L’UMT fixe les lignes rouges

L’UMT fixe les lignes rouges
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Les réunions des commissions thématiques liées au dialogue social ont repris lundi 22 avril. Les propositions du gouvernement sur les retraites, l’amélioration des revenus et le projet de loi sur la grève (qui sera présenté en amendement puisque le texte est au Parlement) sont, en principe, attendus ce semaine.

Entre-temps, les syndicats ont insisté pour fixer des lignes rouges. Ils refusent de céder sur des questions importantes en échange d’une augmentation des revenus. Par exemple, l’UMT, qui tenait samedi 20 avril la réunion de son secrétariat national, a appelé «le gouvernement à prendre ses responsabilités face aux revendications légitimes et générales des travailleurs et refuse la logique d’augmentation des salaires en échange de concessions sur d’autres grands dossiers sociaux« .

La réforme des retraites fait partie des dossiers à forts enjeux. D’une part, le diagnostic réalisé a révélé l’urgence d’une réforme puisque la situation des fonds de pension est loin d’être encourageante. Surtout compte tenu de la précarité des équilibres techniques et financiers de la majorité des régimes. Ces dernières se caractérisent par des modes de fonctionnement, de financement et d’investissement des excédents assez disparates. Ils subissent des inégalités en termes de niveaux de cotisations, de droits accordés et de pensions allouées.

En revanche, les syndicats s’opposent à une réforme qui appauvrirait les futurs retraités. Les changements paramétriques, l’augmentation des cotisations, la réduction du niveau des prestations et le report de l’âge de la retraite à 65 ans suscitent craintes et critiques. Dans la fonction publique, l’âge de la retraite est reculé à 63 ans à la CMR contre 60 ans au niveau du RCAR et de la CNSS.

Pour l’UMT, les grands principes liés à la réforme présentée par le gouvernement ne répondent pas aux aspirations de la classe ouvrière. “Ils contiennent des contradictions et ignorent la responsabilité de l’Etat dans la situation des Caisses.», estime le syndicat. Comme c’est le cas pour la CDT, il demande à l’Etat de prendre ses responsabilités et de « combler le déficit des caisses de retraite ».

En tout cas, ce dossier promet des négociations serrées. Et ce, tout autant que celui de la loi sur la grève. A ce niveau, les syndicats souhaitent une législation équilibrée qui ne confisque pas ce droit constitutionnel. L’UMT indique «qu’il n’est pas parvenu à un accord sur le projet de loi organique et réaffirme sa position en faveur du droit constitutionnel de grève« .

Elle le considère comme « un mécanisme démocratique et juridique pour défendre les revendications des travailleurs ». Au Club de L’Économiste, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, s’est montré rassurant. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas de restreindre les libertés syndicales, mais d’organiser les choses de manière à protéger les salariés tout en permettant aux entreprises de fonctionner.

“Sérieux du gouvernement”

Hausse générale des salaires dans le secteur public et privé, hausse du SMIC, refonte de la grille IR… plusieurs mesures destinées à améliorer le pouvoir d’achat sont attendues par les syndicats. “Le gouvernement avait promis la réforme du réseau IR pour 2023. Et les mesures prises cette année-là ont eu un impact limité sur le pouvoir d’achat.», a déclaré Miloudi Mokharek, secrétaire général de l’UMT, à L’Economiste. L’année dernière, une augmentation des déductions pour frais professionnels a été accordée. Une mesure qui a coûté à l’Etat près de 2,4 milliards de DH alors que son impact sur les revenus des personnes concernées a été jugé minime. Pour les syndicats, la réforme du barème IR devrait réduire la pression fiscale sur les salaires. Ils attendent toujours les propositions du gouvernement et la réunion de la commission chargée d’améliorer les recettes. Selon l’UMT, cela soulève des questions sur le sérieux du gouvernement dans la mise en œuvre de ses engagements annoncés lors de la séance de dialogue social tenue le 26 mars 2024 avec le chef du gouvernement.

Khadija MASMOUDI

 
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