On suivra également de près, le même jour, l’examen du nouveau chef de la diplomatie, Kaja Kallas – l’ancien Premier ministre estonien repart avec l’avantage d’avoir déjà été préalablement choisi par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union. L’audition du conservateur autrichien Magnus Brunner, chargé des Migrations, le 5 novembre ne manquera pas non plus d’intérêt.
Voici le casting de la Commission von der Leyen II (avant l’épreuve des auditions parlementaires)
Des questions embarrassantes pour le candidat belge ?
Le nom de la libérale belge Hadja Lahbib est souvent cité lorsqu’on évoque les candidats dont la position est la plus fragile. Candidate surprise désignée par la Belgique, à l’instigation du président du MR, Georges-Louis Bouchez, qui l’a préférée au commissaire sortant Didier Reynders, Mme Lahbib peut s’attendre à devoir répondre à des questions embarrassantes. Notamment sur son rôle dans la délivrance de visas à une délégation iranienne en juin dernier, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères. Il est également probable que l’ancien journaliste de la RTBF soit interrogé sur le voyage effectué en 2021 en Crimée annexée, avec un visa russe.
Plus largement, Hadja Lahbib – qui sera auditionnée le 6 novembre par les députés des commissions du Développement ; de l’Environnement; des Libertés civiles, des Droits de la femme et de l’Égalité des genres – aura beaucoup à faire pour lever les doutes quant au fait qu’elle soit la bonne personne pour détenir le portefeuille de la Préparation et de la gestion des crises ainsi que celui de l’Égalité. Selon diverses sources, la Belge s’est préparée de manière très intensive au contrôle parlementaire de son cabinet provisoire.
Hadja Lahbib, la gentillesse avant la compétence
Le Hongrois Varhelyi a tout pour déplaire aux députés
Le commissaire hongrois Oliver Varhelyi chargé de la santé et du bien-être animal semble être une victime désignée. Proche du Premier ministre antilibéral Orban, apparenté au groupe d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, le commissaire à l’Elargissement sortant a tout pour déplaire aux eurodéputés européens, qu’il avait publiquement qualifiés “d’idiots” lors de la législature précédente. Oui, mais : n’y a-t-il pas un risque qu’en cas d’échec de son candidat, Viktor Orban prenne son temps pour désigner un remplaçant, retardant ainsi l’entrée en fonction de la Commission ? Un scénario redouté par certains, mais incrédule par d’autres.
Nommée à la place de Tomaz Vesel, sur l’insistance de la présidente von der Leyen, qui avait appelé à une candidature à Ljubljana, la Slovène Marta Kos (Elargissement) devra s’expliquer sur son passé de lobbyiste. Elle sera aussi sans doute interrogée sur sa démission du poste d’ambassadeur de son pays en Allemagne et en Suisse sur fond de mauvaise gestion. Le Maltais Glenn Micallef (Équité intergénérationnelle, jeunesse, culture et sport), ancien chef de cabinet du Premier ministre socialiste Abela, apparaît comme l’un des maillons faibles de l’équipe von der Leyen II.
Commissaire désigné à la cohésion et aux réformes, Raffaele Fitto fera, sauf surprise, partie de la prochaine Commission. La question en suspens est de savoir si les groupes progressistes toléreront que l’Italien, envoyé à Bruxelles par la Première ministre postfasciste Giorgia Meloni, conserve le rang de vice-président. Et jusqu’où ils seraient prêts à aller pour gagner leur cause.
Le Parlement européen va soumettre les commissaires désignés à la périlleuse épreuve du grand oral