Missiles à longue portée en Ukraine –
Poutine accuse Biden d’avoir jeté de l’huile sur le feu
Le Kremlin met en garde contre l’autorisation américaine de lancer des missiles sur le territoire russe. L’Italie et l’Allemagne ont également réagi.
Publié aujourd’hui à 15h36
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L’autorisation donnée à Kiev par Joe Biden d’utiliser des missiles américains à longue portée sur le territoire russe est de nature à “alimenter le feu” dans le conflit en Ukraine, a déclaré lundi le porte-parole de l’Ukraine. Kremlin Dmitri Peskov.
Si elle devait être officiellement confirmée par Washington, cette autorisation entraînerait “une situation fondamentalement nouvelle en termes d’implication des Etats-Unis dans ce conflit”, a encore prévenu M. Peskov. En septembre, Vladimir Poutine a averti qu’un tel feu vert occidental « ne signifierait rien de moins qu’une implication directe des pays de l’OTAN dans la guerre en Ukraine ».
La décision de Washington a été annoncée par les médias américains et confirmée à l’AFP par un responsable américain, après un nouveau week-end de frappes russes massives et meurtrières sur l’Ukraine et à quelques semaines seulement de la passation de pouvoir entre le président sortant Joe Biden et Donald Trump.
Selon Dmitri Peskov, citant M. Poutine, les frappes sur le territoire russe ne seraient « pas menées par l’Ukraine, mais par les pays qui l’autorisent ».
« Les coordonnées des cibles ne sont pas fournies par l’armée ukrainienne, mais par des spécialistes de ces pays occidentaux. Cela change radicalement la nature de leur implication », a-t-il répété.
“Il est évident que l’administration sortante à Washington a l’intention de prendre des mesures pour continuer à jeter de l’huile sur le feu et provoquer une nouvelle montée des tensions”, a déclaré lundi Dmitri Peskov.
L’administration américaine sortante a été le principal soutien de Kiev, lui permettant de résister aux troupes russes depuis que Vladimir Poutine a lancé son attaque à grande échelle contre l’Ukraine en février 2022.
La pérennité de ce soutien de Washington a été remise en question par l’élection à la présidence de Donald Trump, dont les déclarations de campagne ont fait craindre à l’Ukraine et à ses partisans qu’il cherche à forcer Kiev à arrêter les combats. au prix de concessions inacceptables pour elle.
Moscou, dont les troupes avancent depuis plusieurs mois sur de multiples segments du front, a prévenu que toute discussion sur l’arrêt des combats ne pouvait s’appuyer que sur de « nouvelles réalités territoriales ».
L’Italie refuse l’utilisation d’armes à longue portée
L’Italie a réaffirmé lundi son refus de voir les armes qu’elle fournit à l’Ukraine être utilisées en dehors de son territoire. La France, de son côté, affirme qu’il s’agit d’une « option ».
«Notre position sur l’utilisation d’armes par l’Ukraine ne change pas. Ils ne peuvent être utilisés qu’à l’intérieur du territoire ukrainien », a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani en marge d’une réunion des chefs de la politique étrangère de l’UE à Bruxelles.
“Rien de nouveau sous le soleil”, a déclaré son homologue français Jean-Noël Barrot. « Vous avez entendu le président (Emmanuel) Macron à Meseberg (Allemagne) le 25 mai, où nous avons déclaré ouvertement que c’était une option que nous envisageions s’il était nécessaire d’autoriser des frappes sur des cibles à partir desquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien. .»
La France a fourni à l’Ukraine des missiles sol-air de moyenne portée de type Scalp, mais a toujours refusé d’indiquer combien avaient été livrés et s’ils avaient été utilisés par les forces ukrainiennes.
Cette double orientation intervient alors que Washington vient d’autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les Etats-Unis, selon un responsable américain, un changement stratégique majeur à quelques semaines de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Ces missiles d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l’Ukraine d’atteindre les sites logistiques de l’armée russe et les aérodromes d’où décollent ses bombardiers.
M. Tajani s’est également déclaré « favorable à une conférence de paix en présence des Russes, des Chinois, des Indiens et des Brésiliens ». “J’espère que Pékin pourra jouer un rôle positif en faisant comprendre à Moscou que cette guerre insensée doit cesser”, a-t-il ajouté. « Certes, la présence de soldats nord-coréens n’est pas un bon signal », a-t-il déclaré.
L’Allemagne va livrer 4 000 drones sophistiqués à l’Ukraine
L’Allemagne, qui refuse la livraison de missiles à longue portée demandée par Kiev, va fournir 4 000 drones sophistiqués à l’Ukraine en difficulté face à la Russie, a annoncé lundi le ministre de la Défense.
“Il s’agit de drones contrôlés par l’intelligence artificielle (IA) et qui peuvent désactiver les défenses électroniques des drones adverses”, a expliqué le ministre Boris Pistorius à la presse.
Ces 4 000 unités, “livrables très rapidement”, seraient capables d’agir sur une portée de “30, 40 km” en territoire russe et “d’attaquer des postes de combat, des nœuds logistiques et autres”, a-t-il précisé. » a-t-il ajouté, estimant qu’ils constituaient « un atout supplémentaire important pour les forces armées ukrainiennes ».
Berlin a annoncé en juin la livraison de milliers de drones à Kiev, sans préciser leurs caractéristiques techniques. Les drones de haute technologie sont fabriqués par Helsing, une société européenne spécialisée dans l’IA de défense qui a conclu en septembre un contrat avec le ministère ukrainien de la Défense, selon le quotidien Bild.
Les drones contrôlés par l’IA sont surnommés « mini Taurus », précise Bild, en référence au missile de croisière allemand Taurus, d’une portée de plus de 500 kilomètres, dont le gouvernement ukrainien a demandé à plusieurs reprises, mais en vain, la livraison.
Une comparaison rejetée par le ministère de la Défense. “Ces drones sont des drones tactiques avec une portée limitée et le lien établi avec le Taurus n’existe pas”, a déclaré lundi Natalie Jenning, porte-parole du ministère.
ATS/AFP
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