entre vertiges et volonté de se battre

entre vertiges et volonté de se battre
entre vertiges et volonté de se battre

La rue, avant les élections. Les Français, unis, manifestent, samedi 15 juin, pour tenter de réprimer une lame de fond électorale qui s’apprête à propulser l’extrême droite au pouvoir, pour la première fois depuis l’avènement du V.e République. C’est une rencontre avec l’histoire à laquelle ont voulu se rendre des milliers de manifestants dans toute la France. Marseille, Strasbourg, Bayonne, Toulon, Nancy, Reims, Rennes, Clermont-Ferrand, Nantes, Valenciennes… 250 000 personnes, selon la police, 182 rassemblements dans tout le pays ont été enregistrés par la CGT, qui avait appelé à manifester contre l’extrême droite. avec quatre autres syndicats, plusieurs associations et partis de gauche. Si la plupart des rassemblements se sont déroulés dans le calme, certains affrontements ont donné lieu à 20 arrestations en France, dont 9 à Paris, et 16 gardes à vue au niveau national, dont 5 à Paris.

La manifestation à Nantes, le 15 juin 2024. ROMAIN PERROCHEAU / AFP

Beaucoup de monde, des jeunes, des familles avec enfants, des retraités, minés, ou animés, selon, par une double sensation lancinante. Entre le vertige des lendemains du 7 juillet, date du second tour des élections législatives anticipées, et l’envie inextinguible de se battre jusqu’au bout. Ne serait-ce pas plutôt avec la dernière énergie du désespoir, tant le scénario semble ainsi écrit ? Je ne crois pas que la gauche puisse gagner ces élections, mais elle peut empêcher le RN d’avoir la majorité. Cela pourrait être le début de quelque chose. » avance Laurent Dolias. Est-ce vraiment le sentiment dominant ? « Faites un rempart ! » », « Ce n’est pas fini ! “, crient beaucoup d’autres. En tout cas, à 54 ans, ce professeur d’histoire-géographie d’Aix-en-Provence est venu à Marseille pour « Pouvoir s’exprimer et ne pas se sentir seul. »

“S’il vous plaît, soyez à la hauteur”

Dans le cortège festif et dense qui a quitté le Vieux-Port de Marseille en tout début d’après-midi et qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, Axelle Beaumont, 27 ans, a remonté le flux en brandissant une pancarte artisanale : La jeunesse agace le Front National « . « Révulsé par la peur de la transition au pouvoir » du RN, « qui pourra laisser mourir les réfugiés climatiques à notre porte »la jeune femme a salué la constitution du Nouveau Front Populaire ” avec joie. Toutes les valeurs de la gauche sociale se retrouvent aujourd’hui et on sait que, si on met les egos politiques de côté, ça peut marcher. Mais Nupes avait échoué, nous sommes donc restés prudents. »

A gauche, Laurent Dolias et Virginie Pigeard, enseignants. A droite, Axelle Beaumont, 27 ans, assistante maternelle. THEO GIACOMETTI POUR « LE MONDE »

Depuis la dissolution par explosions multiples décidée par Emmanuel Macron, tout le monde veut encore croire au départ. « Meloni, Trump, Bardalla. Fais-moi sortir d’ici! » » clame la carte remise par Mélanie, 26 ans, à Strasbourg, où la maire écologiste Jeanne Barseghian a lancé la manifestation avec un : « Face à la mise en danger des droits de l’Homme, nous n’abandonnerons pas ! » « Je marche pour être numéroté, poursuit Mélanie. Pour montrer que nous sommes là pour le Nouveau Front Populaire et leur dire aussi : « s’il vous plaît, soyez à la hauteur ». »

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