Au Québec | Baisse marquée du français depuis 2000

Au Québec | Baisse marquée du français depuis 2000
Au Québec | Baisse marquée du français depuis 2000

Le français est en déclin au Québec depuis le début des années 2000, révèle une série d’études. Une tendance « inquiétante » au travail et dans la culture, selon le commissaire à la langue française.

Une tendance inverse avant 2000

La situation du français n’a pas toujours été aussi sombre au Québec, même si elle s’est améliorée de 1971 à 2000, lorsque dans la population, le taux de connaissance du français est passé de 89 % à 95 %. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, notamment le départ d’un nombre important de Québécois anglophones et l’apprentissage du français par plusieurs Québécois anglophones, rapportent des études du commissaire Benoît Dubreuil. Mais la situation a stagné au début des années 2000 avant de s’inverser complètement et d’atteindre environ 93 %. M. Dubreuil doit présenter des recommandations d’ici la fin novembre pour renverser la situation.

Déclin culturel important

Le phénomène du déclin du français est particulièrement visible dans la culture, où la part des Québécois qui consomment des produits dans la langue de Molière a diminué de 8 % en moins de 20 ans. Le commissaire Benoit Dubreuil souligne les changements technologiques et l’arrivée sur la scène de plateformes (Netflix, Spotify, etc.) qui ont bouleversé l’écosystème culturel québécois, qui évoluait auparavant dans l’isolement. « C’est le changement le plus important. Nous constatons des baisses notamment pour la musique, l’audiovisuel et les jeux vidéo », explique-t-il. L’immigration a aussi un rôle à jouer, alors qu’un facteur déterminant dans la consommation de produits culturels réside tout simplement dans les préférences de votre entourage.

Transformations de l’économie

La diminution du taux de personnes parlant exclusivement français au travail est également importante (11 % de moins qu’en 1997). Le commissaire associe ce phénomène à des transformations majeures de l’économie vers des secteurs où l’anglais est plus répandu. La finance, les services professionnels, scientifiques et techniques, la culture et l’information font partie des secteurs qui affichent des performances particulièrement médiocres. Qu’ont-ils en commun ? L’anglais est nécessaire au quotidien pour la prestation de services ou la collaboration à l’extérieur du Québec. «On ne parle pas beaucoup français là-bas, car il n’y a pas de clients à servir en français», explique Benoit Dubreuil. À l’inverse, le français se porte bien dans les secteurs à clientèle majoritairement québécoise et dans les industries productrices de biens.

Différences entre les générations

C’est un refrain, mais le profil des jeunes Québécois évolue, ce qui explique en partie l’anglicisation croissante de la société. À la fois plus anglophones et plus issus de l’immigration, les jeunes sont également plus nombreux à poursuivre des études supérieures et occupent donc des emplois où l’usage de l’anglais est plus répandu. La plupart des 18-34 ans préfèrent cependant travailler en français et « ont des attitudes plutôt favorables à l’égard du français », soulignent les études.

L’impact du parcours scolaire

Pour la première fois, le commissaire a pu isoler des chiffres permettant d’établir l’impact de la langue des études supérieures (cégep et université) sur la langue parlée au travail. Si, en général, les gens étudient tout au long de leur carrière dans une seule et même langue, les changements se produisent généralement entre le secondaire et le cégep, et plus souvent du français vers l’anglais (9 %) que dans des directions différentes. inverse (5%). Cette légère différence a toutefois des effets à long terme sur les probabilités qu’une personne travaille en français, calcule Benoit Dubreuil. Un étudiant ayant fréquenté un établissement collégial et universitaire francophone aura 88 % de chances de travailler dans cette langue, proportion qui chute à 32 % si ce cours se déroule entièrement en anglais.

Surtout un phénomène montréalais

Le déclin du français n’est pas uniforme au Québec. Elle est également plutôt stable ou en légère baisse dans plusieurs régions à l’extérieur de Montréal. C’est là qu’on observe la baisse la plus importante de l’usage du français au travail depuis 20 ans. La MRC de Vaudreuil-Soulanges, en Montérégie, connaît le déclin le plus marqué, soit 16 %, résultat de « l’extension géographique de l’ouest de l’Île ». [de Montréal] », explique le commissaire. À Gatineau, on observe un phénomène particulier; la région ne compte pas beaucoup moins de francophones qu’il y a 20 ans, mais ils parlent de moins en moins français au travail.

 
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