Enquête de la CDPDJ à l’unité Le Jardin

Enquête de la CDPDJ à l’unité Le Jardin
Enquête de la CDPDJ à l’unité Le Jardin

Des jeunes autistes hébergés à l’unité Le Jardin — sous la responsabilité du CISSS de Laval — ont été exposés à des situations compromettant leur sécurité et leur intégrité, confirme une enquête de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) dont les conclusions ont été rendues publiques ce Jeudi matin.

Depuis mars 2023, plusieurs signalements ont été faits à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) concernant des allégations de négligences en matière d’encadrement, de négligences en matière de soins et d’abus survenus au Jardin. Ce sont des agissements présumés envers sept enfants placés dans l’unité qui ont fait l’objet de ces signalements, a révélé La presse au printemps dernier.

La famille d’un des enfants hébergés – appelé D. pour des raisons de confidentialité – s’est alors confiée à La presse. Pendant des mois, les parents du garçon autiste et handicapé intellectuel de 9 ans ont déclaré qu’ils n’étaient pas autorisés à entrer dans l’unité de vie. Au fil des semaines, l’état de D., dont le fonctionnement est similaire à celui d’un enfant de 2 ans, s’est dégradé au point qu’il s’est retrouvé à plusieurs reprises aux urgences. Cette famille poursuit maintenant le CISSS de Laval au civil.

La CDPDJ a ouvert une enquête « de sa propre initiative en décembre 2023 sur des cas présumés de maltraitance dans cette unité après un premier article dans La presse publié ce mois-là sur des allégations de mauvais traitements commis à l’unité Le Jardin.

« Malgré la mise en place de plusieurs mesures correctives, la collaboration des parties impliquées et la fermeture de l’unité Le Jardin, la Commission conclut qu’elle a des raisons de croire que les droits de plusieurs enfants ayant des besoins particuliers ont été violés. blessés», peut-on lire dans son communiqué publié ce jeudi.

La CDPDJ recommande une série de mesures correctives au CISSS de Laval, en plus d’exiger que ce dernier veille à ce que les enfants soient hébergés dans des unités adaptées à leurs besoins.

Parmi les manquements relevés, la CDPDJ a relevé « une évaluation incomplète des besoins des enfants, le non-respect du droit à l’hébergement dans un lieu approprié, le non-respect des obligations de signaler d’éventuelles situations de maltraitance, le manque de diligence sur la de la part du Directeur de la protection de la jeunesse à plusieurs étapes de l’intervention, ainsi que l’absence de mesures visant à mettre fin aux situations de compromission et à éviter qu’elles ne se reproduisent.

Lors de l’enquête de la CDPDJ, le CISSS de Laval a mis en place plusieurs mesures, dont la stabilisation du personnel, la mise en place d’un programme minimal d’orientation pour les nouveaux employés, la réanimation et un suivi rapproché des mesures. contrôle, la mise en place d’une présence infirmière, l’élaboration d’une procédure de consultation concernant les comportements inacceptables envers un enfant par le personnel du CISSS de Laval et l’amélioration du soutien clinique pour ceux qui travaillent auprès de la clientèle complexe jeunesse DI-TSA-DP.

Ceci étant dit, la CDPDJ recommande au directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) et au président-directeur du CISSS de Laval de confirmer la mise en œuvre des mesures correctives initiées et d’assurer l’hébergement des enfants dans des unités adaptées à leurs besoins spécifiques et respect de leurs droits.

Le CISSS de Laval doit rappeler aux intervenants l’importance de respecter les obligations légales de déclaration et d’évaluation des cas de compromission, conformément à la Loi sur la protection de la jeunesse, recommande également la CDPDJ.

Le CISSS devrait également améliorer la formation des personnes travaillant dans les unités de réadaptation pour garantir la sécurité, l’hygiène et le bien-être des enfants, insiste la CDPDJ.

« Les enfants hébergés au Jardin sont des enfants vulnérables et handicapés. Leur sécurité et leur développement ont été compromis, indique la vice-présidente de la CDPDJ, Suzanne Arpin, dans un communiqué. Tant le CISSS que la DPJ doivent veiller à ce que les droits de ces enfants soient respectés et à ce que les situations qu’ils ont vécues ne se reproduisent pas avec d’autres enfants.

La CDPDJ mène une autre enquête qui porte notamment sur les conditions de vie des jeunes hébergés au Centre Cartier de Laval. Cette deuxième enquête a été déclenchée après que La Presse a révélé en mars dernier que la DPJ de Laval utilisait des chambres d’isolement qui ressemblent à des cellules de prison pour « éloigner » des « enfants gênants » qui n’ont parfois que 9 ans.

 
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