« D’ici quelques années, certainement d’ici la fin de la décennie, nous connaîtrons effectivement un troisième référendum sur l’indépendance du Québec », a déclaré le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, lors d’un discours prononcé à Drummondville à l’occasion du conseil national du parti.
Cela aurait été impensable il y a quelques mois, il y a quelques années
a lancé M. St-Pierre Plamondon à ses militants, porté par la récente poussée que connaît le parti dans les sondages.
L’histoire nous appelle, notre destin nous appelle. Il ne reste plus qu’à décider comment nous allons nous intégrer dans cette histoire.
Le chef du PQ estime que menace existentielle
de l’avion fédéral contre notre peuple
. Le Canada a un avenir sombre devant nous
a prédit M. St-Pierre Plamondon.
Selon lui, les Québécois devront ainsi choisir entre déclin du statut de minorité au Canada jusqu’à notre disparition
ou la possibilité de devenir enfin majoritaire parmi nous avec une garantie de pérennité linguistique et culturelle
.
Auparavant, M. St-Pierre Plamondon avait dressé un mauvais portrait non seulement du gouvernement de Justin Trudeau mais aussi de l’opposition conservatrice.
C’est un régime qui ne sait qu’écraser ceux qui refusent de s’assimiler.
a-t-il souligné après avoir énuméré les dernières promesses budgétaires d’Ottawa, qui empiètent parfois sur les compétences des provinces.
Vous allez me dire : qu’est-ce que ça change si le logement s’améliore ? […] Cela change que nous tombions dans un régime qui n’est plus une fédération mais un État de plus en plus unitaire. […]qui a un historique de discrimination envers les francophones.
Il y a grandes tendances irréversibles
vers la marginalisation des francophones au pays et vers la centralisation des pouvoirs à Ottawa, il poursuit en affirmant qu’un fenêtre
l’histoire s’ouvre.
Paul St-Pierre Plamondon a également déploré le fait que certains députés aient chanté l’hymne britannique que Dieu sauve le roi en pleine session du Parlement fédéral après avoir défait le projet de loi d’un élu libéral acadien visant à rendre facultatif le serment d’allégeance au roi pour les parlementaires de la Chambre des communes.
Paul St-Pierre Plamondon entouré de la présidente du PQ, Catherine Gentilcore, et du président du Comité national jeunesse du Parti québécois, Émile Simard
Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot
En conférence de presse, M. St-Pierre Plamondon a mentionné ne pas pouvoir préciser si ce référendum aurait lieu au début ou à la fin de son mandat, car il faut avoir fait avant tout ses devoirs
.
Il a également refusé de dresser un portrait sombre de la situation ou d’avoir une position radicale. Il n’y a rien de radical à souhaiter le meilleur au Québec
selon lui.
Arrogance ou euphorie mal maîtrisée
Le discours indépendantiste du chef péquiste a rapidement suscité des réactions chez ses adversaires.
Il est déjà certain d’obtenir la majorité en 2026
a écrit sur le réseau social C’est soit de l’arrogance, soit une euphorie mal maîtrisée.
Paul St-Pierre Plamondon est de loin le chef du Parti québécois le plus radical.
En désignant les coupables, il mise sur la peur pour promouvoir son option indépendantiste
il ajouta.
Interrogé lors d’une conférence de presse sur la perception d’arrogance
M. St-Pierre Plamondon a défendu cet aspect de son discours : C’est plutôt une question de loyauté et du meilleur intérêt du Québec
a-t-il déclaré, soulignant l’importance de dépasser la partisanerie
.
Enquêtes : PQ en hausse, la souveraineté stagne
Dans un long discours, M. St-Pierre Plamondon a tendu la main aux citoyens de toutes les orientations politiques afin d’accéder à l’indépendance. Pour l’instant, les différentes sondes suggèrent que si le PQ est en hausse, l’idée de souveraineté stagne.
François Legault et le CAQ aura démontré à lui seul que, même de bonne foi et en étant un peu exigeant, sans jamais évoquer l’indépendance du Québec, l’attitude du Canada ne change pas et ne changera jamais.
Selon un sondage Léger dévoilé le 17 mars, le Parti québécois a obtenu 34 % des intentions de vote, comparativement à 22 % pour la Coalition Avenir Québec (CAQ). Les sondages indiquent une augmentation constante pour PQ depuis septembre 2023. En revanche, la souveraineté reste une option qui ne recueille que 30 à 40 % d’opinions favorables, selon ces mêmes sondages.
Tôt ou tard, nous aurons le devoir de former la plus grande coalition pour le oui [à l’indépendance] que le Québec n’aura jamais connu […]. Que vous soyez conservateur, progressiste, centriste, libertaire, de droite économique ou même pastafarien, cela n’a pas d’importance, compte tenu de l’état de la nation.
a ajouté M. St-Pierre Plamondon, qui est également député de la circonscription Camille-Laurin.
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Paul St-Pierre Plamondon a tendu la main aux citoyens de toutes orientations politiques pour obtenir l’indépendance du Québec.
Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot
Il a invité les Québécois à réfléchir bâtisseurs, entrepreneurs, gagnants
.
ADN.”,”texte”:”Pensez à Alphonse et Dorimène Desjardins, pensez à Bombardier, pensez à Maurice Richard ! Nous l’avons en nous, c’est dans notre ADN. “}}”>Pensez à Alphonse et Dorimène Desjardins, pensez à Bombardier, pensez à Maurice Richard ! Nous l’avons en nous, c’est dans notre ADN.
Le logement au menu
La crise actuelle du logement au Québec a occupé une place importante au programme de la première journée du conseil national.
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Paul St-Pierre Plamondon s’est exprimé sur l’habitation, samedi 13 avril, lors du conseil national péquiste à Drummondville.
Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot
Parmi les propositions adoptées, la PQ s’engage, s’il est porté au pouvoir, à financer la construction d’un minimum de 45 000 logements hors marché sur cinq ans, dont 10 000 pour les étudiants dans les villes où se trouvent des universités et des cégeps. Cependant, cette solution n’étant pas quantifiée, son coût est inconnu.
LE PQ veut également interdire les locations de type Airbnb dans les villes où le taux de vacance est inférieur à 3%, à l’exception des zones de villégiature.
Le parti de Paul St-Pierre Plamondon s’engage également à offrir des incitatifs financiers aux entreprises pour favoriser la conversion d’espaces de bureaux vacants en logements.
Autre proposition : le PQ créerait un catalogue national de plans de construction pré-approuvés pour accélérer la construction.
LE PQ rappelle qu’en 2023, dans près des trois quarts des 71 municipalités de plus de 10 000 habitants au Québec, le taux d’inoccupation était de 1 %, alors qu’un marché est considéré comme équilibré lorsqu’il se situe autour de 3 %.
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Les mesures de sécurité ont été renforcées lors du conseil national du Parti québécois à Drummondville.
Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot
Nouvelle formule
LE PQ a adopté la quasi-totalité de son ensemble de propositions au cours du week-end.
Contrairement aux conseils nationaux de PQ Autrefois, où les membres se déchiraient lors des débats sur les résolutions et les amendements, les délégués révisent désormais les propositions lors d’ateliers qui ont lieu avant le premier jour du conseil afin d’éviter les pièges et de rallier les opposants.
Ces propositions nouvellement adoptées se retrouveront-elles dans un futur programme électoral ou seront-elles défendues dès maintenant ? En entretien à RDILe chef Paul St-Pierre Plamondon a indiqué que même si ces propositions se retrouveront certainement dans la prochaine plateforme du parti, elles ne tarderont pas à être défendues auprès du gouvernement.
Nous allons essayer d’obtenir tout ce que nous pouvons du gouvernement. À Noël dernier, il n’y a pas eu beaucoup d’ouverture. Peut-être qu’il y en a davantage pour le moment. Si nous pouvons collaborer, nous le ferons
a-t-il conclu.
Avec les informations de La Presse Canadienne