Dans le thriller Esprit dans le sangSarah-Maxine Racicot incarne une adolescente qui ressemble aux personnages dans lesquels elle incarnait j’aimerais être effacé et Le pacte. Sauf que Delilah Soleil vit à la campagne dans les années 1990 et parle anglais.
Publié à 1h38
Mis à jour à 6h00
« Je pense qu’il dégage une énergie rebelle, car il y a quelque chose de commun à tous mes personnages : ce sont des outsiders », explique Sarah-Maxine Racicot. Pourtant, dans une interview, l’actrice de 20 ans n’incarne que douceur et éloquence.
Révélé dans la websérie j’aimerais être effacéen 2021, Sarah-Maxine doit son premier rôle à sa mère. « J’ai fait un peu de théâtre à l’école et mes professeurs disaient à mes parents : ‘Je pense qu’elle a quelque chose.’ Cela m’est passé par-dessus la tête, car à l’époque, j’étais vraiment amateur de danse et de chant. Ma mère suivait des agences de casting et pensait que j’aimerais être effacé était une opportunité en or. Mais je n’ai jamais rien envoyé… Ma mère l’a fait dans mon dos et je ne peux pas dire à quel point je lui en suis reconnaissante », confie Sarah-Maxine avec émotion.
Elle décroche l’un des rôles principaux à l’âge de 15 ans. La websérie réalisée par Eric Piccoli remporte, entre autres, un prix à Cannes et la performance de la jeune actrice est saluée. Depuis, elle a notamment joué dans la série L’évasion, Le pacte, Moi non plus, Danse ! et Doute raisonnable. Alors, comment s’est-elle retrouvée dans le film ? Esprit dans le sangune production canado-allemande tournée en anglais ?
« En 2022, j’ai pris un an de congé, parce que j’avais tourné tout l’automne, et je suis parti un mois à Toronto pour suivre un atelier intensif de théâtre. Ça s’est très bien passé, alors j’ai dit à mon agent de l’époque que j’aimerais essayer le monde anglophone», raconte celle qui a grandi à Boucherville.
Elle tente sa chance pour un rôle qui semble être taillé sur mesure pour elle dans une série de Prime, mais n’obtient pas de retour. Toutefois, la directrice de distribution la remarque et l’oriente vers un thriller qui sera tourné en Ontario. Quelques vidéos d’audition plus tard, la réalisatrice canadienne, Carly May Borgstrom, lui rend visite à Montréal.
On a parlé pendant des heures [avec la réalisatrice du film, Carly May Borgstrom]. On a improvisé, j’ai chanté, j’ai pleuré, j’ai dansé et quelques jours plus tard, elle m’a donné le rôle et m’a dit qu’elle avait changé le scénario pour inclure un petit Québécois.
Sarah-Maxine Racicot
Un monstre dans la forêt
Dans Esprit dans le sang en version française), Delilah Soleil se lie rapidement d’amitié avec le nouveau venu Emerson Grimm (Summer H. Howell). « Delilah est la brebis galeuse de sa communauté », explique Sarah-Maxine à propos de son personnage. Elle est hyper confiante, mais cache une profonde insécurité. Elle s’est ouverte à Emerson parce qu’elle aussi est une étrangère. »
Il n’est jamais précisé que Delilah et sa mère sont québécoises, mais leur accent se démarque dans un milieu anglophone homogène et très religieux. Le lieu où se déroule l’histoire n’est pas précisé non plus ni l’année, mais on s’imagine au tournant des années 1990. « Sans technologie, l’environnement est plus préoccupant, car si quelque chose arrive, nous n’avons rien. On est dans les bois, pas de téléphone», souligne Sarah-Maxine.
Emerson pense qu’elle a été poursuivie par un monstre au milieu de la forêt. Elle est ridiculisée à l’école, mais Delilah soutient sa nouvelle amie. D’autant plus qu’une autre de ses amies a disparu depuis quelques temps. « Dalila veut des réponses. Elle est complètement incompréhensible et tellement désespérée qu’elle s’accroche à tout”, explique Sarah-Maxine.
Esprit dans le sang n’est pas vraiment un film d’horreur, mais il comporte des moments de suspense intense.
Pour son scénario, Carly May Borgstrom s’est inspirée d’une expérience traumatisante de son enfance, lorsqu’on a tenté de la kidnapper, nous informe Sarah-Maxine. « Personne ne la croyait ! » souligne-t-elle. En tant que femme, parfois personne ne nous croit. Cela donne envie de se révolter. »
C’est ce que font Delilah, Emerson et d’autres filles du village, en quelque sorte, pour échapper à la masculinité et à la doctrine religieuse toxiques.
L’actrice garde de bons souvenirs de « l’énergie féminine » du tournage et du tournage en forêt la nuit. « Je suis un peu une princesse, donc tout est naturel, bébé… Mais je me suis éclaté et ça m’a sorti de ma zone de confort. On oublie vite les désagréments et il ne reste que le positif qui nourrit votre jeu. »
Sarah-Maxine tourne actuellement la dernière saison de Pacte et prévoit de faire un autre atelier de perfectionnement en anglais l’été prochain, cette fois à Los Angeles. Elle souhaite elle aussi poursuivre ses études au cégep, mais grâce à sa mère, la jeune femme semble déjà avoir trouvé sa carrière.
Esprit dans le sang est exposé.