Quatre ans après la déréglementation de l’industrie du taxi au Québec, le nombre de contraventions remises aux faux chauffeurs de taxi a plus que quintuplé.
L’entrée en vigueur en 2020 de la loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile visait à assouplir le cadre réglementaire pour régulariser les activités des applications de transport de personnes comme Uber.
Mais en même temps, cela a ouvert la porte à l’arrivée de taxis illégaux capables de récupérer les clients. otage
déplore le président de l’Association des taxis des régions du Québec, Serge Lebreux.
Pour effectuer du transport payant de personnes, un conducteur n’a désormais besoin que d’une lanterne sur son véhicule, de 16 heures de formation et de deux autorisations délivrées par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Alors que les lanternes sont disponibles en ligne pour seulement une trentaine de dollars, n’importe qui peut se faire passer pour un chauffeur de taxi et les clients risquent de se faire escroquer, prévient M. Lebreux.
Un client inattentif peut croiser un chauffeur qui n’a pas de certification, qui possède un terminal de paiement illégal
ajoute le PDG de Taxelco, Frédéric Prégent. D’autres conducteurs illégaux ajoutent des frais pendant le trajet et menacent les clients qui refusent de payer de les laisser sur le bord de la route.
Le phénomène est particulièrement présent à Montréal, selon le Contrôle routier du Québec, qui réglemente le transport des personnes. Alors que les taxis illégaux étaient très présents à proximité de l’aéroport, Québec a adopté début 2024 un règlement obligeant les chauffeurs à obtenir une autorisation avant d’y offrir leurs services.
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Depuis le début de 2024, 166 contraventions ont été émises par les inspecteurs routiers du Québec. Avant 2023, la responsabilité d’assurer la conformité des taxis sur l’île de Montréal incombait au Bureau des taxis de Montréal, qui a été aboli à la fin de 2022.
La ville de Montréal avait un registre géré par le Bureau des taxis de Montréal
permettant aux inspecteurs de géolocaliser et contrôler tous les véhicules sur leur territoire
se souvient Serge Lebreux.
C’est super difficile de voir si un taxi est un vrai taxi ou un faux taxi
déplore PDG de Taxelco, propriétaire de plusieurs organisations de taxi à Montréal.
Le projet de loi 17 concernant le transport payant de personnes avait suscité une forte opposition parmi les chauffeurs de taxi. (Photo d’archives)
Photo: Radio-Canada / François Gagnon
Le porte-parole du Contrôle routier du Québec, Alain Gilbert, ajoute que son travail est également devenu compliqué depuis que les plaques d’immatriculation commençant par la lettre T, qui étaient propres aux taxis dûment immatriculés, ont été retirées de la circulation en 2021.
Depuis la déréglementation, les inspecteurs routiers, qui ne sont que 22 sur l’île de Montréal, ne peuvent procéder qu’à un contrôle de plaque ou à une interception de véhicules douteux.
Il s’agit d’une perte de contrôle administratif
déplore M. Lebreux, qui estime que le nombre de taxis illégaux multiplié par 10
en réalité.
Un taxi est légal si :
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️il est équipé d’une lanterne et d’un taximètre ;
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le conducteur est titulaire d’un permis autorisé avec photo ;
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une étiquette de prix est apposée sur la lunette arrière gauche.
MM. Lebreux et Prégent ont également remarqué un autre phénomène. De plus en plus de personnes installent une lanterne sur le toit de leur véhicule pour circuler sur des voies réservées et éviter les embouteillages.
Cet été, l’Association canadienne des taxis a exhorté Amazon à cesser de vendre des lanternes sur sa plateforme, mais l’entreprise a refusé.
Frédéric Prégent estime que ce n’est pas la meilleure façon de procéder. Je pense que c’est plus au niveau de la régulation et du contrôle
dit-il. Il exige que des amendes soient imposées vraiment grave
sont remis aux délinquants et que le public est mieux informé.
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Le PDG de Taxelco, Frédéric Prégent, réclame des modifications à la loi régissant le transport de personnes pour assurer la survie de l’industrie du taxi.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
La loi prévoit que des amendes allant de 2 500 $ à 25 000 $ peuvent être infligées aux conducteurs lorsque eux ou leur véhicule ne sont pas qualifiés.
L’Association des taxis des régions du Québec demande au SAAQ d’exiger une preuve d’adhésion à une compagnie de taxi ou à une coopérative avant de délivrer des autorisations.
Elle souhaite également que l’ancien registre soit à nouveau utilisé et que tous les taxis soient équipés de dispositifs de géolocalisation, ce qui faciliterait le travail des contrôleurs routiers.
Avec les informations d’Élyse Allard