Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale s’inquiètent de l’idée d’attribuer des médecins de famille en fonction de l’état de santé des Québécois. Ce modèle est étudié depuis plusieurs mois par Québec.
Radio-Canada a révélé jeudi que le gouvernement de François Legault évalue la possibilité de modifier la répartition des omnipraticiens afin de prioriser la prise en charge des patients les plus vulnérables. Selon ce scénario, les Québécois en bonne santé ou éprouvant des problèmes de santé mineurs seraient dirigés vers un guichet d’accès de première ligne (GAP) modifié
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Contre tous les principes fondamentaux de la médecine
Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, André Fortin, est choqué par ce scénario qu’étudie le gouvernement.
On est passé de « tout le monde a un médecin de famille » à « si vous êtes en bonne santé, vous n’en aurez pas ». Je pense que le gouvernement de CAQ doit de sérieuses explications aux Québécois
a-t-il déclaré en entrevue, faisant référence à une promesse phare de la Coalition Avenir Québec lors de son élection en 2018.
Il s’agit d’une étape supplémentaire qui va à l’encontre de presque tous les principes fondamentaux de la médecine, à savoir : travailler sur la prévention, garantir un accès facile aux personnes
ajoute-t-il.
Il craint que le retrait des médecins de famille des Québécois en bonne santé ne fasse qu’encombrer davantage les salles d’urgence.
Il y a des médecins de famille qui nous disent que 60 % des patients qui se présentent aux urgences le sont parce qu’ils n’ont pas de médecin de famille. Alors, veut-on vraiment augmenter le nombre de personnes qui se présentent aux urgences parce qu’au moment précis où elles ont besoin d’un médecin, c’est leur seule option ? je ne pense pas
croit André Fortin.
Il demande à Christian Dubé de clarifier ses orientations, de rassurer les citoyens dans la foulée des révélations qui inquiète beaucoup de gens
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Un plan « inquiétant », dénonce le PQ
Le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, Joël Arseneau, s’indigne également.
(Photo d’archive) Joël Arseneau estime que Christian Dubé doit des explications à la population.
Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot
Sur le plan politique, nous avons vraiment une rupture d’engagement, et sur le plan démocratique, nous avons aussi un déficit, car trouver la place dans le plan santé du CAQ en 2022 quand on dit qu’on va désinscrire des millions de Québécois de leur médecin de famille. Cela n’a jamais été discuté
proteste-t-il dans une interview.
Il se qualifie commeinquiétant
le plan étudié par le ministre de la Santé, et craint que ce dernier confie la délicate tâche de redistribuer les médecins de famille à la nouvelle agence gouvernementale qui sera bientôt responsable de la gestion des opérations du réseau de santé.
Aujourd’hui, cela se discute à huis clos et nous allons, j’imagine, sous-traiter le emploi of arms at Santé Québec
il craint.
Il s’interroge également sur la faisabilité de cette option, avec laquelle des millions de Québécois en bonne santé devraient recourir au Centre d’accès de première ligne (GAP) lorsqu’ils ont besoin de consulter un médecin.
Il existe de nombreux cas où nous ne pouvons pas du tout accéder à la plateforme ou à un opérateur.
il se souvient.
Quelle option sera présentée aux Québécois? Est-ce pour se tourner vers le privé alors qu’on a vraiment besoin d’un médecin ? Est-ce là l’enjeu derrière ce genre de proposition ?
il interroge.
De son côté, le porte-parole de la solidarité santé, Vincent Marissal, remet en question la vision du ministre de la Santé. Résumons les messages de la CAQ : évitez l’urgence si vous n’êtes pas très malade, faites moins d’analyses de laboratoire et maintenant, pas de maladie grave, pas de médecin de famille. Mais que joue Christian Dubé ?
demande-t-il sur la plateforme X.
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Trop tôt pour avancer
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a décliné nos demandes d’entrevue sur le sujet pendant que les négociations avec les omnipraticiens se poursuivent. Cependant, il a assuré à X qu’il était beaucoup trop tôt pour avancer sur un scénario proposé par les experts
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Un rapport de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) commandé par Québec et rendu public mercredi matin suggère de transférer 1,5 million de rendez-vous annuels des patients qui ont un médecin de famille vers ceux qui n’en ont pas.
Interrogé par les journalistes après la publication du document, Christian Dubé a indiqué que personne ne veut pour le moment prendre des mesures sur la base de ce rapport
.
J’ai lu rapidement le rapport, j’ai regardé les gens qui y participent, par exemple, il y a des médecins de famille, des gens que je connais et en qui j’ai beaucoup confiance. Mais je le répète, il s’agit plutôt d’un état des lieux. Je pense qu’il sera, entre autres choses, intéressant dans nos négociations avec le FMOQ
a-t-il commenté.
With the collaboration of Pierre-Alexandre Bolduc and Colin Côté-Paulette.