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En Cisjordanie, le spectre d’une extension de la guerre de Gaza

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Des civils marchent dans une rue du centre de Jénine, en Cisjordanie, lors de combats entre l'armée israélienne et des membres de groupes armés palestiniens, le 2 septembre 2024. RONALDO SCHEMIDT/AFP

Les soldats israéliens et leurs chars, cette fois, semblent avoir disparu de ce quartier, à Jénine, en Cisjordanie occupée. Jaber (qui témoigne sous couvert d'anonymat), mercredi 3 septembre, part faire ses courses, les premières depuis une semaine. Il n'y a plus rien à manger à la maison, d'où il est impossible de sortir depuis une semaine. Ses trois petites filles en remorque, avec leurs nattes nouées sur la tête et leurs tee-shirts Bugs Bunny assortis, le père s'aventure dans le chaos de la rue Khalid Ibn Al-Walid, ravagée par les passages de bulldozers qui brisent l'asphalte à la recherche d'éventuels engins explosifs cachés.

Dehors, le silence règne. L’armée israélienne est entrée à Jénine le 28 août, au même moment où elle investissait deux autres localités du nord de la Cisjordanie (Tulkarem et les environs de Tubas), dans le cadre d’une opération de grande envergure contre les groupes armés palestiniens. Vendredi 6 septembre au matin, Les soldats étaient peut-être en train d'y mettre un terme. Mercredi, dans le quartier Est où habite Jaber, après un dernier passage nocturne, les soldats semblent déjà s'en aller, se dirigeant vers d'autres quartiers de la ville, vers le camp de Jénine, en contrebas de la ville, par exemple. Un peu plus tard, Des échanges de tirs auront également lieu dans le centre, près du rond-point du cinéma, coeur économique de Jénine, aujourd'hui ravagée.

« Des soldats partout »

Jaber, cinquante ans, barbu, silhouette trapue, crâne lisse, s'empresse de marcher avec, dans ses sacs en plastique, de quoi tenir quelques jours. Les petites filles le suivent en file indienne dans la rue éventrée sur un bon kilomètre par les bulldozers blindés D9. Leur père regarde autour de lui et soupire. « Pendant plusieurs jours, il y avait des soldats partout. On ne pouvait pas mettre le pied dehors ni regarder par les fenêtres sans risquer d'être abattu. » Il montre les positions occupées par les snipers aux alentours, sur les toits, et ajoute : « Avant, l’armée ciblait les hommes. Maintenant, c’est tout le monde, les femmes, les personnes âgées ou les enfants. Comme à Gaza. »

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A une dizaine de mètres de là, Tawfiq Qandil, un homme de 82 ans qui n'avait plus tout à fait ses esprits et qui avait quitté samedi sa maison, poussé par la faim, espérant trouver du pain, a été abattu non loin de la mosquée. « Ils lui ont crié de rentrer chez lui, mais il n'a pas compris. Il a été frappé et il est resté étendu sur le sol, en sang, jusqu'à ce qu'il meure. », Jaber dit, la mâchoire serrée. Les petits regardent dans le vide, évitent la boue, les décombres, les égouts crevés, la rue de leur enfance bouleversée. Et ils repartent, pressés, inquiets, passant devant les barres de fer, celles que les membres des groupes armés installent pour tenter de barricader leurs rues et que les bulldozers balayent comme des fétus de paille.

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