la CAQ dépose son projet de loi créant Mobilité Infra Québec

Le gouvernement Legault a franchi une étape supplémentaire jeudi pour créer la future agence qui sera chargée de coordonner le développement de différents projets de transport collectif au Québec.

La ministre Geneviève Guilbault a déposé le projet de loi 61 en matinée, avant la période des questions, à l’Assemblée nationale. Ce texte législatif prévoit la création de Mobilité Infra Québec, une agence indépendante de MTQ.

Très attendu, le projet de loi – qui a mis des mois à parvenir jusqu’à la Chambre bleue, notamment en raison des réticences du Conseil du Trésor – permettra au gouvernement de prendre le contrôle du destin des transports publics à travers la province, comme l’a expliqué samedi la ministre Guilbault.

Selon elle, les projets se réalisent trop lentement et trop cher, et le MTQ n’a pas l’expertise pour s’en occuper, comme en témoigne le recours à CDPQ Infra pour réaliser des projets comme le REMdans la région de Montréal.

Sa nouvelle agence, qui devrait compter une cinquantaine de salariés, vise à corriger ces problèmes.

La ministre Guilbault a déposé jeudi matin au Salon bleu son projet de loi visant à créer Mobilité Infra Québec.

Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot

La mission de Mobilité Infra Québec sera d’effectuer, lorsque le gouvernement lui en confiera la responsabilité, l’analyse d’opportunités, la planification et la réalisation de projets de transport complexes.a résumé la ministre Guilbault à la Chambre.

La nouvelle agence pourra également acquérir, par expropriation, les immeubles qu’elle estime nécessaires dans le cadre de sa mission pour son propre compte ou pour celui de l’État, d’une commune, d’une entreprise de transports publics, de la RTM (exo) ouARTMa-t-elle précisé.

Entrevue avec la ministre Geneviève Guilbault

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Construire plus vite et moins cher

La Coalition Avenir Québec (CAQ), au pouvoir, en a également profité pour déposer jeudi matin un deuxième projet de loi lié aux infrastructures.

Le projet de loi 62 du ministre Jonatan Julien vise à réduire les coûts et les délais de construction des grands projets en réformant le processus d’attribution des contrats gouvernementaux.

Ce dépôt simultané reflète la volonté du gouvernement Legault de construire plus vite et moins cher. Les ministres Guilbault et Julien ont également tenu une conférence de presse conjointe en début d’après-midi pour expliquer que ces changements législatifs étaient intrinsèquement liés.

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Au même moment, le ministre responsable des Infrastructures, Jonatan Julien, déposait son propre projet de loi visant à réformer l’attribution des contrats publics afin de réduire les coûts et les délais de construction des infrastructures.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Quand un citoyen nous envoie un dollar via ses impôts [et que] on l’investit dans un projet d’infrastructure, on veut qu’il soit livré au meilleur coût, le plus rapidement possible, et quant au transport collectif, avec Mobilité Infra Québec, c’est exactement ce qu’on va fairea promis Mme Guilbault.

Cette approche, selon elle, permettra au gouvernement de retrouver la capacité de livrernotamment au Québec, dans l’est de Montréal et sur la Rive-Sud, où des projets de réseaux structurants stagnent parce quelà [a] personne pour les faire.

Le projet de loi 61 aura également pour effet de libérer le gouvernement de son dépendance envers CDPQ Infra et pour freiner la prolifération des bureaux de projets – des structures de gouvernance sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle direct, mais dont nous sommes le principal bailleur de fondsa souligné le ministre.

Mme Guilbault estime que les coûts de fonctionnement de Mobilité Infra Québec s’élèveront à environ 6 millions de dollars la première année, puis au moins 9 millions de dollars par la suite.

En contrepartie, le gouvernement ne financera plus les futurs bureaux de projets. Celles dédiées au prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal et du Pie-IX SRB seront toutefois maintenues. La décision concernant le bureau de projet du futur réseau structurant du Québec, finalement, n’est pas encore prise, a indiqué le ministre.

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Entrevue avec le ministre Jonatan Julien

Une annonce qui suscite la perplexité

Déjà, le SFPQ – ce qui représente un bon nombre de salariés chez MTQ – exige cependant que Geneviève Guilbault renonce à créer Mobilité Infra Québec.

C’est une autre agence extérieure au service public, qui amènera un conseil d’administration, qui amènera une structure supplémentaire qui n’est pas nécessairea déploré son président général, Christian Daigle, en entrevue à Radio-Canada.

Le gouvernement nous dit qu’on veut couper dans les structures. Alors pourquoi mettre en place encore plus de structures ? Pourquoi encore ajouter les salaires ? Pourquoi ajouter des personnes à ce niveau ? Nous sommes capables d’avoir l’expertise en interne, il nous suffit d’avoir la volonté politique pour le fairea-t-il plaidé jeudi.

L’opposition à l’Assemblée nationale est également dubitative quant au projet de loi 61. MTQ]qu’on sera forcément plus performant », « texte » : « Ce n’est pas en construisant une structure parallèle [au MTQ] qu’on sera forcément plus efficace”}}”>Ce n’est pas en construisant une structure parallèle [au MTQ] qu’on sera forcément plus efficacea soutenu jeudi le chef par intérim du PLQMarc Tanguay.

>>Marc Tanguay debout à la Chambre.>>

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Le PLQ s’interroge sur le bien-fondé de la création de Mobilité Infra Québec. «Puis, pendant ce temps-là, dans les transports en commun par exemple, il ne se passe rien, il ne se passe rien», a déploré jeudi son chef par intérim, Marc Tanguay.

Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot

On a constaté ces dernières semaines l’absence absolument totale de vision en matière de transport collectif, ce n’est donc pas le dépôt d’un projet de loi qui va changer les choses.a également déclaré Joël Arseneau, du Parti québécois (PQ), en référence aux propos tenus par le ministre lors de l’étude des crédits le mois dernier.

Québec solidaire (QS), pour sa part, voit un risque de privatisation dans le projet proposé, notamment dans la composition du conseil d’administration de Mobilité Infra Québec, et estime, comme le SFPQqu’une équipe aurait pu être créée à l’intérieur du MTQplutôt queune agence à proximité.

CAQ: on ne peut pas livrer des projets, on ne peut pas résoudre des problèmes, on crée des structures en espérant que les choses s’améliorent », « texte » : « C’est une façon de faire qu’on voit souvent à la CAQ : on ne peut pas livrer des projets, on ne peut pas résoudre problèmes, nous créons des structures en espérant que les choses s’améliorent”}}”>C’est une façon de faire que l’on voit souvent dans le CAQ : on ne peut pas réaliser de projets, on ne peut pas résoudre les problèmes, on crée des structures en espérant que les choses s’améliorenta résumé le porte-parole de QS en matière de transport, le député Étienne Grandmont.

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Le reportage de Véronique Prince

Dans un communiqué officiel envoyé aux médias, le STM a également été dit très concerné par certaines dispositions du projet de loi 61, jeudi. La création de Mobilité Infra Québec, par exemple, cannibalisera l’expertise déjà bien présente dans les secteurs public et parapublicd’après elle.

Le projet de loi du ministre Guilbault, lit-on encore, La STM pour favoriser le développement immobilier des sites”,”texte”:”ne prend pas en compte les demandes de la STM pour favoriser le développement immobilier des sites”}}”>ne prend pas en compte les demandes des STM favoriser la valorisation immobilière des sites et j’ajouterai contraintes ce qui limitera la capacité des entreprises de transport à générer des revenus.

Sans compter que la création de Mobilité Infra Québec ne réglera pas les « enjeux de financement » qui font les manchettes ces jours-ci, puisque chaque nouveau projet accroît le déficit d’exploitationsouligne l’opérateur montréalais.

Sans les investissements nécessaires, une nouvelle agence, même dotée des meilleurs experts, ne pourra pas faire de miraclesconvenu MMTJEUDI.

Tout en ayant l’appétit et l’ambition pour de nouveaux projets de transports publics, il est absolument nécessaire de soutenir le réseau existant et de lutter contre le sous-financement.a-t-elle soutenu dans une déclaration écrite.

Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement veut dépolitiser les contrats d’infrastructures MTQ. Au pouvoir de 2012 à 2014, le PQ de Pauline Marois avait aussi caressé l’idée de créer une Agence québécoise des infrastructures de transport.

Interviewé à l’émission de Montréal Tout un matin Jeudi, le ministre des Transports de l’époque, Sylvain Gaudreault, a toutefois soutenu que le projet de Geneviève Guilbault et le sien n’étaient pas comparables.

MTQ]pour transformer l’ensemble de [celui-ci] en agence, a-t-il expliqué. Ce qui serait resté du ministère des Transports était plutôt un ordre budgétaire et législatif [et] réglementaire, alors que ce que je comprends de l’objectif de Mme.Guilbault, c’est plutôt le contraire, je dirais. [MTQ] transformer l’ensemble [celui-ci] en agence, a-t-il expliqué. Ce qui serait resté du ministère des Transports était plutôt un ordre budgétaire et législatif [et] réglementaire, alors que ce que je comprends de l’objectif de Mme Guilbault est plutôt le contraire, je dirais. »}} »>Mon objectif était de briser la culture organisationnelle [MTQ] transformer l’ensemble [celui-ci] en agence, a-t-il expliqué. Ce qui serait resté du ministère des Transports était plutôt un ordre budgétaire et législatif [et] réglementaire, alors que ce que je comprends de l’objectif de Mme Guilbault est plutôt le contraire, je dirais.

 
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