La COP29 aura lieu du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Au centre des débats de cet important rendez-vous climatique se trouvent ces questions : quel montant pour les pays en développement et surtout qui paie ? Il existe donc de nombreuses idées pour financer l’aide climatique.
En 2024, l’aide des pays riches aux pays en développement s’élève à 116 milliards de dollars par an. Cela s’inscrit dans la lignée de ce qui avait été fixé il y a 15 ans lors de la COP de Copenhague, à savoir atteindre 100 milliards de dollars d’aide par an à partir de 2020… Objectif atteint avec un peu de retard également en 2022. Mais les pays en voie de développement réclament davantage, invoquant une dette climatique contractée par les pays riches, qui contribue au changement climatique depuis plus d’un siècle. Par exemple, leIndianale groupe Afrique et le groupe arabe proposent de nouveaux objectifs de financement, de 1 000 à 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2030.
Qui va payer ?
C’est là que ça coince. De COP en COP, certains pays se sont enrichis et ont « changé de camp ». C’est par exemple le cas de Chinoisla deuxième puissance économique du monde, le premier pollueur du monde, mais Pékin estime payer suffisamment. Il y a aussi le cas de ÉTATS-UNIS avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Il a réitéré sa volonté de réduire le financement mondial du climat. Et puis il y a l’Europe qui veut contribuer davantage, mais qui n’en a pas les moyens, dans un contexte où les pays du continent adoptent des budgets d’austérité pour contenir leurs déficits.
Il faut donc davantage d’acteurs. Les spécialistes font souvent des comparaisons avec un oignon. Chaque épaisseur correspond à une couche de financement. Au centre, le financement public. Les couches les plus périphériques correspondent à d’autres financements privés !
De multiples formes de financement
On parle de diverses taxes, comme celles sur les transactions financières. Il s’agit de petits frais, allant de 0,01 à 0,5 %, et sont appliqués lorsqu’une transaction sur actions ou obligations a lieu. Étant donné qu’il y a des milliers de transactions financières par minute, cela pourrait générer des recettes fiscales substantielles et utiles pour financer l’aide au développement. Le recours à cette option était impensable il y a quelques années, aujourd’hui elle est prise de plus en plus au sérieux par les spécialistes et devient une voie concrète ;
D’autres taxes sont mises en avant comme par exemple la taxe sur les énergies fossiles. Toujours la même stratégie : une sorte de taxe sur l’achat de charbon, de pétrole ou de gaz. Fiscalité également sur le transport maritime, un secteur très faiblement taxé. Les armateurs bénéficient d’un régime fiscal exceptionnel, notamment parce que c’est un secteur qui pollue aussi beaucoup. Une autre possibilité serait que le secteur aérien impose une sorte de taxe sur les voyageurs fréquents. Le système fonctionnerait comme celui des miles de fidélité mais à l’envers : plus un passager prend l’avion, plus le prix du billet augmentera.
Les super riches dans le collimateur
L’idée d’une ponction annuelle de 2 % sur la richesse des milliardaires fait son chemin. Cette taxe est surnommée la Zucman accusedu nom de l’économiste qui l’a proposé. La mesure peut paraître séduisante car il y a aujourd’hui 3 000 milliardaires sur la planète qui échappent en grande partie à l’impôt grâce à de nombreuses stratégies fiscales. Cela pourrait rapporter 250 milliards de dollars par an. L’idée est donc que chacun participe au financement de l’aide climatique… Par ailleurs, le COP29 de Bakou sert à trouver une stratégie commune, à discuter de toutes ces options possibles pour que chacun fasse sa part et trouve un financement commun.