Le débat Attal – Bardella, dernier artifice risqué d’une campagne pour la Macronie dans l’impasse

Le débat Attal – Bardella, dernier artifice risqué d’une campagne pour la Macronie dans l’impasse
Le débat Attal – Bardella, dernier artifice risqué d’une campagne pour la Macronie dans l’impasse
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THOMAS SAMSON / AFP Attal – Bardella : le dernier artifice risqué d’une campagne dans l’impasse en Macronie (photo d’Attal et Hayer prise le 7 mai 2024)

THOMAS SAMSON / AFP

Attal – Bardella : le dernier artifice risqué d’une campagne dans l’impasse en Macronie (photo d’Attal et Hayer prise le 7 mai 2024)

POLITIQUE – Les grands dégâts. Le Premier ministre Gabriel Attal et le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, se retrouveront ce jeudi 23 mai sur France 2 pour un débat très attendu, en prime time, à un peu plus de deux semaines des élections européennes. Le tournant de la campagne ?

Pour le parti d’extrême droite, grand favori du scrutin, difficile de ne pas voir cet exercice comme un nouvel élan dans la mesure où il le place toujours plus au centre du jeu, comme le dénonce Raphaël Glucksmann (PS), le troisième coureur. Côté macronie en revanche, la limonade n’a pas le même goût sucré.

Clairement refusée par Gabriel Attal en février, cette confrontation finalement acceptée en mai, semble devenir la dernière » joker » du camp présidentiel pour relancer une campagne atone. Mais si les volte-face sont souvent efficaces pour sortir d’une impasse, le débat de ce jeudi n’en reste pas moins risqué pour une famille en difficulté.

Faites briller les lumières sur le RN

Dans l’entourage de la candidate de la Renaissance Valérie Hayer, on parle surtout d’une belle opportunité. En même temps que « parler aux Français de ce que nous avons comme bilan et projet pour les Européens », selon les mots de Nathalie Loiseau (Horizons), numéro 5 de la liste et porte-parole de la campagne. Et de dévoiler l’hypocrisie ou les incohérences d’un candidat qui domine outrageusement la course si l’on en croit les sondages.

Dès sa nomination, Gabriel Attal a été largement présenté comme l’arme anti-Jordan Bardella. Quand nous avons un actif, nous l’utilisons », résume l’eurodéputé HuffPosttête de liste du camp présidentiel en 2019. » Il se voit déjà comme le Premier ministre d’un président de Marine Le Pen. Par deux fois, les Français n’ont pas été convaincus par les débats de la candidate RN. Nous verrons ce qu’ils pensent de Jordan Bardella. ajoute-t-elle en faisant miroiter un refaire concours présidentiels. Une expérience douloureuse pour le parti d’extrême droite.

Reste qu’avant de miser sur la potentielle débâcle du leader du Rassemblement national, l’organisation de ce débat en tant que telle n’est pas sans conséquences politiques. Tout d’abord, cet exercice conduit inévitablement à remettre en lumière le parti d’extrême droite, qui en fait le seul adversaire de la Macronie. Et, par conséquent, installez-le également comme première alternative.

Nous essayons de rétablir une correspondance, alors que nous sommes proches dans tous les sondages de la liste de Mme Hayer”, s’est encore insurgé le chef des socialistes Raphaël Glucksmann mercredi matin sur France 2, estimant que « les gens étouffent face au duel entre la droite et l’extrême droite, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. » Son camp a même tenté de faire annuler le spectacle.

Allons-nous faire comme si le RN n’était pas supérieur à 30 % ? »

A cet écueil, qui donne des arguments aux opposants à la liste soutenue par le chef de l’Etat, s’ajoute en corollaire le risque de nationaliser de plus en plus cette campagne européenne. Ceci, alors que Jordan Bardella a déjà annoncé son intention de demander la démission de Gabriel Attal et la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de (probable) victoire le 9 juin.

Bref, cet affrontement organisé en grande pompe sur France 2 répond parfaitement à la stratégie du Rassemblement National, qui travaille dur pour monter un duel avec le camp présidentiel et faire de ce scrutin des élections de mi-mandat en vue de 2027. Même pour s’installer confortablement dans le fauteuil de successeur d’un pouvoir macroniste à la fin de son existence. N’importe : aux grands maux, il existe de grands remèdes. ” Aujourd’hui, malheureusement, l’extrême droite est le principal adversaire de la majorité. », soupire Nathalie Loiseau, pour qui c’est donc « tout à fait normal » que « leader de la majorité » Gabriel Attal, affronte le président du parti Lepéniste.

Allons-nous faire comme si le Rassemblement national n’était pas à plus de 30 % ? », insiste l’ancien candidat du camp Macron, appelant « ceux qui ciblent la majorité pour ce débat “, a ” mieux regarder la réalité du paysage politique français. ” Ça previent. En plus de contribuer à la normalisation du parti lepéniste, un tel exercice à forte médiatisation provoque un autre effet pervers : l’invisibilité de la candidate Valérie Hayer. Dans une campagne difficile, marquée par les enjeux nationaux, l’eurodéputé qui peine à combler son manque de notoriété, n’avait sans doute pas besoin d’être ramenée, à chaque entretien, aux duels entre Gabriel Attal et Jordan Bardella ou entre Emmanuel Macron. et Marine Le Pen. Il appartient au Premier ministre de transformer cet atout en un geste gagnant.

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