Israël et le Hamas en guerre, jour 204

Le Hamas a annoncé samedi qu’il “étudiait” une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve dans les combats à associée à la libération des otages, au lendemain de l’arrivée en Israël d’une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l’impasse.


Publié à 7h46

Mis à jour à 9h52

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas fait rage depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza où “des seuils de famine seront franchis dans les six prochaines semaines” si une aide alimentaire massive n’est pas apportée, a prévenu vendredi soir l’ONU.

“Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l’occupation sioniste (Israël, NDLR) à notre position qui avait été donnée aux médiateurs égyptiens et qatariens le 13 avril”, a déclaré le numéro 2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil. al-Hayya.

“Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse une fois son étude terminée”, a-t-il ajouté dans un communiqué publié samedi.

Le Hamas avait auparavant insisté sur un permanent, une hypothèse rejetée par Israël, qui insistait plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats.

Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah malgré les craintes internationales. De nombreuses capitales et organisations humanitaires craignent un bain de sang dans cette ville où s’entassent un million et demi de Palestiniens, beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité.

Rafah est régulièrement bombardée. Les responsables de l’hôpital ont indiqué que les bombardements y avaient fait plus d’une douzaine de morts dans la nuit de vendredi à samedi. Une famille entière a été décimée, raconte un proche, Mohammed Youssef : « Il n’y a plus personne : le père, la mère, une fille et deux garçons » ont été tués lorsque leur maison a été « prise pour cible ».

Ailleurs à Rafah, des gens ont fouillé les décombres de maisons qui, selon Abed al-Aziz Barhum, un jeune homme à fine moustache, avaient été « bombardées sans avertissement préalable ». Il a appelé « tous les peuples arabes à nous soutenir contre l’occupation et à nous aider à parvenir à un cessez-le-feu ».

Cadre pour un « cessez-le-feu »

Après six mois et demi de bombardements et de combats terrestres, Israël estime que le Hamas dispose de quatre bataillons regroupés dans cette ville.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a fait 1.170 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles. Israéliens.

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PHOTO HATEM KHALED, REUTERS

Un enfant pleure la mort des personnes tuées lors des bombardements israéliens nocturnes à Rafah le 27 avril.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël s’est engagé à anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, au même titre que les États-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait au total 34.388 morts, en majorité des civils, selon le Hamas.

L’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent en vain de conclure un nouvel accord de trêve à Gaza, après une pause d’une semaine dans les combats en novembre, qui a permis l’échange de 80 otages contre 240 détenus palestiniens.

Les détails de la contre-proposition israélienne n’ont pas filtré mais la presse israélienne a évoqué en début de semaine la possible libération, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des « cas humanitaires ».

Vendredi, une délégation égyptienne est arrivée en Israël pour discuter d’un « cadre global pour un cessez-le-feu » à Gaza, selon le service de renseignement égyptien Al-Qahera News, citant un haut responsable égyptien.

” Nous sommes fatigués ”

La guerre sera également au centre des discussions avec de hauts diplomates arabes et européens, dont les ministres des Affaires étrangères français et allemand, attendus ce week-end en Arabie saoudite.

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Les gens voient les dégâts causés à une maison détruite par les bombardements nocturnes israéliens à Rafah le 27 avril.

Une réunion spéciale du Forum économique mondial, qui doit débuter dimanche dans la capitale Riyad, comprendra lundi une session sur Gaza, à laquelle participeront le nouveau Premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, et Sigrid Kaag, coordinateur de l’aide des Nations Unies pour la bande de Gaza.

Samedi, l’armée israélienne a déclaré que ses avions avaient frappé plus de 25 cibles la veille dans la bande de Gaza.

« Nous sommes fatigués après sept mois de déplacement et de lutte dans les camps. Nous avons donc insisté pour rentrer et rester dans une tente sur les décombres de notre maison à Khan Younes, a déclaré Abdelqader Mohammed Qwaider.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la famine constitue « une menace réelle et dangereuse » à Gaza. Un navire britannique a quitté Chypre samedi pour accueillir des centaines de militaires américains qui construisent une jetée artificielle à Gaza dans le but de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

Liban, Yémen, États-Unis

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), « l’épine dorsale des opérations humanitaires » à Gaza selon son patron, Philippe Lazzarini, est confrontée à une baisse de ses financements après les accusations d’Israël en janvier selon lesquelles plusieurs de ses employés auraient été impliqués dans des opérations humanitaires. l’attaque du 7 octobre.

Vendredi, l’ONU a annoncé avoir clôturé ou suspendu cinq des 19 dossiers visant des employés de l’UNRWA.

La guerre entre Israël et le Hamas a provoqué une flambée de violence à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où des échanges de tirs ont lieu quotidiennement entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran.

Au Yémen, les rebelles Houthis, également soutenus par l’Iran et affirmant agir en soutien aux Palestiniens de Gaza, ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé l’étoile Andromeda, un navire naviguant en mer Rouge selon l’agence. Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).

Aux Etats-Unis, proche allié d’Israël, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus.

 
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