La police haïtienne et les habitants de Port-au-Prince ont tué 28 membres de gangs, mardi 19 novembre, après avoir lancé une offensive dans plusieurs quartiers de la capitale, a indiqué un porte-parole de la police à l’Agence France-Presse (AFP).
Vers 2 heures du matin (heure locale, 8 heures du matin à Paris), la police a intercepté un camion et un minibus transportant des membres de gangs à Pétionville, un quartier aisé de la banlieue de Port-au-Prince, et au centre de la capitale, a déclaré à l’AFP le porte-parole adjoint de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Lionel Lazarre.
Lors de ces deux accrochages, les policiers ont ouvert le feu sur les membres du gang, tuant dix d’entre eux, selon la même Source. Contraints de fuir, les autres ont été pourchassés puis tués par des habitants organisés en groupes d’autodéfense et par la police. Des corps de personnes décrites comme membres d’un gang ont ensuite été brûlés dans une rue de Pétion-Ville, a constaté mardi un photographe de l’AFP.
Depuis la semaine dernière, Port-au-Prince fait face à une nouvelle flambée de violence provoquée par le Viv Ansanm (« vivre ensemble »), l’alliance des gangs formée en février et qui a réussi à renverser le Premier ministre Ariel Henry.
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Crise politique
Cette coalition a lancé ces dernières heures une attaque contre Pétionville et d’autres quartiers de Port-au-Prince comme Bourdon et Canapé vert, après un appel lancé sur les réseaux sociaux par l’un de ses dirigeants, Jimmy Chérizier, surnommé « Barbecue ». « Nous exigeons la démission du Conseil présidentiel de transition (CPT). La coalition Viv Ansanm utilisera tous ses moyens pour obtenir le départ du CPT”a-t-il déclaré lundi soir.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres « est alarmé par l’escalade de la violence en Haïti »a déclaré mardi son porte-parole, et appelle à « des progrès urgents dans la transition politique ».
Ces violences interviennent dans un contexte de crise politique, marqué par le limogeage le 10 novembre, par le CPT, du Premier ministre, Garry Conille, remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé.
Haïti, déjà le pays le plus pauvre de la région, souffre depuis longtemps de la violence de bandes criminelles, accusées de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements. Dans la capitale, les rues étaient quasiment désertes mardi, après que la police et la population ont érigé des barricades dans plusieurs quartiers pour stopper l’offensive des gangs.
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Port-au-Prince est par ailleurs quasiment coupée du reste du Monde après la décision du régulateur américain de l’aviation (FAA) d’interdire les vols commerciaux des compagnies américaines vers Haïti. Plus de 20 000 personnes ont été déplacées en quatre jours dans la capitale haïtienne, a rapporté samedi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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Au total, la vague de violence et une situation humanitaire catastrophique ont contraint plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, à fuir leur foyer pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon les derniers chiffres de l’OIM.
Environ les trois quarts de ces personnes déplacées internes sont désormais hébergées dans les provinces du pays, la région du Grand Sud en abritant à elle seule 45 %, selon l’agence des Nations Unies.
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