En Turquie, destitution de trois maires pro-kurdes accusés de terrorisme

En Turquie, destitution de trois maires pro-kurdes accusés de terrorisme
En Turquie, destitution de trois maires pro-kurdes accusés de terrorisme
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Le maire de Mardin, Ahmet Turk (au centre), lors d’une conférence de presse avec les médias étrangers, le 29 août 2019, à Istanbul. BULENT KILIC / AFP

Comme de nombreux opposants, ils sont accusés de terrorisme par le gouvernement. Trois maires du Parti de l’égalité du peuple et de la démocratie (DEM, ex-HDP), principal parti pro-kurde de Turquie, ont été démis de leurs fonctions, a annoncé lundi 4 novembre le ministère turc de l’Intérieur.

Les maires des grandes villes de Mardin et Batman, ainsi que celui de la localité d’Halfeti, toutes trois situées dans le sud-est du pays à majorité kurde, ont été remplacés par des gouverneurs nommés par l’Etat, a indiqué le ministère dans un communiqué. un communiqué de presse.

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Le maire de Mardin, Ahmet Türk, figure populaire du mouvement kurde, âgé de 82 ans, avait déjà été démis de ses fonctions et emprisonné pendant plusieurs mois lors de mandats précédents, le gouvernement turc l’accusant de liens avec des combattants du Parti des travailleurs. du Kurdistan (PKK), un groupe armé considéré comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, qui mène une guérilla contre l’État turc depuis 1984.

” Ne jamais abandonner. Nous ne reculerons pas dans la lutte pour la démocratie, la paix et la liberté. Nous ne permettrons pas que la volonté du peuple soit usurpée. Que cela se sache ! »a écrit lundi matin sur X M. Türk, poursuivi pour « appartenance à une organisation terroriste armée ». Le parti DEM a qualifié ces licenciements “coup d’état”dénonçant dans un communiqué « une attaque majeure contre le droit du peuple kurde de voter et d’être élu ».

Les licenciements deviennent plus rares

Des dizaines de maires élus dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement à partir de 2016. Toutefois, ces destitutions sont devenues plus rares ces dernières années.

Cependant, le maire DEM de Hakkari, ville située à l’extrême sud-est de la Turquie, a été démis de ses fonctions en juin avant d’être condamné à 19 ans et demi de prison pour “terrorisme”. Des échauffourées avaient éclaté dans la ville.

L’ancien coprésident du HDP (aujourd’hui DEM), Selahattin Demirtas, incarcéré depuis 2016, a été condamné trois semaines plus tôt à 42 ans de prison, notamment pour atteinte à l’unité de l’État.

M. Türk et les deux autres maires pro-kurdes ont été élus lors des élections locales de mars, qui se sont soldées par une large victoire de l’opposition au détriment du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président. Recep Tayyip Erdogan.

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L’opposition se mobilise

Ces licenciements interviennent quelques jours après l’arrestation pour liens présumés avec le PKK d’Ahmet Özler, maire du district d’Istanbul issu du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principal parti d’opposition turc. . Ces derniers se sont mobilisés jeudi pour dénoncer l’arrestation et le remplacement de cet élu accusé de terrorisme, reprochant aux autorités de « Choisissez un combat » malgré une main tendue au PKK. Le CHP et le DEM avaient rencontré leurs partisans pour dénoncer « arrestation infondée » de M. Özler.

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Élu le 31 mars, Ahmet Özer, universitaire renommé et proche d’Ekrem Imamoglu, est accusé d’être “membre de l’organisation terroriste armée PKK”selon le ministère de l’Intérieur, qui a confirmé “licenciement provisoire” du conseiller. Les autorités l’ont suspendu de ses fonctions et ont nommé un fonctionnaire, adjoint du gouverneur d’Istanbul, comme maire suppléant.

Le président Erdogan a néanmoins affirmé mercredi vouloir « tendre la main aux frères kurdes ». Le chef de l’Etat et son principal allié, Devlet Bahçeli, évoquent depuis deux semaines la possibilité d’une libération anticipée du chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, détenu sur une île au large d’Istanbul depuis 1999.

Le PKK a quant à lui revendiqué l’attentat du 23 octobre près d’Ankara qui a fait cinq morts et 22 blessés, précisant toutefois qu’il s’agissait d’un « action planifiée de longue date » et sans lien avec les récentes déclarations du chef de l’Etat et de son allié d’extrême droite.

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Le Monde avec l’AFP

 
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