Michelin ferme deux usines : 1 254 emplois sont menacés

Michelin ferme deux usines : 1 254 emplois sont menacés
Michelin ferme deux usines : 1 254 emplois sont menacés

Michelin a annoncé mardi la fermeture de ses sites de Cholet et Vannes avant 2026 : 1 254 emplois sont menacés

AFP

Deux usines à plat et plus de 1.200 salariés à l’emploi : Michelin a annoncé mardi la fermeture avant 2026 de ses sites de Cholet et de Vannes, remettant en cause “l’effondrement” des ventes de pneus pour poids lourds et camionnettes.

La direction du fabricant français de pneumatiques a annoncé mardi matin cette fermeture aux 1.254 salariés de ces deux usines de l’ouest de la , qui la craignaient depuis plusieurs semaines.

Ralentir

Michelin traverse une année difficile avec le ralentissement du marché des véhicules neufs et la concurrence asiatique.

“C’est l’effondrement de l’activité qui a provoqué cette situation, et je veux dire à tous ces salariés que nous ne laisserons personne de côté”, a déclaré Florent Menegaux, PDG de Michelin, dans un entretien à l’AFP.

Michelin avait déjà considérablement réduit son empreinte en France, son premier pays : avec Poitiers, Toul, Joué-lès-Tours et La-Roche-sur-Yon, il aura fermé six usines en vingt ans.

Le groupe avait par ailleurs annoncé un projet de suppression de 2.300 postes en France en 2021 : il n’y aura plus que 18.000 salariés après la fermeture de Cholet et de Vannes, dont 8.000 dans l’industrie.

Le géant du pneumatique n’est pas le seul à tousser : le fort ralentissement du marché automobile entraîne de sérieuses difficultés pour les équipementiers européens, petits et grands, et les fermetures de sites se poursuivent, comme chez le fabricant de jantes Impériales Wheels ou de boîtes de vitesses Dumarey Powerglide.

“Les circonstances du marché européen du pneumatique – poids lourds d’une part, et camionnettes – font qu’on ne voit pas comment on pourrait recharger structurellement ces chantiers à moyen et long terme”, a expliqué mardi M. Menegaux.

La fermeture est devenue « inévitable » en raison de la concurrence asiatique dans les pneumatiques pour camionnettes et poids lourds, secteurs des deux usines.

Le PDG de Michelin a également pointé du doigt une « lente détérioration de la compétitivité » en Europe qui empêche les exportations depuis ce continent. Le groupe prépare également la fermeture de deux usines en Allemagne d’ici 2025.

La grande usine de Cholet emploie 955 salariés, qui fabriquent principalement des petits pneus pour camions légers (17 pouces et moins). Ce segment de marché “a connu un déclin important” en Europe ces dernières années, “avec une réduction drastique des volumes de production (…) sans perspective de reprise”, explique Michelin. Cette production en baisse sera reprise par les sites du groupe en Italie, Espagne et Pologne.

Le site de Vannes compte 299 salariés qui produisent principalement des câbles métalliques pour pneumatiques alors fabriqués en Espagne et en Italie notamment.

Cette usine a connu une baisse continue de ses volumes de production “en raison notamment de l’évolution du niveau de demande des usines poids lourds du groupe en Europe (…) sans perspective de reprise”, souligne Michelin.

Solutions

Le groupe s’engage à « accompagner chacun des salariés concernés avec des solutions sur mesure », avec des offres d’emploi dans d’autres entreprises ou dans le groupe, voire des départs en retraite anticipée.

Il « soutiendra également les deux territoires impactés en participant à la création d’au moins autant d’emplois que ceux supprimés », a-t-il promis.

A La-Roche-sur-Yon, 635 emplois ont été créés en quatre ans pour 613 postes supprimés, selon Michelin. A Joué-Lès-Tours, 1 054 emplois ont été créés en quatre ans pour 706 emplois supprimés.

Le syndicat du groupe, inquiet pour l’avenir de plusieurs sites français, a récemment rompu les discussions avec la direction.

Michelin entend toutefois proposer aux syndicats un plan « Michelin Industrie France 2030 », qui doit permettre « aux sites français et à leurs salariés de mieux planifier l’avenir ».

Mouvement de grève

Les salariés de l’usine de Cholet ont voté en faveur de la grève mardi matin. « C’est un mouvement spontané de colère et de révolte face aux suppressions d’emplois. Nous verrons ensuite ce que décideront les assemblées générales des salariés en difficulté sur les actions à mener”, a déclaré à l’AFP Bastien You, délégué syndical CGT.

Les salariés de l’usine de Cholet, dont environ 200 empêchaient la circulation à un carrefour menant au chantier, autour d’un tas de pneus, ont bloqué l’usine peu après les annonces de la direction, qui avait prévu de toute façon d’arrêter la production jusqu’au 13 novembre. .

« La version voyou du capitalisme »

Sur place, le maire DVD de Cholet, Gilles Bourdouleix, a dénoncé « la version scélérate du capitalisme ». “Là, évidemment, la volonté depuis des années a été de laisser la situation dégénérer et d’arriver ensuite à cette décision brutale, et qui est brutale sur le plan économique, mais brutale, évidemment et surtout, sur le plan humain”, a-t-il déclaré. a-t-il déploré, rappelant que Michelin est présent à Cholet depuis « 54 ans ». « C’est donc emblématique. Et pour nous, c’est un crève-cœur”, a-t-il ajouté.

La présidente (Horizons) de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, a de son côté indiqué dans un communiqué qu’elle “partage” l’émotion des salariés de Michelin à Cholet après cette “nouvelle extrêmement dure pour les salariés et la région”.

(AFP)

 
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