Du 4 octobre au 16 mars 2025, l’artiste né à Moncton Mathieu Léger fait partie de l’exposition spéciale du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) consacrée aux six finalistes du Prix Sobey, dont le gagnant est annoncé samedi à Ottawa.
Les autres artistes finalisés pour le Prix Sobey pour les arts 2024 sont Taqralik Partridge, Judy Chartrand, Rhayne Vermette, June Clark et Nico Williams.
Mathieu Léger est le seul finaliste venant de l’Atlantique. Sa série d’œuvres Obstacles et modifications s’intéresse à l’effet du temps sur la matière.
Baguettes usées.
Photo: Courtesy: Mathieu Léger
Dans une salle qui lui est dédiée MBAson installation comprend des œuvres inédites des cinq dernières années. Il y a des dessins, des gravures, des sculptures, des stations audio et une batterie.
La musique occupe une place importante dans sa vie et son œuvre. Il dit avoir passé un an à taper avec ses petites baguettes sur des pages de papier qui se transformaient avec l’usure et les vibrations.
Dans cette démarche, ce qui m’intéressait c’était si je fais ça tous les jours pendant un an, ma dextérité va-t-elle se développer ? Alors la surface, la forme va changer ?
il explique.
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Mathieu Léger puise son inspiration dans l’usure, la trace, le performatif et l’archive. Ce processus lui permet de se concentrer sur une tâche première et de produire du matériel artistique comme résidu secondaire.
Photo: Courtesy: Mathieu Léger
A côté des dessins, deux stations audio combinant 360 enregistrements de ces sessions sont disposées en couches, dans une boucle compressée d’une minute devenant bruit blanc.
Je trouve cela vraiment intéressant parce que c’est comme une métaphore du chaos informationnel que nous vivons dans le monde d’aujourd’hui. Il est difficile de trouver un cas ou de distinguer un cas dans toute l’actualité qui nous frappe chaque jour
dit-il. Nous vivons dans une période assez accélérée.
Remise des prix samedi
Le jury du Prix Sobey a qualifié Mathieu Léger comme conceptualiste
et de minimaliste
. Son travail est une invitation à une compréhension un peu plus profonde de l’identité personnelle, mais surtout collective.
Cette réflexion, explique l’artiste, naît de la perspective selon laquelle une activité artistique peut être passive et néanmoins productive.
Samedi, pour le dévoilement du gagnant, Mathieu Léger aura également l’occasion de rencontrer les autres finalistes venus des quatre coins du pays.
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L’artiste acadien Mathieu Léger a également été le récipiendaire 2021 des Prix Strathbutler et du Prix du lieutenant-gouverneur pour l’excellence en arts visuels.
Photo: Courtesy: Mathieu Léger
La veille de la remise du prix, Mathieu Léger avait déclaré qu’il n’avait aucune attente.
Si je devais gagner, ce serait plus amusant de prouver qu’il est possible, peut-être à Moncton, de faire carrière, que d’être au Nouveau-Brunswick, en Acadie, sur la côte est, dans l’Atlantique.
dit-il humblement.
Mathieu Léger rappelle que ce prix a été créé en Nouvelle-Écosse il y a une vingtaine d’années, mais n’a été remporté qu’une seule fois depuis par un artiste des provinces de l’Atlantique.
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L’installation de Mathieu Léger, une exposition spéciale au Musée des beaux-arts du Canada, est présentée jusqu’en mars 2025.
Photo : Avec la permission de : Mathieu Léger
En étant finaliste pour ce prix, il a déjà remporté une bourse de 25 000 $ et une exposition au MBA est en quelque sorte, dit-il, le résultat de ses travaux antérieurs ou justement la provocation à réfléchir sur le temps et notre espace.
Tous les travaux, c’est juste une séquence logique
précise-t-il. Souvent, j’utilise même du matériel de la performance précédente pour faire le suivi. C’est un enchaînement logique d’observation puis de réflexion sur ce qui m’entoure, la société, les médias, les humains, la planète et le temps.
Le temps est ce que nous apprécions le plus. Tout le monde veut gagner beaucoup d’argent, mais l’argent ne vaut rien à la fin de la vie
conclut-il.
D’après le rapport de Jimena Vergara