Violences dans les trains –
Comment les CFF s’entraînent contre les voyageurs agressifs
Face aux dérives croissantes, les contrôleurs reçoivent une formation d’une journée. Voici ce que nous y apprenons. Et c’est pour cela que la campagne de prévention des CFF démarre mal.
Publié aujourd’hui à 19h28
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- Les CFF forment leur personnel pour faire face aux attaques des voyageurs.
- YourPower enseigne les techniques d’autoprotection et de communication aux contrôleurs.
- Les CFF équipent la police des transports de caméras pour dissuader les violences.
- Une motion propose des pistolets électriques pour la police des transports.
“Sortez, connard!” C’est ce qu’un contrôleur de train peut parfois entendre lorsqu’il demande son billet à un passager irascible. Et ce n’est pas tout. «Les attaques contre nos collaborateurs sont de plus en plus brutales», déclare Linus Looser, directeur de la division Voyageurs des CFF. « Il y en a une dizaine par jour. Cela inclut les insultes, les insultes, les menaces et les agressions physiques.
Les CFF ne comptent pas laisser leurs effectifs faire face tant bien que mal à ces attaques verbales ou physiques. Ils ont mis en place des formations d’une journée pour apprendre à réagir et apaiser au maximum la situation. Et cela sans jamais vous mettre en danger. Plus facile à dire qu’à faire.
VotrePuissance en charge
A quoi cela ressemble-t-il, concrètement ? Eh bien, nous avons pu le constater ce lundi matin au centre de formation ultramoderne des CFF à Löwenberg, près de Morat. Responsable de l’exercice pratique, la société YourPower. Formée par d’anciens policiers, elle dispense depuis vingt ans des formations dans des secteurs aussi divers que les hôpitaux, les stations-service, les parquets, etc.
On y va. La scène se déroule au sous-sol du centre de formation avec une pièce aménagée en wagon de train. Affalé sur la banquette, une bière à la main, casquette vissée sur la tête, un passager voit d’un mauvais œil l’arrivée de la contrôleuse Eugénie Guédat. C’est une véritable manette, il joue le rôle du méchant.
«Sortez de là», lui dit-il lorsqu’elle lui demande son billet. Que fait le contrôleur après avoir été coaché ? Tout d’abord, elle recule immédiatement pour prendre de la distance avec son agresseur. Puis elle a clairement dit « Stop ! » avec la main et la voix. Et elle lui demande aussitôt la raison de son agression.
Ne prends pas de risques
La scène se termine avec le mauvais dormeur montrant gentiment son billet et le conducteur le remerciant tout en le gardant dans le coin de l’œil pendant qu’elle s’éloigne. « Et s’il avait persisté et menacé », se demande-t-on ? Là, les réponses sont évasives, car les CFF ne veulent pas dévoiler toutes leurs tactiques. Nous supposons donc que l’inspecteur n’insisterait pas et appellerait la police des transports ou tout simplement la police. L’essentiel, de toute façon, c’est qu’elle ne prenne aucun risque.
Eugénie Guédat estime que cette formation lui a été très utile. «Notre objectif est vraiment de donner aux collaborateurs les outils nécessaires pour gérer une situation délicate à partir de situations tirées de la réalité», explique Markus Atzenweiler, fondateur de YourPower. “Il y a un mélange d’autoprotection, de tactique et de communication.”
Face à la multiplication des attaques, les CFF ont également pris plusieurs mesures pour améliorer la sécurité. Depuis le 1est En septembre, ils ont équipé la police des transports de toute la Suisse de caméras corporelles. Cela devrait aider à calmer les gens excités, s’ils savent qu’ils sont filmés. Autre mesure : à partir de 22 heures, les contrôleurs travaillent toujours en binôme sur tous les trains grandes lignes.
Dans le futur, les pistolets électriques
Une autre mesure, plus drastique, pourrait apparaître à l’avenir contre les voyageurs violents et dangereux : le taser. Une proposition du conseiller national Michaël Buffat (UDC/VD) est en effet sur le point d’être largement acceptée par le Parlement et le Conseil fédéral. Elle réclame que la police des transports soit équipée de pistolets paralysants. L’idée est de pouvoir faire face à un homme menaçant qui, par exemple, brandit un couteau.
Mais nous savons qu’il vaut mieux prévenir que guérir. C’est pourquoi les CFF lancent dans les prochains jours une campagne de sensibilisation au respect et à la sécurité à bord des trains. Sous le slogan « Voyager ensemble avec respect », une affiche montre un homme cactus et un personnage composé de ballons. Nous ne reconnaissons ni le responsable du traitement, ni le voyageur. « Nous ne voulions faire de reproches à personne ni attiser les craintes », expliquent les CFF…
Il est douteux que cette campagne soit efficace. Le message est totalement diffus et incompréhensible. On ne peut pas d’une part se plaindre clairement de la violence croissante contre le personnel des CFF et d’autre part mener une campagne de prévention légère et soi-disant humoristique avec des cactus et des ballons.
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