Gabriel Attal s’approprie les « questions au gouvernement »

Gabriel Attal s’approprie les « questions au gouvernement »
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Le Premier ministre Gabriel Attal à l’Assemblée nationale à Paris le 12 mars 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Lui seul face à la représentation nationale. Dès le 3 avril, Gabriel Attal répondra « personnellement » aux députés, lors de la séance de questions au gouvernement mercredi. Cinquante ans après la création du « QAG » par l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, les chefs des groupes politiques sont parvenus à un compromis, mardi 26 mars, autour de la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, en ordre de“expérience” pendant cinq semaines cette nouvelle formule qui était, au départ, loin de faire l’unanimité.

Gabriel Attal, seul sur le banc pendant 45 minutes, répondra à dix questions des députés – une par groupe – de deux minutes chacune. Cette nouvelle formule vise à « stimuler l’intérêt pour QAG », dit l’entourage de Yaël Braun-Pivet, à l’origine de cette innovation parlementaire. En novembre 2023, le format avait déjà changé avec deux séances, le mardi (une heure quinze) et le mercredi (45 minutes), au lieu d’une seule, plus longue, de deux heures le mardi.

Mardi, autour de la table, les quatre groupes de gauche – « rebelles », écologistes, socialistes et communistes – se sont prononcés contre ce qu’ils considèrent dans un premier temps comme une tribune supplémentaire accordée au locataire de Matignon. « Ma crainte est que cela finisse comme une sorte de spectacle d’Attal. » rappelle la présidente du groupe Europe Ecologie-Les Verts, Cyrielle Chatelain. Celui du groupe PS, Boris Vallaud, a refusé de soutenir ce nouveau format qui prive les députés du dernier mot.

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De manière plus inattendue, le MoDem et Horizons se sont également prononcés contre cet exercice inédit, inspiré de la pratique de la Chambre des Communes au Royaume-Uni. Pour Jean-Paul Mattei, président du groupe MoDem, cela s’inscrit dans un « vision très verticale » de pouvoir et « limite la capacité des députés à interroger les ministres »mais plus à même de leur apporter une réponse précise. “Même s’il est brillant, Gabriel Attal ne saura pas répondre à tout”observe l’élu des Pyrénées-Atlantiques.

Des doutes qui sont partagés au-delà des alliés de la majorité. “Je ne suis pas sûr que ce soit le rôle du Premier ministre de répondre aux questions les plus techniques”confie Marc Ferracci, vice-président du groupe Renaissance. « L’idée est que ce soit une séance très politique. Si les députés l’utilisent pour poser des questions extrêmement techniques, cela n’aura aucun intérêt »acquiesce Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance.

Hypercentralisation de la communication gouvernementale

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