Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian lors d’une séance de questions avec le gouvernement à l’Assemblée nationale, le 29 octobre 2024 (AFP / Bertrand GUAY)
En félicitant Elon Musk pour sa nomination à la tête d’un ministère de « l’efficacité gouvernementale », mercredi, le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian s’est attiré une volée de bois verts de la classe politique de gauche et des acteurs du secteur public dénonçant une « provocation » et un « acte brutal ». ” méthode.
A la veille d’une importante réunion de l’intersyndicale de la fonction publique qui doit décider des contours d’une mobilisation qui pourrait aller jusqu’à une « grève » – à laquelle soutiennent deux des principaux syndicats – la sortie du ministre pourrait achever d’aggraver la situation. situation.
En cause, un message posté sur les bonnes pratiques pour lutter contre la bureaucratie excessive, réduire la paperasse et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics.
Le patron de Tesla, Space X et communiqué du président élu.
« On pensait que le trumpisme en France se limitait à l’extrême droite. Nous avions tort. Nous avons G. Kasbarian le Français Elon Musk sans électricité», a critiqué le chef du Parti socialiste Olivier Faure sur le même réseau social. , tandis que le président de la commission des Finances de LFI, Eric Coquerel, a interrogé le Premier ministre Michel Barnier « sur cet éloge en anglais de la part d’un partisan de la destruction totale de l’Etat ».
La nomination d’Elon Musk a cependant trouvé quelques soutiens à droite, notamment celui de Valérie Pécresse. “Un comité hache anti-bureaucratique, j’en rêvais et @elonmusk va le faire !” a salué le président de la région Île-de-France.
Mais cette prise de position du ministre de la Fonction publique intervient après une semaine de tensions suite à des annonces d’économies pour la fonction publique à hauteur de 1,2 milliard d’euros qui ont suscité un tollé de la part des syndicats.
– « Je ne l’ai jamais vu » –
Deux mesures ont notamment cristallisé la colère : la réduction de 100 % à 90 % de l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires, et l’instauration de trois jours de carence non rémunérés, au lieu d’un actuellement, pendant ces absences – hors pathologies graves.
A l’issue du conseil des ministres mercredi, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a relativisé ces propos et démenti toute “convergence” entre Donald Trump et le gouvernement français.
« Il n’y a pas de surinterprétation à faire, mon collègue Guillaume est extrêmement mobilisé depuis des années sur la nécessité de simplifier et de débureaucratiser l’administration française. Il a félicité son homologue et cela s’arrête là », a-t-il déclaré. -elle a dit.
Interrogé par l’AFP, son entourage a assuré que “se féliciter de la nomination d’un homologue, dont l’exécutif était démocratiquement élu, ne valait pas un soutien”.
Mais parmi les organisations syndicales et collectifs d’agents, la colère est loin de se calmer et la séquence pourrait laisser des séquelles.
“Nous n’avons jamais vécu cela, c’est d’une violence incroyable”, a déclaré à l’AFP Mylène Jacquot, secrétaire générale de l’UFFA-CFDT. “Il y a déjà eu des désaccords, des conflits (avec d’autres ministres, ndlr), mais jamais à ce niveau de brutalité”, a-t-elle poursuivi.
Même son de cloche du côté de Christian Grolier, secrétaire général de l’UIAFP-FO, dont l’organisation a appelé à la grève jeudi dernier. Ces déclarations “ajoutent de l’huile sur le feu”, a-t-il déclaré à l’AFP, regrettant que le ministre ait pu voir dans MM. Trump et Musk sont des « modèles ».
“C’est l’exemple même d’une erreur absolue de casting”, a déclaré François Hommeril, président de la CFE-CGC. “En tant que ministre, il doit affronter les lieux communs, les préjugés”, et défendre “les personnes qui en sont les cibles”.
Dans un communiqué, le groupe de réflexion des hauts fonctionnaires « Le Sens du service public » s’étonne que Guillaume Kasbarian « puisse apporter un soutien au personnage d’Elon Musk assumant une position extrémiste et masculiniste », son co-fondateur Johan Theuret dénonçant un “un manque d’humilité de la part du ministre” et “une provocation”.