Les Bourses mondiales font une pause vendredi, entre prises de bénéfices après les gains obtenus grâce à l’élection de Donald Trump et retour en force des inquiétudes sur l’économie chinoise, qui plombent particulièrement les marchés européens.
Les indices américains ont ouvert sans élan, après deux jours de courses aux records depuis la victoire du candidat républicain mercredi. Vers 14H40 GMT, le Dow Jones gagnait 0,12%, le S&P 500 0,18% et le Nasdaq reculait de 0,10%,
En Europe, Paris a perdu 1,09%, Francfort 0,87%, Londres 1,01%, Milan 0,67% et Zurich 0,91%.
“La réaction des marchés aux résultats des élections américaines” a été dans un premier temps “caricaturale”, explique Caroline Lamy, responsable de la gestion actions chez Crédit Mutuel AM.
Mais “les transactions liées à Trump se dénouent”, explique Neil Wilson, analyste chez Finalto, avec des prises de bénéfices.
Désormais, les investisseurs évaluent le programme du président élu, et « les tarifs douaniers imposés par Trump qui se profilent à l’horizon provoquent une nouvelle vague d’incertitude », explique Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Donald Trump veut augmenter les taxes à l’importation entre 10 et 20 % pour les produits entrant aux États-Unis, et jusqu’à 60 % pour ceux en provenance de Chine, ce qui ne devrait pas améliorer la situation de la deuxième économie mondiale, atone depuis plusieurs années. mois.
D’autant que les nouvelles mesures de relance annoncées vendredi par Pékin – une augmentation de 780 milliards d’euros du plafond d’endettement des collectivités locales – ont laissé les marchés affamés.
“Les investisseurs veulent (…) voir les autorités chinoises quantifier le montant des mesures de relance budgétaire qu’elles vont déployer pour contrer le choc Trump”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Ces mauvaises perspectives nuisent particulièrement à l’ambiance en Europe, où de nombreux secteurs dépendent de la demande chinoise.
En première ligne, le luxe: vers 14h40 GMT à Paris, Kering perdait 7,52%, LVMH 3,42% et Hermès 4,03%. A Londres, Burberry plonge de 7,63%. Le suisse Richemont a chuté de 5,24%, après des résultats du deuxième trimestre déjà plombés par la faiblesse de la demande chinoise.
Du côté de l’automobile, Volkswagen (-2,31%), BMW (-3,70%) et Mercedes (-2,99%) ont nettement baissé en Allemagne. En France, Stellantis perd 4,56%.
Autre focus du marché : la Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé jeudi ses taux d’un quart de point de pourcentage, sa deuxième baisse de taux de l’année. Cette mesure situe les taux dans une fourchette de 4,50 à 4,75 %.
Dans ce contexte, vers 14H20 GMT, le taux d’intérêt de l’obligation américaine à dix ans s’établissait à 4,29%, contre 4,32% la veille à la clôture. A deux ans, il était à 4,21% contre 4,20%.
Bitcoin et dollar profitent de « l’effet Trump »
La victoire de Donald Trump, champion autoproclamé des cryptomonnaies, continue de pousser le bitcoin vers de nouveaux sommets historiques. Jeudi, la star de la cryptomonnaie a atteint un nouveau record, se rapprochant de la barre des 77 000 $.
Vendredi vers 14h30 GMT, il gagnait 0,22% à 76.129 dollars par rapport à la clôture de la veille.
Sur le marché des changes, le dollar bénéficie également de l’effet Trump malgré la baisse des taux américains de la Fed, largement anticipée. Le programme du nouveau président américain comporte un risque d’inflation plus élevée, ce qui pourrait obliger la Fed à ralentir le rythme et l’ampleur des baisses de taux.
Le dollar gagne 0,38% à 1,0765 dollar pour un euro.
Le pétrole vacille
Le pétrole perd du terrain sous la pression attendue d’une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Le géant asiatique est le premier importateur mondial de pétrole et la santé de son économie influence directement le prix de l’or noir.
Vers 14h30 GMT, le Brent de la mer du Nord perdait 1,24% à 74,69 dollars le baril, et le West Texas Intermediate (WTI) perdait 1,46% à 71,30 dollars le baril.
AFP