À Épinal, Marine Tondelier danse la « Soyotte » et œuvre à la conquête des campagnes

À Épinal, Marine Tondelier danse la « Soyotte » et œuvre à la conquête des campagnes
À Épinal, Marine Tondelier danse la « Soyotte » et œuvre à la conquête des campagnes

Au cœur des Vosges, le parti Les Écologistes a mis l’accent sur la ruralité, avec en ligne de mire les élections municipales de 2026. Secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts, Marine Tondelier n’a pas baissé les bras mais a joué la carte de la proximité.

Cela arrive un peu comme une tornade à l’heure de l’apéro le vendredi soir. Dans une grande salle au cœur d’un parc dominant la Moselle, à Épinal, Les Écologues organisent les universités des « ruralités écologiques », la deuxième du nom. Au son de la fanfare, Marine Tondelier esquisse déjà quelques pas de danse en franchissant la porte de ce rendez-vous destiné à aider son parti, perçu comme très urbain, à conquérir les campagnes. «On en a marre», dit le propriétaire en dégustant une assiette de fromages bio, un sandwich à la main. Il y a plus d’une centaine de maires verts en ! Pas seulement dans les grandes villes, même si la presse n’en parle que… Nous avons toujours été basés en milieu rural. »

On lui rappelle les propos de Dominique Voynet dans Paris Match il y a quelques semaines, qui regrettait qu’au sein du mouvement la fracture ville-campagne soit aussi présente, entre élus. de grandes métropoles « plus sensibles au vélo, aux questions de société, de genre, d’identité » et d’autres, comme l’ancien ministre adjoint d’une circonscription plus composite, plus préoccupées par « la mort des forêts et des services publics ».

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Il se passe quelque chose autour de la fête et autour de moi car j’incarne la fête

Marine Tondelier

“Nous sommes clairs sur nos forces et nos faiblesses et nous travaillons”, répond Tondelier. Nous n’avons pas de baguette magique, mais nous sommes vraiment au travail. Ce sont des graines que nous semons et les membres du mouvement n’ont jamais eu peur de l’adversité. »

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La fanfare s’emballe soudain pour cette première soirée des « Journées vertes d’été, mais sans les Parisiens ». On commence avec Lady Gaga puis Jean-Jacques Goldman. Au milieu de la piste, Marine Tondelier, vêtue d’une veste verte en guise de seconde peau, a repéré des femmes faisant les pas à la croisée des trucs champêtres et auvergnats. « La Soyotte », une danse 100% Vosgienne. Tondelier essaie, échoue, puis recommence et rit. « J’ai demandé à une dame de me la montrer mais ce n’était pas la bonne musique pour ça ! » Elle ressortira l’anecdote dans son discours depuis la tribune, deux heures plus tard.

C’est d’ailleurs moins un discours qu’un One woman show qu’elle donne ensuite. « Épinal, je vois que tu es sage comme une image ! Je prépare ma blague depuis le train… », raconte-t-elle au public.

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Avec des anecdotes cocasses (Marine Tondelier qui appelle la Caf ; Marine Tondelier qui remplit les papiers pour Ma Prime’renov, pour sa maison à Hénin-Beaumont, etc.) elle fait déformer une chambre gagnée à la cause, certes, mais qui s’identifie. Le style Tondelier, qui n’hésite pas à appuyer un peu là où ça fait mal.

L’ennemi des campagnes, c’est le RN des écologistes

« S’il n’est pas évident pour les ruraux que nous les représentons, nous les écologistes, c’est sûrement de notre faute », admet-elle. Avant, quand je n’étais pas secrétaire national, j’aimais beaucoup les écologistes à la télé mais ce n’étaient que des représentants du Triangle d’Or écologiste : Bastille – République – Belleville ! Nous avons besoin d’incarnations écologiques. » Et de citer la députée Marie Pochon, 34 ans, originaire de la Drôme et fille de vigneron. C’est elle qui est à l’origine de ces universités rurales écologiques, la première ayant été organisée chez elle à Die l’année dernière.

A son tour à la tribune, Pochon fustige l’Etat qui se désengage de la santé et installe des cabines de télémédecine en campagne « où le patient s’autodiagnostique avec un médecin à distance ».

Elle dénonce les féminicides, commis « à 50 % sur nos territoires alors que nous ne représentons qu’un tiers des habitants », rappelle que « les jeunes ruraux n’ont pas les mêmes opportunités que les urbains (accès à certaines écoles, etc.), et souvent avoir un sentiment d’infériorité. »

Elle plaide notamment pour la revalorisation du statut de pompier et énumère des exemples en France où l’écologie se fait à la campagne : une cantine 100% bio dans les Alpes-Maritimes, une commune de la Manche qui crée des voies vertes sur une voie 2X2, pour non-résidents, etc. « Nous avons toujours fait beaucoup avec peu à la campagne, malheureusement, et nous continuerons », dit-elle.

Dans les campagnes, l’ennemi désigné s’appelle le Rassemblement national, pour les Verts, accusés d’attiser les braises du sentiment de déclin, sans rien résoudre. Si les électeurs votent à 60 % RN dans les villages à 30 kilomètres d’Epinal, « ce n’est pas de votre faute », a déclaré Tondelier aux militants ce week-end. « Ce sont des vagues électorales qui arrivent. Si je devais me décourager, j’aurais arrêté depuis longtemps ! » souligne celui qui est élu dans la circonscription de Marine Le Pen. « Mais il faut organiser le reflux. Je ne vois que des affiches d’Asselineau ou de Bardella sous les ponts, dans la campagne.»

L’objectif de ce week-end était de parler des élections municipales. « Nous allons vous aider à donner envie », précise encore Tondelier. Je peux citer Johnny ici, alors que je ne peux pas le faire aux Summer Schools ! « .

La journée et demie sur place sera pour elle l’occasion de multiplier les petites rencontres avec des candidats putatifs aux élections locales de 2026, l’une à Mulhouse, l’autre en Haute-Savoie.

18 000 adhérents pour le parti, record battu

“Dans les grandes villes, on peut essayer de conquérir Toulouse mais on en a déjà beaucoup et les villes vertes s’autogèrent, on est juste là pour accompagner”, explique le secrétaire national. Ailleurs, il y a fort à faire pour les élections municipales. Même si tout ce qui est municipal est géré par des groupes locaux. »

“Il y a des choses intéressantes soit selon le contexte politique, soit selon les incarnations”, estime Olivier Bertrand, responsable des élections de son parti. Nous combinons analyse électorale et feedback local. Nous avons envoyé un questionnaire à plus de 200 000 personnes, nous avons déjà 3 000 retours. Une série de questions leur sont posées sur le contexte municipal, les chances de victoire, la stratégie d’alliance et les besoins en formation. C’est défini localement mais nous sommes là en « intermédiaire ». Un politologue était présent ce vendredi matin pour leur parler. »

Simon Audebert travaille ainsi au sein de la Fondation d’Ecologie Politique, organisation indépendante mais « amie » du parti. Le scientifique est revenu sur les résultats des élections législatives. S’il faut les nuancer en rappelant le contexte politique particulier, le « Nouveau Front populaire (avec les Verts) a été le principal adversaire du RN dans les territoires ruraux, remportant largement ses duels » indique Simon Audebert. Un petit livret d’analyse du domaine sera publié par sa fondation sur « L’écologie des territoires ruraux », en janvier prochain.

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L’ancien candidat du NFP à Matignon est venu parler des services publics en déclin dans les campagnes.

©FB

Samedi, Marine Tondelier reçoit Lucie Castets pour parler des services publics en déclin dans les campagnes. Les tables rondes se succèdent, ici sur l’agriculture, là sur la filière bois, avec des intervenants pas tous engagés dans des thèses écologistes.

Intervenante régulière lorsqu’elle ne travaille pas sur son ordinateur ou sur ses prochaines interviews (elle était l’invitée de Dimanche en politique ce dimanche midi), la leader des écologistes veille aussi, dans ce type de rendez-vous, à son renouvellement au prochain congrès des verts, au printemps 2025.

Durant le week-end, elle assure le service après-vente, soulignant les (presque) 18 000 adhérents que compte aujourd’hui le mouvement (Paris Match a eu accès au tableau Excel en attestant).

Un record, lié en partie à la soudaine notoriété de son leader. “Il se passe quelque chose autour du parti et autour de moi parce que j’incarne le parti”, raconte-t-elle à notre journal. Le contenu et la forme sont liés. Il n’est jamais arrivé à un écologiste de gagner en notoriété aussi rapidement, sans heurter un autre écologiste. Je suis assez « œcuménique ». » Et à la campagne, à la campagne.

 
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