quel bilan pour cet été 2024 ?

Avant le début des vacances de la Toussaint, l’heure est au premier bilan de la saison touristique pour les professionnels. Mais quand a vraiment commencé cette saison ? « Le pic d’activité s’est résumé en un seul mois » notaient déjà les professionnels début septembre. Météo capricieuse, calendrier électoral et baisse du pouvoir d’achat… A l’heure du bilan, l’été 2024 n’aura pas marqué les esprits, sans être décevant non plus.

Une saison qui a tardé à démarrer

Sur ce point, les professionnels sont unanimes, la conjonction du calendrier (3,5 semaines de vacances en juillet et 5 semaines en août), la météo et les élections législatives ont retardé le départ des Français en vacances. En Gironde, juillet 2024 enregistre une baisse des nuitées de 7% par rapport à 2023 (hors plateformes, qui enregistrent une légère hausse). Selon Gironde tourisme, le mois de juillet recueille 46% d’avis favorable auprès des professionnels du Bassin d’Arcachon contre 96% pour le mois d’août.

Les intempéries du début de saison ont particulièrement pesé sur les restaurateurs. Nous avons enregistré une baisse de 30 % du chiffre d’affaires depuis le printemps, explique Franck Chaumes, président de l’UMIH Gironde, branche restauration. Un mois d’août fort à plus de 6% ne rattrape pas ce retard. Et pour les établissements saisonniers du littoral, l’inquiétude est encore plus grande. Franck Chaumes, en lien avec le président du tribunal de commerce, s’inquiète du nombre de dossiers qui pourraient rester tenables dans ces conditions.

Toutefois, le littoral reste la zone la plus attractive du département et le Médoc et le Bassin d’Arcachon se portent bien par rapport à l’agglomération bordelaise où la fréquentation est restée à un niveau inférieur jusqu’en 2023.

Médaille d’or du mois d’août

Dans d’autres secteurs d’activitél’excellent mois d’août 2024, ramène la saison à un niveau équivalent à 2023 et aux années d’avant covid. Le taux d’occupation des locations saisonnières est équivalent à celui de l’été dernier (Source : Observatoire de la location mutualisée, FTO, Gironde Tourisme, SIBA). Jean-Marie Ducamin de l’ACBA, Association des Campings du Bassin d’Arcachon, partage ce constat. La météo n’a pas favorisé « l’opportunisme » de dernière minute, mais la clientèle qui avait réservé est restée fidèle.

« Dans l’ensemble, c’est une saison satisfaisante compte tenu du contexte difficile.

Le camping, 1est prestataire de nuitées sur le Bassin d’Arcachon avec une capacité de 24 700 lits (loin devant l’hôtellerie traditionnelle) profite de l’engouement pour le vanlife. « C’est une clientèle jeune ; itinérance. » Les professionnels s’adaptent en proposant la possibilité de courts séjours. Nous créons des partenariats avec des loueurs de vélos, nous nous engageons dans des démarches durables. Nos emplois ne se résument plus uniquement aux tentes et aux caravanes. Nous sommes devenus beaucoup plus techniques. »

«Nous restons le mode de vacances le plus abordable»,

Jean-Marie Ducamin, ACBA

Les effets de l’inflation, bien qu’en baisse, se font toujours sentir. Selon une enquête Elabe pour Les Echos : le budget moyen des Français pour les vacances a baissé de 228 € cette année par rapport à 2023.

Un pouvoir d’achat en baisse qui se ressent chez les restaurateurs mais aussi chez les prestataires d’activités, dont 54% estiment la fréquentation en baisse en Gironde. Dans l’hôtellerie, Patrick Pujol, du club des hôteliers, en a également été témoin : “Les clients réservent moins de petits déjeuners, vont moins au restaurant et pique-niquent même dans la chambre, pour maîtriser leur budget.”

Un constat partagé par les offices de tourisme du Bassin d’Arcachon. Au Teich : « Les clients sont très intéressés par les activités gratuites : vélo, plage… » Les premiers retours des bureaux montrent que les visites guidées sont en baisse de 14% à 35%. Avec toutefois des disparités puisque les ventes de tournées sont en hausse de 20 % au Cœur du Bassin.

Lorsqu’on lui demande si les prix sont trop élevés, Franck Chaumes, représentant des restaurateurs, répond : « les prix augmentent, c’est inévitable quand tous les coûts augmentent : matières premières, énergie, salaires… il n’y a pas d’autre choix.

Et le mois de septembre ? 70% des professionnels déclarent un niveau de réservation au moins équivalent à celui de l’année dernière pour le mois de septembre. Avec une météo à nouveau très mitigée, le mois de septembre n’a pas favorisé les réservations de dernière minute et les activités de plein air mais a conclu la « saison à un niveau correct ».

Clientèle étrangère : la bonne nouvelle de l’été

En juillet, la clientèle étrangère était estimée en hausse de 4 % : principalement des Allemands, des Néerlandais et des Britanniques. En 2023 déjà, les Allemands représentaient le 1ère la clientèle étrangère en camping avec 55 % des nuitées internationales, tandis que les Britanniques privilégient les hôtels où ils représentent 20 % de la clientèle internationale. La clientèle étrangère a également augmenté de près de 5 points entre juillet 2023 et juillet 2024 en locations saisonnières (Source : Observatoire de la location mutualisée, FTO, Gironde Tourisme, SIBA). En 2024, 80 % des professionnels du Bassin jugent positivement la fréquentation étrangère.

« Nous espérons que « l’effet JO » aura un impact positif sur la clientèle étrangère dans les 2 à 3 ans à venir », conclut Franck Chaumes.

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