C’était “l’objectif central” de la présidence brésilienne du G20 pour Lula, ancien travailleur né dans une famille pauvre : l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté a été lancée lundi, avec 82 pays signataires.
“La tâche urgente d’éradiquer ce fléau qui déshonore l’humanité incombe à ceux qui sont assis autour de cette table”, a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva aux dirigeants des économies les plus puissantes de la planète réunis pour le sommet du G20 à Rio de Janeiro.
« Cette alliance est née au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit caractérisé par le courage d’agir », a-t-il ajouté.
L’Alliance mondiale contre la faim compte au total 148 membres : outre les pays signataires, l’Union européenne, l’Union africaine, 24 organisations internationales, neuf institutions financières et 31 ONG ont également rejoint ce groupe.
L’Argentine, seul pays du G20 absent de la liste des signataires au lancement, l’a rejoint peu de temps après, selon une Source gouvernementale brésilienne.
Le projet est ambitieux : atteindre un demi-million de personnes d’ici 2030, donnant ainsi une dimension internationale à la lutte contre la faim et les inégalités.
Mais le défi est gigantesque, si l’on considère que 733 millions de personnes souffraient de faim en 2023, soit 9 % de la population mondiale, selon le dernier rapport présenté en juillet par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres Agences des Nations Unies.
“La faim n’est pas due à des carences ou à des phénomènes naturels (…), elle est le résultat de décisions politiques qui perpétuent l’exclusion d’une grande partie de l’humanité”, a tonné Lula.
L’Alliance mondiale contre la faim vise à combiner les efforts pour générer des ressources financières ou reproduire des initiatives qui fonctionnent au niveau local.
« Il ne s’agit pas d’un simple forum de discussion de plus, c’est un mécanisme pratique pour canaliser efficacement les connaissances et les financements afin d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin », explique Wellington Dias, ministre brésilien du Développement social, cité dans le communiqué de presse sur le lancement de l’Alliance. .
– Les gens libres –
Parmi les engagements concrets déjà pris, la Banque interaméricaine de développement (BID) a annoncé vendredi une contribution de 25 milliards de dollars pour financer des programmes “visant à accélérer les progrès dans la lutte contre la faim et la pauvreté de 2025 à 2030”.
L’Alliance préconise particulièrement d’accorder de l’importance aux programmes de nutrition de la petite enfance, aux repas scolaires gratuits et au soutien aux petits agriculteurs.
Avec des programmes visant à augmenter le nombre de repas gratuits dans les écoles uniquement dans les pays pauvres, l’objectif est d’atteindre 150 millions d’enfants d’ici 2030.
Le gouvernement nigérian, qui dispose déjà du plus grand programme de repas scolaires en Afrique, s’est engagé à doubler le nombre de bénéficiaires, de 10 à 20 millions d’enfants, en s’approvisionnant principalement auprès de petits agriculteurs locaux.
L’Indonésie, pour sa part, lancera un nouveau programme de repas gratuits en janvier 2025, qui vise à atteindre 78,3 millions d’enfants d’âge scolaire en 2029.
Cette Alliance “pourrait représenter un tournant” mais “doit aller plus loin” en répondant “en urgence aux impacts dévastateurs du changement climatique sur les systèmes alimentaires des pays du Sud”, a réagi l’ONG Oxfam dans un communiqué.
– Personnel combattant –
Pour Lula, la lutte contre la pauvreté est un combat personnel. Enfant, il a lui-même connu la faim dans son État natal de Pernambuco (nord-est), avant de partir avec sa famille pour la métropole industrielle de São Paulo, où il a longtemps travaillé comme tourneur-meunier et s’est fait connaître comme syndicaliste. . chef.
En juillet, lorsqu’il a présenté les grandes lignes de l’Alliance mondiale contre la faim à la réunion des ministres des Finances du G20 à Rio, il a été ému jusqu’aux larmes lorsqu’il a parlé de « la plus dégradante des privations humaines ».
Ses programmes sociaux ont permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté au cours de ses deux premiers mandats (2003-2010), notamment grâce à la Bolsa Familia, une allocation versée aux familles les plus pauvres à condition que leurs enfants soient scolarisés.
Mais il a ensuite profité du boom des matières premières, alors que son gouvernement est soumis à des contraintes budgétaires bien plus importantes depuis son retour au pouvoir en janvier 2023.
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