Israël mène des raids aériens au cœur de Beyrouth qui tuent 22 personnes

L’armée israélienne a mené jeudi soir deux raids aériens meurtriers contre la capitale libanaise, rarement touchée depuis le début de la guerre ouverte d’Israël contre le Hezbollah, après des tirs visant, selon l’ONU, le quartier général des Casques bleus au Liban. , des tirs qui ont provoqué un tollé diplomatique.

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Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, 22 personnes ont été tuées et 117 blessées dans ces frappes qui ont visé, selon l’agence de presse officielle ANI, le quartier résidentiel densément peuplé de Ras Al Nabeh et le quartier adjacent de Noueiri. L’AFPTV a capté deux colonnes de fumée s’élevant au-dessus de la capitale.

L’une de ces frappes a visé un responsable du Hezbollah, a indiqué à l’AFP une Source sécuritaire libanaise.

C’est la troisième fois que l’armée de l’air israélienne, qui concentre ses raids sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, vise directement la capitale depuis le lancement de ses frappes massives contre le mouvement libanais pro-iranien le 23 septembre.

Sur le front de la bande de Gaza, où Israël intensifie une nouvelle fois ses bombardements et ses opérations terrestres, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé jeudi la mort de 28 personnes dans une frappe contre l’école Rafidah à Deir el Balah (centre) abritant des familles déplacées, une frappe qui a également fait 54 blessés.

L’armée israélienne a évoqué une frappe aérienne « précise » contre des « terroristes » opérant « dans des bâtiments autrefois utilisés » comme écoles.

Au Liban, la force de l’ONU (FINUL) déployée entre les deux pays a dénoncé des tirs « répétés » des troupes israéliennes sur ses positions, dont l’un a blessé jeudi deux casques bleus, déclenchant des protestations de la part des pays contribuant à cette force (Italie, France, Espagne et Irlande).


AFP

A la demande de la France, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, consacrée au Liban, est prévue jeudi à 19 heures GMT.

L’Italie, qui déploie le plus grand nombre de troupes (900 soldats) au sein de la Finul, a notamment évoqué de possibles « crimes de guerre ». Les États-Unis se sont dits « très préoccupés » par ces informations.

L’armée israélienne a affirmé avoir tiré « à proximité » du quartier général de la Finul, précisant qu’elle avait demandé aux soldats de l’ONU de rester « dans des espaces protégés ».

« Tirer sur tout ce qui bouge »

Israël a concentré ses forces sur le front libanais, profitant de l’affaiblissement du Hamas après un an de guerre à Gaza.

Mais invoquant une tentative du mouvement islamiste palestinien de reconstruire ses capacités dans le nord de Gaza, l’armée israélienne encercle Jabalia depuis dimanche, bombardant la zone que les civils fuient en panique, au milieu des décombres.

“Ça ne s’arrête pas : chaque minute, il y a des obus, des roquettes et des tirs sur les bâtiments et tout ce qui bouge”, a déclaré à l’AFP Areej Nasr, un trentenaire qui a fui Jabalia pour la ville de Gaza. .

Selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, au moins 140 personnes sont mortes à Jabalia depuis le début de l’opération, et « un grand nombre » de civils restent coincés sous les décombres, les sauveteurs ne pouvant intervenir. en raison des conditions de sécurité.

L’armée israélienne a annoncé que trois de ses soldats avaient été tués dans le nord de la bande de Gaza, portant ses pertes à 353 soldats au cours de l’année écoulée.

Au moins 400 000 personnes sont coincées dans cette zone, selon l’ONU.


AFP

La Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies, citant des « crimes contre l’humanité », a accusé jeudi Israël de cibler délibérément les établissements de santé de Gaza.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas contre Israël qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages. morts ou tués en captivité à Gaza.

La guerre à Gaza a dévasté des pans entiers de ce petit territoire assiégé et déplacé la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants.

Au moins 42 065 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé le Liban du même sort que Gaza.

L’objectif officiel d’Israël est apparemment d’éloigner le Hezbollah des zones frontalières et de mettre un terme à ses tirs de roquettes, quotidiens depuis un an, pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants déplacés vers le nord d’Israël.


AFP

Malgré la mort de plusieurs de ses dirigeants, dont son numéro un Hassan Nasrallah, dans des frappes israéliennes, le Hezbollah affirme résister aux troupes israéliennes.

Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir « détruit un char israélien » dans la zone frontalière et revendiqué d’intenses tirs de roquettes dans le nord d’Israël.

“Assiégé”

Israël a également mené jeudi soir de nouvelles frappes sur le sud et l’est du Liban, autres bastions du Hezbollah, selon l’ANI.

L’armée, qui a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre le Hezbollah dans le sud du pays, a indiqué avoir ciblé « plus de 110 cibles » du mouvement depuis la veille.

« Nous ne voulons pas faire partie du conflit » mais « nous nous retrouvons assiégés », déclare Joseph Jarjour, 68 ans, du village chrétien de Rmeish, tout près de la frontière.

Depuis octobre 2023, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban, dont près de 1 200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Selon le coordinateur de la branche humanitaire de l’ONU, affecté au Liban, Imran Riza, le pays est confronté à « l’une des périodes les plus meurtrières » de son histoire. Il a estimé à 600 000 le nombre de personnes déplacées au Liban.

Lors d’un entretien téléphonique mercredi, le président américain Joe Biden a demandé à Netanyahu de « minimiser l’impact » sur les civils, notamment à Beyrouth, tout en « affirmant le droit d’Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah ».

Les deux dirigeants ont également discuté du projet d’Israël de frapper l’Iran, en réponse à l’attaque de missiles lancée par Téhéran contre le territoire israélien le 1est octobre. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a promis une réponse « mortelle, précise et surprenante ».

 
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