Clôturer le budget de l’État en dix jours : une mission difficile

Clôturer le budget de l’État en dix jours : une mission difficile
Clôturer
      le
      budget
      de
      l’État
      en
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      jours
      :
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      mission
      difficile

Quel qu’il soit, le prochain ministre de l’Economie et des Finances aura comme première tâche un objectif louable Mission impossible : élaborer un budget en dix jours, quinze au plus, en tenant compte des délais constitutionnels. Puis le faire voter.

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Choisir ses priorités

Le nouveau trésorier de l’État ne partira pas de zéro. Sur son bureau, au sixième étage de Bercy, il trouvera un projet de budget pour 2025 élaboré par les ministres démissionnaires Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, ainsi que les courriers envoyés aux ministères le 20 août pour fixer les plafonds de dépenses. Mais devra-t-il rester fidèle à ce texte, qui reconduit pour l’essentiel le budget initial de 2024, sans augmentation ni diminution, et pérennise les économies décidées en urgence au premier semestre ? Ou au contraire imprimer sa marque dans un sens ou dans un autre ?

Rien n’est moins neutre qu’un budget. C’est là, dans chacune de ses innombrables lignes, que se concrétisent la plupart des choix politiques. Pourtant, les projets des différents partis en compétition pour le rôle clé de la nouvelle Assemblée n’ont que peu de points communs.

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Pour la coalition de gauche arrivée en tête, l’essentiel est de « répondre à l’urgence sociale, au défi climatique, à la réparation des services publics » et de créer « Plus de justice fiscale ». Cela implique des dépenses publiques importantes, combinées à de nouveaux impôts. Ainsi, le programme du Nouveau Front populaire (NFP) prévoit d’augmenter de 10 % le point d’indice des fonctionnaires, de revaloriser d’autant les aides au logement, d’investir dans l’écologie, etc. Sans compter l’abrogation de la réforme des retraites, également prônée par le Rassemblement national (RN), qui augmenterait les pensions à verser. Au total, le NFP a estimé le coût de son programme à 25 milliards d’euros en 2024, puis 100 milliards en 2025.

La droite, en revanche, veut réduire les impôts, « mettre les comptes en ordre. » Dans leur « pacte législatif d’urgence », le chef de file des députés de la droite républicaine à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, et celui du parti Les Républicains (LR) au Sénat, Bruno Retailleau, proposent d’économiser 25 milliards d’euros. Les macronistes, eux, tiennent avant tout à préserver la politique de l’offre, favorable aux entreprises, avec l’idée de lever les freins à l’initiative privée pour soutenir la croissance. Ils veulent aussi ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut en 2027, contre 5,5 % en 2023, comme ils s’y sont engagés.

Augmenter ou diminuer les dépenses, augmenter ou diminuer les impôts, respecter ou non les objectifs européens, jouer la continuité ou marquer une rupture : à ce stade, tous les choix restent à faire. Il faudra ensuite trouver une majorité qui les soutienne. Ou, du moins, qui ne s’y oppose pas au point de faire tomber le gouvernement.

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