Élection présidentielle américaine
Article réservé aux abonnés
A moins de deux mois de l'élection présidentielle américaine, la candidate démocrate a dominé son adversaire républicain, faible et toujours sur la défensive. Le vice-président a réussi à transformer le débat en une dénonciation des échecs et des controverses de la présidence Trump.
Il n’y a jamais vraiment eu de débat, mardi 10 septembre, sur le plateau d’ABC News à Philadelphie, où les deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine se rencontraient en personne pour la première fois, afin de présenter et d’opposer tour à tour leurs visions opposées de l’avenir des Etats-Unis. Kamala Harris et Donald Trump étaient tous deux venus moins pour se battre que pour déballer des arguments affûtés d’avance, des slogans, des prophéties et des ambitions pour le pays déjà connus de la plupart des suiveurs de la campagne. Chacun dans son couloir, sûr de sa vision et de sa force, l’un répétant que l’Amérique est en déclin, et vouée à la troisième guerre mondiale depuis qu’on lui en a retiré la garde ; l’autre martelant sa conviction que la nation n’attend que le retour de la démocratie. « tourner la page » afin de poursuivre sa marche vers plus de progrès, d’équité, de liberté – et surtout de ne pas reculer.
Apparue tardivement et presque par surprise dans la course, et parce que les sentiments, opinions et affects cristallisés sur sa personne sont bien moins consolidés que ceux d’un ancien président omniprésent dans l’espace médiatique depuis 2015, Kamala Harris était celle qui avait le plus à gagner, et le plus à perdre dans une opposition que les sondages montrent serrée.
