent le sens de la manifestation pacifique. »
Depuis le début du conflit au Moyen-Orient, le Service de police de Montréal (SPVM) a dû encadrer plus de 500 manifestations, a rappelé le maire. « La police a tout mon soutien », a-t-elle déclaré.
Y a-t-il eu des arrestations ?
Trois personnes ont été arrêtées, et d’autres arrestations devraient avoir lieu dans les prochains jours, a indiqué Valérie Plante. « Les enquêteurs prennent leur temps pour bien faire les choses afin que les accusations soient solides devant le tribunal », a-t-elle déclaré.
Dimanche, CBC a rapporté qu’une franchisée de Second Cup avait vu ses liens avec la chaîne rompus après avoir tenu des propos antisémites jeudi lors d’une manifestation contre la guerre d’Israël dans la bande de Gaza. Les propos ont été enregistrés et relayés sur les réseaux sociaux.
Le maire a dénoncé ces propos. « Tout le monde doit se sentir inclus à Montréal. Toutes les communautés ont leur place et le droit de vivre en sécurité. »
Quel était l’objectif de cette manifestation contre l’OTAN ?
La manifestation visait à s’opposer à la participation du Canada à l’OTAN, a déclaré Alex Tyrrell, chef du Parti vert du Québec et membre du Mouvement québécois pour la paix, lundi, en point de presse au centre-ville de Montréal.
“Nous voulons une solution pacifique, une solution négociée” à l’invasion russe de l’Ukraine, a-t-il expliqué.
M. Tyrrell a souligné qu’il voyait d’un bon œil l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. «Peut-être voudra-t-il négocier avec Vladimir Poutine et arrêter la guerre. Si nous ne négocions pas avec Poutine, nous ne parviendrons pas à un compromis. Nous nous positionnons pour des années et des années de guerre. »
Même au prix de voir l’Ukraine perdre une grande partie de son territoire ? “C’est déjà une réalité”, estime M. Tyrrell, qui n’a pas voulu condamner l’invasion russe de l’Ukraine, affirmant que Vladimir Poutine n’avait pas le choix.
Amnesty International, qui enquête sur les massacres commis en Ukraine depuis 2022, a qualifié l’invasion russe de l’Ukraine de « guerre d’agression » contraire au droit international. Amnesty souligne que l’invasion russe ne peut être justifiée par des raisons de sécurité, contredisant ainsi les justifications avancées par Poutine à cet effet.