Chronique « Re/Plaisirs »
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Élections législatives 2024dossier
Monologue du texte des règles du jeu de la Ve République, qui en a assez d’être manipulé par les différents camps politiques. Alors que ces partis veulent, selon leurs intérêts, faire de cette Constitution un allié ou la révoquer.
Je suis la Constitution française et depuis la dissolution de l’Assemblée nationale rêvée par ce farceur d’Emmanuel Macron, tout le monde veut me tendre le bras, voire me le tordre. Je suis une femme d’âge moyen aux mœurs conventionnelles et aux désirs modérés et je ne comprends pas qu’on me tire la manche toute la semaine et le dimanche aussi. J’en ai marre de tous ces notaires qui me hurlent dans les oreilles pour avoir mon aval. Et je me demande quel intérêt la classe politique française pourrait bien trouver à s’accrocher à mes basques ou à botter mes Birkenstocks. On me prenait pour une vieille crapule et on n’avait pas tort. Voyez comme je m’abstiens d’épicer mes propos d’expressions comme « dans la vraie vie », « alors » ou « trop bien », dont la génération Z se délecte. Je me contente de beugler un sidéral « c’est lunaire » quand ça va trop loin et qu’il n’y a plus de limites. Et maintenant, à chaque tournant, on me convoque sur les plateaux des chaînes d’information. Et maintenant, à chaque tournant, on évoque mon autorité, celle de la vieille dame qui était auparavant réduite au silence et rendue invisible. Et maintenant, les satanistes les plus équivoques veulent se pendre à mon cou, voire se marier
