Le président élu des États-Unis, Donald J. Trump, a annoncé la nomination de l’entrepreneur Elon Musk au poste de « ministre de l’Efficacité du gouvernement ». Sa feuille de route ? Trouver deux mille milliards de dollars (donc 2 000 milliards de dollars) d’économies, dans un budget fédéral annuel qui en comprend 6 500 milliards. Soit 30% de réduction.
Et il sait gérer l’argent public. Car selon les calculs de New York Times, Au cours de la dernière décennie, ses entreprises (X, Tesla, SpaceX, etc.) ont signé des contrats d’une valeur de 16 milliards de dollars avec 17 agences fédérales différentes. Il a poussé son sens de l’auto-promotion jusqu’à nommer sa future administration, DOGE. Département de l’efficacité gouvernementale, en référence à DOGECOIN la cryptomonnaie qu’il a financée. Et dont le prix a explosé dès l’annonce de sa désignation.
Il s’agit donc de surveiller comment l’administration, et éventuellement les magistrats, évalueront les cas de conflits d’intérêts qui surgiront sans doute entre le PDG Musk et l’agent public qu’il s’apprête à devenir. D’autant que plusieurs administrations fédérales, qu’il entend restructurer, mènent actuellement des enquêtes sur les pratiques commerciales de ses entreprises.
On connaissait jusqu’à présent le principe consistant à récompenser les grands donateurs de campagne à qui le nouveau président avait nommé le poste d’ambassadeur des États-Unis.
Elon Musk avait déjà participé à une conversation téléphonique entre Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 8 novembre 2024. Au printemps 2022, l’entrepreneur s’est mêlé à ce conflit en déplaçant la constellation Starlink au-dessus de l’Ukraine, à la demande d’un ministre ukrainien, pour permettre au président assiégé de communiquer avec ses troupes dans les pays et d’envoyer des appels vidéo aux dirigeants et au public occidentaux. avis.
En permettant ainsi à Volodymyr Zelenskyj de s’exprimer au Festival de Cannes, devant l’Assemblée nationale française, la Knesset israélienne, le Bundestag allemand ou l’Université d’été du MEDEF, le capitaine d’industrie adopte alors une véritable politique.
Donald Trump a fixé une échéance symbolique. Puisqu’il doit avoir atteint son objectif d’économies à grande échelle, d’ici le 4 juillet 2026, fête nationale, où les États-Unis célébreront les 250 ans de la Déclaration d’indépendance.
S’il a réussi à licencier en quelques jours près de 80 % des employés de Twitter, devenus X en raison d’une législation du travail peu exigeante, la situation est différente pour les fonctionnaires fédéraux, qui bénéficient d’un statut plus protecteur.
Même si elle peut compter sur le soutien de Donald Trump qui, en octobre 2020, avait déjà signé un décret présidentiel créant « l’Annexe F ». Cela remet en cause le recours à un agent étatique, qui serait jugé insuffisamment efficace.
Elon Musk a sans doute quelques succès à son actif. Par exemple, Space X, fondée en 2002, qui produit et lance des vaisseaux spatiaux. Cette entreprise a permis aux Etats-Unis de ne plus dépendre de la Russie pour envoyer ses astronautes. Et cela a déclenché une révolution dans le secteur spatial, avec une réduction drastique des coûts de lancement, rendue possible par la récupération et la réutilisation de certains éléments du lanceur.
Il en va de même pour l’industrie automobile : ses interventions sur les lignes de production pour réduire le nombre de boulons et ses révisions du logiciel des tournevis utilisés pour assembler les pièces font partie de la légende de l’ingénieur entrepreneurial. Une implication très personnelle qui ne fait pas oublier que le taux d’accidents chez Tesla est 30 % supérieur à la moyenne du secteur.
Son approche libertaire, qui conduit par exemple à limiter au strict minimum la régulation des contenus publiés en ligne, laisse un champ d’expression aux partisans de remarque fausse au détriment des informations fournies. Le 13 novembre 2024, le journal britannique IL Gardien annonce qu’il ne publiera plus de contenu sur la plateforme X.
Parallèlement, en France, les imprimeries (Le Figaroles titres du groupe Le monde, Les échos–Le ParisienAFP) a poursuivi X, accusant le réseau social d’exploiter leurs publications sans les rémunérer.