La direction de la Ligue de Football Professionnel (LFP) traverse une zone de turbulences. Plus de trois mois après le fiasco de l’attribution des droits télévisés à la Ligue 1 et quelques jours après la présentation, le 30 octobre, du rapport d’enquête du Sénat sur Suite à l’intervention de fonds d’investissement dans le football français, la LFP est désormais prise dans la tourmente judiciaire.
Selon les informations de L’équipeconfirmé par Le MondeDes perquisitions ont été menées au siège parisien de la LFP ainsi que dans les bureaux du fonds luxembourgeois CVC Capital Partners, et au domicile du président – réélu en septembre – de la LFP, Vincent Labrune, à Saint-Pierre. -Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Elles sont réalisées dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier pourr « détournement de fonds publics », « corruption active et passive d’agents publics » et « prise illégale d’intérêts ».
Ces investigations, confiées en juillet à la section de recherches de Paris, découlent de la plainte déposée, en novembre 2023, par l’AC!! association. La lutte contre la corruption vise les dessous de la création, en 2022, de la filiale commerciale de la Ligue, LFP Média, dans le cadre d’un accord avec CVC.
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Cet accord financier de 1,5 milliard d’euros (en échange de dividendes de 13% des bénéfices annuels de LFP Média) avec CVC devait permettre de renflouer la LFP, dont les comptes étaient dans le rouge. Elle a donné lieu à des redevances importantes (37,5 millions d’euros, soit 2,5% de l’enveloppe totale CVC) versées aux intermédiaires, aux conseils, mais aussi aux dirigeants de la LFP.
“Conflit d’intérêts”
Comme l’a relevé le rapporteur de la mission d’information du Sénat, Michel Savin (Les Républicains, Isère), le montant des honoraires est ” supérieur ” aux allocations versées aux “la majorité des clubs de Ligue 1 [33 millions d’euros] et la Fédération Française de Football [FFF, 20 millions d’euros] ».
Dans le détail, la banque Lazard Frères a reçu 12 millions d’euros, tout comme la banque américaine Centerview – dont la succursale parisienne est dirigée par Matthieu Pigasse (membre du conseil de surveillance du groupe Le Monde) – ainsi que “payer pour le succès (…)seulement si l’opération est effectuée », comme le note M. Savin dans son rapport. Les deux banques s’étaient rapprochées de la LFP après l’élection de M. Labrune en 2020, « afin de proposer leur aide dans la collecte de fonds ». Quant au cabinet d’avocats d’affaires Darrois, il a fourni une assistance juridique, versée à hauteur de 5 millions d’euros, « en fonction des diligences effectuées ».
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