Deux semaines que nos regards sont tournés vers les Etats-Unis. Pris d’étonnement et d’appréhension de ce qui s’en vient. Au Québec, deux ans d’attente avant que le climat politique ne change aussi. L’arrivée de Ruba Ghazal comme co-porte-parole de Québec solidaire pourrait ajouter un peu de piment. Mais quelles braises faut-il rallumer avec ce nouveau souffle ?
Abandonner les compromis
Le parti politique étant en friche dans les sondages, s’occuper des chèvres et des choux ne donnera pas des récoltes très généreuses. Les détracteurs continueront à critiquer trop de faiblesse, et les sympathisants seront désillusionnés pour les mêmes raisons. La population a soif d’authenticité, de postures fortes et affirmées, même si elles déplaisent. La défense de convictions profondes résiste encore au cynisme, que l’on soit d’accord ou non avec elles.
Renouer avec les majorités
Il n’est pas nécessaire de se « recentrer » ou de procéder à un virage « pragmatique » pour y parvenir. Nous avons un héritage social qui reste un terrain extrêmement fertile pour soulever les foules. L’impuissance et la dépossession sont des sentiments largement partagés au Québec auxquels de vraies réponses doivent être apportées. Quand on pense au territoire, à notre culture, à notre langue, à nos ressources naturelles, à notre mode de vie, à nos valeurs. Nous devons concentrer nos énergies sur nos indignations communes. Encourager l’appartenance à ce destin collectif qui nous attend. Remettez le classeur dans ce grand « nous » de plus en plus compartimenté et anonymisé. Il y a là un feu à allumer.
Ayez carte blanche
Alors que les récentes élections américaines nous encouragent particulièrement à nous définir dans ce que nous sommes et voulons être. Que le congé parental imminent du GND laisse une grande place à Ruba et qu’elle sera la voix principale du parti. C’est un moment fructueux pour surprendre et laisser une impression. Une opportunité qu’il ne faut surtout pas laisser passer.