Ottawa réactive ses contacts avec l’entourage de Donald Trump

Guerre tarifaire, protectionnisme, révision de l’accord de libre-échange, expulsions massives d’immigrés ou augmentation du budget de la défense pour atteindre l’objectif de 2 % de l’Otan ? Le gouvernement Trudeau assure être prêt à toute éventualité, quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle américaine mardi soir.

J’ai tous les numéros de téléphone dont j’ai besoinplaisante le ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne. Nous disposons des bons éléments pour envoyer les bons messages.

Le gouvernement Trudeau, assure-t-il, est mieux préparé qu’il y a huit ans face à l’incertitude entourant les résultats de l’élection présidentielle américaine de mardi.

Le Premier ministre avec la candidate démocrate à la présidence américaine, Kamala Harris, en 2021. (Archives)

Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld

En 2016, le gouvernement Trudeau a été surpris par la victoire de Donald Trump. Les services du Premier ministre, selon certains observateurs, semblaient tâtonner pour établir des liens avec des personnalités républicaines influentes dans l’entourage du nouveau président.

Pas cette fois-ci, assurent des sources gouvernementales : le gouvernement Trudeau a appris de ses erreurs. Les liens avec l’entourage de la vice-présidente Kamala Harris sont très présents. Justin Trudeau lui a parlé à quelques reprises depuis janvier.

Mais surtout, le gouvernement canadien a réactivé ses contacts dans l’entourage de Donald Trump, même s’il y a eu beaucoup de remaniement dans son entourage ces quatre dernières années.

Dîner et cocktail

Des sources au sein du gouvernement Trudeau affirment à Radio-Canada qu’Ottawa continue d’entretenir des relations cordiales avec l’ancien représentant commercial Robert Lighthizer, qui a dirigé les négociations de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). ) pour l’administration Trump.

M. Lighthizer pourrait jouer un rôle important dans une future présidence Trump. Peut-être même devenir secrétaire au Trésor, croit une Source au cabinet du Premier ministre.

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La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland et le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer lors d’une conférence conjointe sur l’ALENA, avec le ministre mexicain de l’Économie Ildefonso Guajardo. (Archives)

Photo : Reuters/Edgard Garrido

Selon nos informations, l’ambassadrice du Canada à Washington, Kirsten Hillman, a invité M. Lighthizer à boire un verre à plusieurs reprises depuis janvier, et Chrystia Freeland a même dîné avec lui lors d’un de ses récents voyages à Washington.

Toujours selon nos sources, la fille de Donald Trump, Ivanka, ainsi que son gendre Jared Kushner, auraient eu quelques conversations téléphoniques avec la chef de cabinet de Justin Trudeau, Katie Telford, ces derniers mois, dans le but de reconstruire un relation productive, même si Ivanka Trump et Jared Kushner semblent vouloir rester à l’écart lors de cette course à la présidentielle.

Tous les moyens sont bons pour garder une porte d’entrée à la Maison Blanche, affirme une Source gouvernementale.

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Justin Trudeau et Ivanka Trump prennent place au groupe de discussion sur les femmes entrepreneures le 13 février 2017 à Washington. (Archives)

Photo: Reuters / Kevin Lamarque

Une nouvelle Équipe Canada a été formée en janvier pour établir des contacts avec les organisations républicaines et démocrates. Les ministres du gouvernement libéral ont multiplié leurs visites aux États-Unis. L’ambassadrice du Canada à Washington a utilisé ses contacts politiques et économiques pour s’assurer que l’exceptionnalisme du Canada soit bien compris.

Des élus américains de tous bords politiques et des représentants de plusieurs industries clés aux États-Unis (acier, aluminium, automobile) ont été courtisés par des ministres et des hommes d’affaires canadiens afin d’avoir des alliés au Congrès, au Sénat et à la Maison Blanche, c’est vrai. peu importe que Kamala Harris ou Donald Trump remportent l’élection présidentielle américaine mardi.

Turbulences à l’horizon pour les relations canado-américaines

Les relations canado-américaines seront confrontées à de nombreux défis dans les années à venir, quel que soit le vainqueur des élections américaines.

Des changements sont attendus dans les échanges continentaux, avec la révision duAS en 2026. Le protectionnisme démocratique ou la perspective de tarifs douaniers de 10 ou 20 % promis par Donald Trump pourraient avoir un effet néfaste sur de nombreuses industries et faire augmenter les prix pour les consommateurs des deux côtés de la frontière.

Selon une étude de la Banque de développement du Canada (BDC), un droit de douane de 10 % sur les exportations vers les États-Unis soustrairait 7 milliards de dollars PIB canadien et entraînerait également une réduction d’environ 20 000 emplois au Canada.

Quant à la possibilité d’une expulsion massive et massive d’immigrants illégaux sur le sol américain, elle pourrait bouleverser le système d’immigration au Canada.

Le désengagement américain en Ukraine et l’insistance des États-Unis pour qu’Ottawa augmente ses dépenses de défense afin d’atteindre l’objectif de 2 % de l’OTAN pourraient exercer une pression sur les caisses de l’État.

Mais le ministre Champagne n’est pas inquiet.

Nous avons analysé les différents scénarios, puis nous sommes prêts à défendre les intérêts canadiens. Je vous dirais même que nous sommes aujourd’hui dans une meilleure position que jamais.

Une citation de François-Philippe Champagne, ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne
>>Le ministre de l'Industrie François-Philippe Champagne veut convaincre les Américains que le Canada occupe une place centrale dans leur chaîne d'approvisionnement>>

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Le ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne veut convaincre les Américains que le Canada occupe une place centrale dans leur chaîne d’approvisionnement

Photo : Radio-Canada / Stéphane Richer

J’ai plus de poids aujourd’hui qu’à l’époqueassure le ministre, pour répondre aux pressions des Américains, tant sur le plan économique que politique.

Quand on parle d’énergie, quand on parle de semi-conducteurs, quand on parle par exemple de minéraux critiques Cela donne au Canada une meilleure position de négociation, selon lui.

 
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