Le gouvernement Legault doit « agir rapidement » pour freiner « le fléau de la surprescription » au Québec, soutient le Parti québécois, qui entend faire de la question « son principal sujet de préoccupation au cours des prochains mois ». »
Les révélations d’un récent rapport sur l’utilisation de médicaments pour traiter le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont « inquiétantes, mais pas surprenantes », a déclaré le député Joël Arseneau, porte-parole de la santé et des services sociaux.
La presse rapportait lundi que le Québec est toujours le champion incontesté de la consommation de psychostimulants au Canada, loin devant les autres provinces. L’écart est particulièrement marqué chez les adolescents ; plus d’un Québécois âgé de 12 à 17 ans sur cinq prend des médicaments au Québec (22,3 %), un taux record près de trois fois supérieur à celui enregistré en Ontario (7,9 %).
L’exception québécoise s’observe également chez les adolescentes : 13,6 % des Québécoises âgées de 12 à 17 ans ont consommé des psychostimulants en 2023, comparativement à 4,5 % des Ontariennes du même âge.
« L’article de La presse et les experts que nous avons entendus nous donnent des raisons de s’attaquer de front à ce dossier qui touche particulièrement les jeunes et les aînés », souligne M. Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine, dans un courriel.
La question de la « déprescription », discutée au Conseil national du Parti québécois le 17 novembre, s’inscrit dans les orientations du parti sur le thème de la santé. Le PQ entend mettre en place « une stratégie d’usage optimal des médicaments ».
«Il faut arrêter collectivement de bourrer de pilules nos enfants, nos adolescents et nos aînés à la moindre occasion, au moindre sursaut d’énergie, au moindre problème d’insomnie», a soutenu le chef, Paul St-Pierre Plamondon, en marge de le rassemblement.
Au Québec, 5 % de la population se verra prescrire des psychostimulants contre le TDAH en 2023, une hausse marquée par rapport à 2019 (3,9 %) et un ratio presque deux fois supérieur à celui de l’Ontario voisin. (2,7% en 2023).
Pour produire son rapport statistique, la société multinationale d’analyse de la santé IQVIA a examiné 80 % de toutes les ordonnances traitées dans les pharmacies du pays.
« Nos jeunes méritent mieux »
«Il n’y a aucune raison pour que nos jeunes Québécois soient médicamentés plus que les autres», a réagi la députée libérale Elisabeth Prass, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé mentale et de services. social, en partageant l’article de La presse sur l’usage des psychostimulants au Québec.
« Si le gouvernement offrait des ressources et des services qui répondent aux besoins, nos jeunes n’auraient pas besoin de recourir aux médicaments comme c’est le cas actuellement », écrit-elle. « Nos jeunes méritent mieux. »
La facilité avec laquelle les jeunes ont accès aux prescriptions de psychostimulants est « inquiétante », a reconnu le cabinet du ministre délégué aux Services sociaux, Lionel Carmant, dans un communiqué transmis à La presse.
L’attachée de presse du ministre, Sasha Trudel, soutient que le gouvernement a développé un réseau de cliniques qui permet une meilleure évaluation et un meilleur encadrement du TDAH. «Prescrire des psychostimulants n’est pas toujours la solution», écrit-elle.