Les New-Yorkais sont stupéfaits par la victoire de Trump, mais certains savourent

Les New-Yorkais sont stupéfaits par la victoire de Trump, mais certains savourent
Les New-Yorkais sont stupéfaits par la victoire de Trump, mais certains savourent

Fief démocrate, ville mondiale considérée comme un refuge pour les minorités, New York s’est réveillée mercredi abasourdie par l’annonce de la victoire de Donald Trump. Mais certains se réjouissent de son retour au pouvoir, synonyme pour eux de lutte contre la criminalité et l’immigration clandestine.

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Prêt à se précipiter dans une station de métro de Brooklyn au lever du soleil, Freddy Lane demande s’il peut prononcer des grossièretés. Parce que « c’est vraiment nul », dit ce programmeur informatique de 29 ans.

« C’est vraiment dommage à quel point les choses vont mal. Au cours des deux ou trois dernières années, il y a eu beaucoup d’apathie et de haine dans le monde et sur Internet en particulier. À mon avis, cela ne fera qu’empirer les choses», prédisait cet Afro-Américain, chapeau coloré sur la tête et cigarette à la main, dans le quartier de Bed-Stuy, décor du célèbre film de Spike Lee «Do the Right thing».

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AFP

“Mon quotidien ne va pas beaucoup changer”, mais “je suis inquiet”. «J’ai l’impression que les gens qui n’expriment pas ouvertement leurs sentiments à l’égard des minorités et des personnes marginalisées vont se sentir justifiés d’agir d’une manière ou d’une autre, car la personne responsable de «Tout cela leur ressemble un peu», craint-il.

Sans surprise, la majorité des électeurs new-yorkais ont choisi Kamala Harris, et Alex Dumont, 41 ans, espérait « qu’elle puisse gagner ». Mais cette mère de famille attend désormais de Donald Trump qu’il gouverne avec tous les pouvoirs, et qu’« il se sente inarrêtable. C’est putain de terrifiant”, ajoute-t-elle.

“Peur”

Les New-Yorkais ont l’habitude de dire tout le mal qu’ils pensent de quelqu’un qui, paradoxalement, est un enfant de la ville.

Né dans le quartier du Queens, Donald Trump a fait fortune en reprenant l’activité immobilière de son père Fred Trump, avec des gratte-ciel construits parfois grâce aux gros avantages fiscaux de la ville.

Dans le célèbre poumon vert de Manhattan, à Central Park – où Donald Trump se vante volontiers d’avoir rénové une patinoire moribonde – une retraitée, Valerie Cihylik, peste contre ce milliardaire qui « ne s’intéresse qu’à son bien-être financier, et qui va profitez de nous. “Et c’est ça qui fait peur, parce qu’on ne sait pas à qui il va nous vendre”, ajoute-t-elle.

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MÉGA/IF

New York est une mosaïque culturelle unique de plus de 8,5 millions d’habitants, où près de 40 % de la population est née à l’étranger, dans plus de 150 pays différents.

Ainsi, l’élection de la tribune aux discours de plus en plus violents à l’égard des migrants, accusés d’« empoisonner le sang » du pays et qu’il promet d’expulser massivement, effraie particulièrement Erin Kathleen, une professeure d’université de 29 ans qui ne veut que pour donner ses deux prénoms.

“Beaucoup de gens vont avoir peur”, ajoute-t-elle en sortant d’un café au pied des gratte-ciel de Manhattan, son autocollant “J’ai voté” toujours visible sur sa veste.

Mais pour Nathalie Feldgun, une avocate qui a croisé la route de Central Park, il était au contraire temps de ramener Donald Trump à la Maison Blanche. « Le pays n’a plus de frontières. Ce n’est plus un pays», estime cet électeur qui vit dans un «quartier démocrate à 90%», mais dont «tous (les) amis ont voté pour Trump». Le discours sur l’immigration incontrôlée à la frontière avec le Mexique a particulièrement trouvé un écho à New York, qui a accueilli en urgence plus de 200 000 migrants depuis le printemps 2022.

Alors qu’il se rendait sur un chantier de construction, Rich Gala, 60 ans, a déclaré avoir “voté pour celui qui place l’Amérique et les Américains avant tout le monde”.

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AFP

Pour un autre New-Yorkais en route pour son travail, Steve, 58 ans, une présidence Trump ramènera la « normalité » si les médias le laissent faire son travail.

“Les gens en ont assez des criminels qui ne s’inquiètent pas et des rues qui ne sont pas sûres”, ajoute-t-il, à Manhattan, près du tribunal où Donald Trump a été condamné au printemps dans une affaire de paiements cachés à une star de films pornos.

 
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