Rembourser l’hypothèque ou épargner ?

Rembourser l’hypothèque ou épargner ?
Rembourser l’hypothèque ou épargner ?

Les conjoints Alice* et Bertrand*, 37 ans et parents d’un enfant de 3 ans, recherchent des conseils pour bien utiliser leur capacité d’épargne-placement en vue de réduire leur dette hypothécaire.


Publié à 1h12

Mis à jour à 7h00

La situation

Cette dette est composée de deux tranches : un prêt hypothécaire de 260 000 $ au taux de 1,94 % et renouvelable en décembre 2025, ainsi qu’une marge de crédit hypothécaire de 106 000 $ au taux variable de 6,95 %.

Pourquoi une marge de crédit ?

En discutant avec La presseBertrand indique qu’il sert à financer leurs comptes de placement non enregistrés qui totalisent 148 000 $ d’actifs et dont le rendement total en valeur et en dividendes se situe en moyenne entre 7 % et 10 % par année.

Ainsi, selon la gestion fiscale des époux, les intérêts versés sur la marge de crédit deviennent déductibles de leur impôt, auxquels s’ajoutent les crédits d’impôt liés aux revenus de dividendes.

Quant au prêt hypothécaire, Bertrand indique qu’il permet des remboursements de capital pouvant atteindre 60 000 $ d’ici la prochaine échéance de renouvellement, en décembre 2025.

« Mon conjoint et moi possédons chacun un CELI avec un actif d’environ 90 000 $, soit 180 000 $ au total, ainsi que des REER qui totalisent environ 187 000 $. Nous avons également des comptes d’épargne-placement non enregistrés (environ 138 000 $ en actions canadiennes à dividendes) que nous entretenons avec une marge de crédit hypothécaire », résume Bertrand.

« Dans ce contexte, serait-il avantageux pour nous d’utiliser nos CELI ou nos REER pour effectuer un remboursement anticipé du capital de notre prêt hypothécaire avant son prochain renouvellement ? D’autant que je doute que nous puissions obtenir un taux d’intérêt aussi avantageux que celui dont nous bénéficions depuis quatre ans (1,94 %) », indique Bertrand.

« Au lieu de réduire le capital de notre prêt hypothécaire, devrions-nous plutôt concentrer notre capacité d’épargne et notre capacité d’emprunt d’investissement pour continuer à faire croître nos actifs financiers dans des comptes enregistrés et non enregistrés ? »

Les questions des conjoints Alice et Bertrand ont été soumises pour analyse et conseils à Alexandre Beaulieu, planificateur financier et conseiller en sécurité financière au cabinet DMA Gestion de Patrimoine, basé à Brossard.

LES CHIFFRES

Bertrand*, 37 ans

Actifs financiers :

  • FAMILLE : 156 000 $
  • REEI : 69 500 $
  • REMBOURSEMENT : 90 000 $
  • investissement non enregistré : 118 000 $
  • REEE : 12 000 $ (enfant de 3 ans)

Revenu:

  • travaux : 105 000 $
  • Dividendes canadiens : 7 000 $

Alice*, 37 ans

Actifs financiers :

  • FAMILLE : 31 000 $
  • RETOUR : 89 000 $
  • compte d’épargne : 22 000 $
  • investissement non enregistré : 20 000 $
  • Participant au RREGOP depuis huit ans

Revenu:

  • travaux : 90 000 $
  • Dividendes canadiens : env. 1 000 $

Finances familiales

Actifs non financiers :

  • Résidence familiale : env. 550 000 $

Passif :

  • solde hypothécaire : 259 000 $
  • solde de la marge de crédit hypothécaire : 106 000 $
  • solde du prêt sans intérêt pour investissement : 9 000 $

Revenu total : 203 000 $

Dépenses totales : env. 128 000 $

(lié à la résidence : environ 48 000 $, lié au style de vie : environ 44 000 $, lié à l’épargne/investissement : environ 36 000 $)

Le conseil

« Alice et Bertrand sont confrontés à une question courante chez les couples et les parents de leur âge : doivent-ils utiliser leur épargne excédentaire pour rembourser plus rapidement leurs dettes hypothécaires, ou investir cet argent pour faire fructifier leurs actifs financiers ? », constate d’emblée le planificateur financier Alexandre Beaulieu.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE ARCHIVES

Alexandre Beaulieu est planificateur financier et conseiller en sécurité financière au sein du cabinet DMA Gestion de Patrimoine, basé à Brossard.

Mais avant de leur donner ses conseils, il propose de considérer « les différentes options qui s’offrent » à Alice et Bertrand.

Tout d’abord, quels sont les avantages d’accélérer le remboursement des crédits immobiliers ?

« Rembourser plus rapidement la dette hypothécaire présente des avantages tangibles, tels que la réduction du coût total des intérêts payés, le renforcement de la stabilité financière en réduisant la dette et l’augmentation des liquidités disponibles dans le budget familial une fois les paiements terminés. les hypothèques», résume Alexandre Beaulieu.

Toutefois, souligne-t-il, l’avantage financier à long terme du remboursement accéléré de la dette hypothécaire peut être considérablement réduit si son taux d’intérêt devient inférieur au taux de rendement annualisé des actifs financiers pour la retraite et les études. des études postsecondaires pour leur enfant.

Épargne-placement ou hypothèque?

Deuxièmement, quels sont les avantages de privilégier l’épargne-investissement plutôt que l’endettement hypothécaire ?

Dans le cas d’Alice et Bertrand, investir leur épargne excédentaire présente « plusieurs avantages », note M. Beaulieu.

Premièrement, ils doivent considérer la possibilité de « rendements potentiellement plus élevés » à moyen et long terme avec des investissements dans des fonds d’actions – de l’ordre de 6 % par an – par rapport au taux d’intérêt hypothécaire qui est prévu autour de 4 %, à leur prochain renouvellement.

Ensuite, ils doivent considérer les implications fiscales associées aux comptes enregistrés d’épargne, qui constituent des « avantages importants pour maximiser la richesse financière » des particuliers et des ménages.

« Cotiser à un REER réduit le revenu imposable, tandis que le CELI permet de générer des gains et des revenus de placement libres d’impôt. De plus, maximiser les cotisations annuelles au REEE d’un enfant constitue un avantage important sur le plan fiscal et financier », rappelle Alexandre Beaulieu.

Dans le cas d’Alice et Bertrand, il note que leur « espace de cotisation inutilisé » dans les comptes REER et CELI totalise quelque 90 000 $.

De plus, en ne maximisant pas ces cotisations annuelles, Alice et Bertrand pourraient se priver d’un enrichissement important à long terme grâce à l’effet des rendements composés sur leurs investissements.

Approche mixte

Cela dit, comment gérer le dilemme entre l’épargne-investissement et l’endettement hypothécaire ?

En effet, indique Alexandre Beaulieu, « au lieu de choisir entre investissement et remboursement du prêt hypothécaire, Alice et Bertrand pourraient adopter une approche mixte ».

C’est à dire ?

«D’une part, ils continuent de partager leur capacité d’épargne entre leurs comptes enregistrés d’épargne afin de bénéficier de leurs avantages fiscaux et de l’effet des rendements composés à moyen et long terme», explique M. Beaulieu.

En revanche, Alice et Bertrand continuent d’utiliser une partie de leurs liquidités disponibles vers le remboursement anticipé de leurs dettes, à commencer par ceux dont le taux d’intérêt net d’impôt est le plus élevé.

« Accélérer le remboursement de la dette tout en maintenant des investissements périodiques est l’une des meilleures habitudes en planification financière, car cela réduit notre risque financier lié aux fluctuations des marchés et aux taux d’intérêt difficiles à prévoir », indique Alexandre Beaulieu.

Fonds d’urgence

M. Beaulieu tient également à rappeler au couple l’importance de maintenir un fonds d’urgence. « C’est un élément essentiel de toute planification financière. Il représente une réserve de trésorerie destinée à couvrir des dépenses imprévues, comme des frais médicaux ou des réparations urgentes à la maison, ainsi qu’une baisse de revenus due à une perte d’emploi », souligne Alexandre Beaulieu.

Quels sont les critères de base pour un fonds d’urgence ?

«Alice et Bertrand ont besoin d’un fonds d’urgence solide car ils ont un enfant de 3 ans et des obligations financières importantes, dont une hypothèque et une marge de crédit», explique M. Beaulieu.

« Idéalement, un fonds d’urgence devrait suffire à couvrir trois à six mois de dépenses de base, en fonction de la stabilité des revenus et des responsabilités financières des conjoints. Aussi, ce fonds doit être facilement accessible. Il devrait également être garanti sur des comptes d’épargne à rendement plus élevé, plutôt que sur des comptes d’investissement plus volatils risquant de subir une perte en capital au moment du décaissement. »

Pour Alice et Bertrand, considérant que leur budget familial indique des dépenses de base d’environ 128 000 $ par année, soit 10 700 $ par mois, Alexandre Beaulieu recommande de maintenir un fonds d’urgence d’au moins 32 000 $ pour couvrir trois mois de dépenses.

* Bien que les prénoms utilisés soient fictifs, le cas mis en avant dans cette rubrique est réel.

 
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