Deux solutions au même problème. Les citoyens suisses devront se prononcer le 9 juin sur deux initiatives qui visent, à terme, à soulager les ménages des frais de l’assurance maladie. La gauche prévoit un plafond à 10 % des revenus, le parti du Centre vise à réduire les dépenses de santé pour éviter une explosion des factures de primes.
Les chrétiens-démocrates ont lancé leur campagne mercredi. “Il est possible d’économiser 6 milliards de francs sans affecter la qualité des soins”, a déclaré le conseiller national Benjamin Roduit, lit-on dans “Le Temps”. “Une autre étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich montre qu’avec la numérisation, le système pourrait économiser 4 milliards, en améliorant la coordination entre les prestataires de services”, a poursuivi l’élu.
Concrètement, le texte vise à contraindre les autorités à agir si les coûts de santé augmentent trop, à la manière d’un frein à l’endettement pour un Etat. «Si les acteurs de la santé ne parviennent pas à maîtriser les coûts, la Confédération et les cantons définiront ensemble des mesures», a déclaré le vice-président du parti Vincent Maitre.
En début de semaine, les partis politiques d’opposition avaient mis en garde contre la proposition du Centre, estimant qu’elle risquait de créer une « médecine à deux vitesses ». Les partisans d’un frein aux coûts l’ont défendu mercredi. « Je suis enseignante et, si mon budget s’épuise en octobre, je ne laisserai pas les enfants seuls dans la cour de récréation. L’éthique professionnelle impose qu’on continue à travailler normalement”, répond par exemple Benjamin Roduit. Un premier sondage de 20 minutes réalisé début mars montrait 70% de soutien à l’initiative du Centre.