Négociations chez Airbus à Mirabel

Négociations chez Airbus à Mirabel
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Une usine « fortement ralentie » par des ouvriers en jeans et un employeur qui rétorque que les négociations « avanceront au rythme de la production » : la tension monte d’un cran dans les négociations syndicales entre Airbus Canada et le syndicat qui représente 1 300 de ses travailleurs à Mirabel.


Publié à 1h18

Mis à jour à 8h00

Il y avait des centaines d’absents – environ 450, selon nos calculs – à l’intérieur de l’usine d’assemblage de l’A220 lundi, suite à un geste de solidarité des salariés pour exprimer leur mécontentement face à la place de la deuxième offre patronale, rejetée à 99,9% la veille.

C’est notamment vêtus de jeans que les syndiqués se sont présentés à l’usine, à la demande de l’Association internationale des machinistes et travailleurs de l’aérospatiale (IAMAW). Cela viole le code vestimentaire du géant européen, qui recommande des pantalons sans poches afin de minimiser le risque d’oublier des « débris de corps étrangers », comme des objets personnels, lors du montage des appareils.

Or, plutôt que de se changer puis d’aller travailler, environ 70 % des salariés de l’équipe de jour sont rentrés chez eux, ce qui a suscité une vive réaction de la part d’Airbus, au point que l’employeur a refusé de rencontrer la partie syndicale, lundi, même si une réunion était prévue. prévu dans le cadre d’un « blitz de négociations ».

Le nombre de salariés syndiqués touchés ce matin nous amène à une situation où la production de l’A220 est fortement ralentie. Ainsi, les négociations avanceront au rythme de la production.

Airbus, dans un message adressé au porte-parole du syndicat Éric Rancourt

Cette cadence de production des anciens Bombardier C Series doit pouvoir s’accélérer pour faire sortir le programme, détenu à 25 % par l’État québécois, du rouge d’ici 2026. C’est l’AIMTA qui a fait état de la missive d’Airbus dans un bulletin envoyé à ses membres. . Le syndicat demande également aux salariés de l’équipe de soir de “respecter sa recommandation”, c’est-à-dire de “changer pour retourner au travail par la suite”.

Airbus Canada a confirmé lundi qu’il n’avait pas négocié avec l’AIMTA. Sa porte-parole, Annabelle Duchesne, affirme que les discussions doivent se dérouler de « manière constructive ».

“Nous n’avons pas trouvé dans ces événements de ce matin la réciprocité appropriée et attendue pour un dialogue efficace”, a-t-elle écrit dans un courrier électronique.

Tout est sur la table

Dans son avertissement à l’AIMTA, la multinationale européenne affirme qu’elle pourrait envisager « toutes les mesures juridiques » à sa disposition pour assurer la poursuite des négociations. Dans ce contexte, le comité syndical de négociation recommande à ses membres de « retourner au travail » ce mardi pour sortir de l’impasse dans les discussions avec l’employeur.

Presque unanimement, les syndiqués ont rejeté les offres des deux employeurs en plus de se donner un mandat de grève. Les salaires, l’indexation du régime de retraite, les horaires de travail, les assurances collectives et l’impartition font partie des points encore en litige, selon le parti syndical.

L’A220 vient de tourner la page d’une année record en termes de commandes, avec 142 contrats fermes, tout en pouvant augmenter son nombre de livraisons d’environ 30% (68 avions remis aux clients) l’an dernier. Il faudra néanmoins que la cadence de production double d’ici deux ans à Mirabel ainsi qu’à Mobile, en Alabama, pour que le programme atteigne le seuil de rentabilité.

Au terme des deux premiers mois de l’année, Airbus a livré huit exemplaires de l’A220 à ses clients, contre cinq avions il y a un an. Les données de livraison pour mars devraient être publiées prochainement.

Tout retard dans l’échéancier de rentabilité risque d’avoir des conséquences pour les contribuables québécois, qui ont jusqu’à présent injecté 1,7 milliard $ dans ce programme développé par Bombardier. En acceptant de remettre 380 millions en 2022, Québec a pu reporter à 2030 le moment où Airbus rachèterait sa participation dans l’A220.

Plus les profits tardent, plus le montant obtenu par l’État québécois risque d’être réduit.

L’histoire jusqu’ici

6 novembre 2023 : début des négociations entre Airbus et l’AIMTA

1er décembre 2023 : la convention collective des 1 300 syndiqués expire.

17 mars 2024 : la première offre de l’employeur est rejetée à 99,6 %.

7 avril 2024 : les syndiqués rejettent la deuxième proposition à 99,9 %.

Apprendre encore plus

  • 2
    Lignes d’assemblage de l’A220. Le premier est à Mirabel et l’autre à Mobile, en Alabama.

    Source : Airbus

 
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