Confusion au Brésil après le séjour de Jair Bolsonaro à l’ambassade de Hongrie

Confusion au Brésil après le séjour de Jair Bolsonaro à l’ambassade de Hongrie
Descriptive text here

Le New York Times a rapporté lundi que l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro avait passé deux nuits à l’ambassade de Hongrie pour tenter d’échapper à la justice. Ses avocats rétorquent qu’il s’y est bien rendu, mais « à l’invitation » des autorités hongroises, dans le seul but de « discuter du contexte politique des deux pays ».

Entouré d’enquêtes judiciaires, l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a passé deux nuits en février à l’ambassade de Hongrie à Brasilia, mais sa défense assure qu’il n’y cherchait pas refuge.

Pour le quotidien New York Times, qui a révélé lundi 25 mars ce séjour intrigant, appuyé par des images de vidéosurveillance, l’ancien leader d’extrême droite se « cachait » pour échapper à la justice.

“Fake news”, ont rétorqué ses avocats. Ils ont reconnu dans un communiqué que leur client avait été « hébergé depuis deux jours » dans l’ambassade de ce « pays ami », dirigée par Viktor Orban, un autre représentant de la droite radicale. Mais selon eux, il s’y est rendu « à l’invitation » des autorités hongroises, dans le seul but de « discuter du contexte politique des deux pays ». “Toute autre interprétation (…) est une fiction”, ont-ils insisté.

Des images de vidéosurveillance publiées par le New York Times montrent l’ex-président entrant dans l’ambassade de Hongrie le 12 février au soir et en repartant le 14 dans l’après-midi.

Quelques jours après une opération de police au cours de laquelle il lui a été interdit de quitter le territoire. Le 8 février, cette opération d’une ampleur inédite a fait l’effet d’un séisme. Les enquêteurs ont détaillé leurs soupçons sur une « tentative de coup d’État » fomentée par Jair Bolsonaro et ses proches pour éviter sa défaite électorale de 2022 face à son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Convoqué lundi soir par le ministère brésilien des Affaires étrangères pour « donner des explications sur le logement de l’ancien président Jair Bolsonaro », l’ambassadeur hongrois a passé vingt minutes au siège de la diplomatie brésilienne, selon une Source gouvernementale de Brasilia.

Demande de « prison préventive »

type="image/webp">>
L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro à Rio de Janeiro le 16 mars 2024 © Pablo PORCIUNCULA / AFP

La gauche n’a pas tardé à s’emparer de ce dossier. L’ancien leader d’extrême droite avait l’intention de “fuir (…) de peur d’être jugé pour ses crimes, d’être reconnu coupable et d’être emprisonné”, a accusé sur le réseau social Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des travailleurs (PT) de Lula.

Un député de ce parti, Lindbergh Farias, a annoncé avoir contacté le bureau du procureur général de la République pour exiger la « prison préventive » de Jair Bolsonaro. “Ce séjour à l’ambassade suggère que l’ex-président essayait de profiter de son amitié avec un autre leader d’extrême droite pour échapper au système judiciaire brésilien”, a déclaré ce parlementaire.

Dans leur communiqué, les avocats de Jair Bolsonaro rappellent qu'”il est de notoriété publique que l’ex-président entretient de bonnes relations avec le Premier ministre hongrois”. Le 8 février, Viktor Orban avait qualifié Jair Bolsonaro de « patriote honnête » sur les réseaux sociaux, l’encourageant à « continuer à se battre ».

« De bonnes relations internationales »

Lors d’un événement de son Parti libéral, l’ancien chef de l’Etat a assuré lundi qu’il « fréquentait les ambassades au Brésil » pour « discuter avec les ambassadeurs ». « J’ai de bonnes relations internationales et j’entretiens encore aujourd’hui des relations avec des chefs d’Etat (…). Ils m’appellent souvent pour me demander des informations sur ce qui se passe dans notre pays », a-t-il expliqué.

Déclaré inéligible en juin dernier pour avoir diffusé de fausses informations sur le système brésilien d’urnes électroniques, Jair Bolsonaro, 69 ans, a vu l’étau judiciaire se resserrer depuis sa défaite face à Lula. La semaine dernière, la police fédérale a recommandé sa mise en examen dans une affaire de falsification de certificats de vaccination contre le Covid-19. Il est également dans le collimateur de la justice pour le détournement présumé de cadeaux reçus de pays étrangers, notamment des bijoux offerts par l’Arabie saoudite.

Malgré ces scandales, l’ancien capitaine de l’armée reste très populaire dans son camp. Le 25 février, peu après son séjour à l’ambassade de Hongrie, il a organisé une démonstration de force avec une grande manifestation en son soutien à Sao Paulo qui a rassemblé quelque 185 000 personnes, selon une estimation des chercheurs.

Avec l’AFP

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT circonstances tragiques qui rappellent l’affaire Lucas Tronche