Coup d’envoi d’un sommet à Bruxelles, l’immigration au menu

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Keystone-SDA

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17 octobre 2024 – 13h50

(Keystone-ATS) Cinq mois seulement après l’adoption du pacte sur l’immigration, les dirigeants européens envisagent déjà jeudi un nouveau durcissement de la politique migratoire lors d’un sommet à Bruxelles.

Les expulsions de migrants irréguliers « sont le chaînon manquant » de la politique migratoire européenne. « Nous devons sortir des sentiers battus », a plaidé le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis dès son arrivée.

Les dirigeants européens doivent notamment débattre de la proposition inflammable de « hubs de retour », transferts de migrants vers des centres d’accueil dans des pays tiers, comme l’Italie de Giorgia Meloni commence à le faire en Albanie.

Une « goutte d’eau »

Ces centres ne sont qu’une “goutte d’eau dans l’océan” et ne représentent “pas une solution” pour les “grands pays” comme l’Allemagne, a déclaré le chancelier Olaf Scholz, se présentant à la presse.

L’Espagne s’y oppose, tandis que la , prudemment, appelle à “favoriser les retours lorsque les conditions le permettent”, “plutôt qu’à organiser les retours vers des hubs dans des pays tiers”, selon l’Elysée.

La discussion est “très vague et préliminaire”, il n’y a “aucun plan” sur ces hubs, ajoute un diplomate européen, qui n’attend “aucune décision majeure” de ce sommet.

A l’offensive, les Italiens ont organisé autour de Giorgia Meloni une réunion informelle pour promouvoir ces « solutions innovantes » contre l’immigration, avec une dizaine de pays dont les Pays-Bas, la Grèce, l’Autriche, la Pologne et la Hongrie.

La Hongrie du nationaliste Viktor Orban est à la tête de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne jusqu’à fin décembre et accueillera le prochain sommet le 8 novembre à Budapest.

En mai, l’Union européenne a adopté le pacte sur la migration et l’asile, censé entrer en vigueur mi-2026, avec un renforcement du « filtrage » aux frontières et un mécanisme de solidarité entre les 27 dans la prise en charge des demandeurs d’asile. .

Des pays comme l’Allemagne et la France plaident pour accélérer sa mise en œuvre.

“À droite”

Et les questions migratoires reviennent bousculer l’agenda, poussées notamment par les partis d’extrême droite, en montée dans de nombreux pays européens.

Certains dans l’UE “ont entendu ce que nous disons depuis des années”, s’est réjouie la chef de file de l’extrême droite française Marine Le Pen, en visite à Bruxelles pour une réunion des Patriotes pour l’Europe, la troisième force. politique du Parlement européen après les élections de juin.

Plusieurs gouvernements ont élevé la voix et réclamé une simplification des règles d’expulsion des migrants irréguliers. Le « moteur franco-allemand nous pousse à agir », selon un diplomate européen.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, leur a donné raison lundi dans une lettre aux 27. Elle propose une nouvelle loi qui réviserait la « directive retour » de 2008, afin de faciliter les expulsions aux frontières.

Une initiative similaire avait échoué en 2018, mais « six ans plus tard, le débat a évolué », « vers la droite » de l’échiquier politique, constate un responsable européen.

Ce durcissement du ton intervient alors que le nombre de passages illégaux détectés aux frontières de l’Union européenne a diminué de 42% sur les neuf premiers mois de 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, selon l’Agence européenne de surveillance des frontières Frontex.

Phase de transition

Ce sommet se déroule également dans une phase de transition à Bruxelles, où la nouvelle équipe de la Commission européenne devrait prendre ses fonctions début décembre.

Elle est marquée par les difficultés de plusieurs dirigeants européens dans leur pays, notamment Emmanuel Macron, fragilisé par l’explosion des déficits en France et le lien fragile avec le nouveau Premier ministre Michel Barnier, issu de la droite et sans majorité à l’Assemblée nationale.

Le soutien à l’Ukraine, en présence de Volodymyr Zelensky, et l’appel à la désescalade au Moyen-Orient sont les deux autres dossiers majeurs à l’ordre du jour du sommet européen de jeudi.

Mais “la discussion la plus sensible” entre Etats membres “sera certainement celle sur l’immigration”, assure un haut responsable, qui craint que les Européens ne parviennent pas à s’entendre sur cet aspect dans la déclaration finale.

 
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