TRIBUNE
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Les usagers du vélo s’expriment pour dénoncer la violence routière. Alors que le ministre des Transports reçoit ce lundi les associations cyclistes, Charles Maguin, fondateur de Paris en selle, propose des mesures concrètes pour éviter ces drames.
Mardi 15 octobre, Paul, 27 ans, rentrait chez lui à vélo. Dans le 8ème arrondissement de Paris, un automobiliste pressé a emprunté la piste cyclable et s’est écrasé le pied ; choqué par la peur et l’indignation, Paul a frappé sur le capot du véhicule. Le conducteur de 52 ans a alors tourné le volant de son SUV vers Paul et l’a écrasé, selon le communiqué du parquet de Paris. Ici, l’aménagement de l’espace public n’est pas le sujet. Tout porte à croire qu’il y avait une intention de tuer, et l’automobiliste a également été accusé de meurtre et écroué. S’agit-il d’un fait divers terrible mais anecdotique ou y a-t-il des enseignements à en tirer pour la société ?
Cet homicide a suscité une liberté d’expression chez les personnes qui se déplacent à vélo : les témoignages de violences routières affluent par centaines, à l’image d’un #MeToo du vélo. J’ai découvert à cette occasion que mon propre frère était un survivant d’une attaque similaire, j’ai lu d’innombrables témoignages glaçants sur les réseaux sociaux, j’ai moi-même eu mon lot d’expériences éprouvantes. Si l’émotion est si forte, si tant d’anonymes s’identifient à Paul, c’est parce qu’il est bien trop facile pour ceux qui se déplacent à vélo d’imaginer la scène, de la relier à leur propre vécu quotidien. .
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